Laurent Esso et Réné Sadi : deux ennemis intimes
Écrit par Germinal | Yaoundé Jeudi, 26 Août 2010 17:41
La suite des événements a donné raison à Germinal qui parlait dans son édition n°054 du 15 avril des présidentiables du Rdpc qui leurs armes de guerre. L’opinion publique assiste aujourd’hui à l’affrontement entre deux des titans du système Biya :Laurent Esso et Réné Sadi. Évocation.
Le clan Sadi René Emmanuel
Le clan Sadi René Emmanuel, secrétaire général du comité central du Rdpc ou la Mbam connexion. D'après des membres du Rdpc, ce clan serait déjà très actif sur le terrain. René Sadi fonderait sa stratégie de conquête du pouvoir sur plusieurs groupes.
Le groupe du Nord axé autour de Talba Malla, le milliardaire qui tiendrait le cordon de la bourse et éternel directeur général de la Csph. Dans le groupe du Centre, Sud et Est, Sadi aurait fait l'effort de coopter des bavards devenus " populaires " dont le porte parole se trouverait être aujourd'hui Charles Atéba Eyene qui serait au centre de sa stratégie. Pour beaucoup d'observateurs, Charles Atéba Eyéné jouerait un rôle double : d'abord décrédibiliser l'élite qui s'était constitué dans le Centre, le Sud et l'Est en leur jetant l'anathème d'élites prédatrices, ensuite décrédibiliser la première élite Paul Biya en affirmant que les populations du Sud regrettent Ahmadou Ahidjo. Autrement dit, pour des membres du Rdpc, dans la logique de René Sadi, il serait question d'utiliser Atéba Eyéné pour fragiliser Paul Biya en disant aux populations du Centre, du Sud et de l'Est qu'elles n'ont pas intérêt à le suivre car, il ne leur apporte rien et qu'elles ont intérêt à supporter Sadi qui est un fil spirituel d'Ahidjo. Réné Sadi
Aussi, en faisant le tour des régions pour dédicacer son ouvrage, Charles Atéba Eyéné, fasciné et dompté par René Sadi, voulait-il dire aux populations que Paul Biya a été désavoué et qu'elles ont intérêt à suivre Sadi, le futur président. Dans un deuxième mouvement, René Sadi pousse Atéba Eyéné à publier l'ouvrage, " Rdpc, la reprise en main du parti par le président national : les faits et gestes qui le prouvent ".
Dans cet ouvrage, Atéba Eyéné montre que le Rdpc renaît aujourd'hui du fait de l'action de René Sadi, l'utilisation du nom du président national du parti n'étant en réalité qu'une manière de voiler les yeux des militants et sympathisants naïfs. En utilisant un enfant du Sud pour discréditer Paul Biya auprès des populations et de certaines ambassades, le Sg du comité central voudrait rendre son discours pertinents. Dans un troisième mouvement, Sadi met Atéba Eyéné en relation avec l'international en l'envoyant en chine pour effectuer une mission du Rdpc aux contours flous. De retour de la Chine, Atéba Eyéné est subitement invité par le département d'État américain. Or, selon des sources au sein du Rdpc, depuis plus d'un an, Charles Atéba Eyéné, qui aurait été mis à l'écart pendant près de 5 ans par Grégoire Owona à l'époque de Joseph Charles Ndoumba, est dans un activisme politique à l'ambassade des États-Unis. Celles-ci évoquent une scène observée pendant la soirée d'investiture de Barack Obama.
Au cours de ladite soirée, l'ambassadrice des Usa aurait déclaré, en pointant du doigt Atéba Eyéné, qu'on espère qu'il y aurait des nouveaux Obama au Cameroun. Atéba Eyéné aurait déclaré, pourquoi pas ? Pour les pourfendeurs de Atéba Eyéné, celui-ci aurait des atomes crochus avec l'ambassadrice des Usa de sorte qu'on voudrait l'utiliser comme l'espion des Américains qui serait chargé de leur indiqué le bon candidat. La proximité de Atéba Eyéné et de Messanga Nyambing avec Sadi est un secret de polichinelle. Stratégiquement aussi, le Sg du comité central a coopté à dessein à ses côtés des personnalités telles que, entre autres, Jean Emmanuel Pondi, le fils du Roi des Bamouns, le Sultan Ibrahim Bombo Njoya, membre du bureau politique, Cécile Epondo Fouda, Bénoît Ndong Soumhet, directeur général de l'Enam. Toutes ces personnalités seraient en attente d'une promotion à des postes politiques stratégiques avant l'échéance fatidique de 2011 ou de 2013-14, aussi bien sous Biya que sous le futur et très probable règne de Sadi. D'où leur activisme tout aussi débordant que celui de leur idole et futur chef de l'État du Cameroun
L'acte fatal serait la tournée de René Sadi dans le littoral où il serait allé en réalité pour tenter de constituer une alliance avec le groupe Ouest bamiléké. Certaines sources affirment que le réseau Sadi aurait approché les promoteurs de l'Offre Orange qui annoncent la délocalisation de la capitale politique du Cameroun de Yaoundé pour Bafia. Contactés, ces promoteurs estiment que ceux qui le disent n'ont pas pris connaissance du contenu de l'Offre dans lequel il est précisé que la nouvelle capitale politique du Cameroun serait Bafia quand ils arriveront au pouvoir. C'est pourquoi, ils ont tenu à remettre l'ouvrage-programme aux patriarches de la localité.
Pour eux en tous cas, les Camerounais sont les bienvenues au sein du groupe, même René Sadi, à condition que les uns et les autres partagent les valeurs et l'idéologie de l'Offre Orange. Sokoudjou Rameau Jean-Philippe, le Fo'o de Bamendjou, qui aurait aussi été contacté par le réseau Sadi est formel : " je n'ai vu personne. Et je suis un homme de principe ", dit-il. Jusqu'à présent des observateurs avertis tentent de comprendre pourquoi, Laurent Esso avait accueilli Sadi avec un majestueux " Monsieur le Président ". Vraisemblablement, selon certaines sources, Laurent Esso aurait infiltré le réseau Sadi pour avoir les informations surles ambitions présidentielles du Sg du comité central du Rdpc. Dans sa stratégie, René Sadi n'aurait pas oublié les médias. Des connexions paradoxales auraient été établies entre plusieurs journalistes et médias audiovisuels (Canal 2, Magic Fm, Rts etc) et certains journaux privés qui ont fait chorus ces derniers temps pour dénoncer la " cabale ourdie contre leur idole, Sadi ".
C'est la raison pour laquelle ces fidèles envahissent les plateaux des radios et Télévisions et quelquefois imposent, de gré ou de force, leur présence. Les animateurs de l'émission dominicale Zappresse du 11 avril 2010 peuvent témoigner du forcing opéré par Atéba Eyéné pour être à l'antenne, visiblement envoyé pour contrer Christophe Mien Zok, directeur de la rédaction de L'Action et Directeur des organes de presse de l'information et de la propagande du Rdpc qui n'entrerait pas dans les plans de René Sadi et qui serait assis sur des sièges éjectables. Son éjection, affirme- t-on dans l'entourage de René Sadi, aurait déjà été décidé. Il serait remplacé par un des fidèles. Peut-être Charles Ateba Eyéné, pourquoi pas ? Dans une certaine mesure Bienvenu Obelabout (patron de la Dgre), Edgar Alain Mebe Ngo'o, ministre de la défense ne cracheraient pas sur les propositions de Sadi, si elles sont alléchantes.
Le clan Esso
Laurent Esso tisse patiemment sa toile. Selon certaines sources,
il compte sur les Directeur généraux de sociétés qu'il nomme pour
continuer à amasser le nerf de la guerre. Tous les postes juteux
auraient été répertoriés par le clan Esso et tous les moyens seraient
utilisés pour faire en sorte que ce soit les membres du clan qui les
occupent. Quand le clan ne contrôle pas ces postes, Laurent Esso ferait
monter de faux dossiers contre les personnalités en poste, une manière
de les présenter comme étant des " Eperviables ". Si le temps passe et
que ces personnalités ne sont pas arrêtées, le clan Esso utiliserait les
journaux à leur solde pour les salir afin de forcer la main du
président de la République pour qu'il les dégomme. Lorsque le coup
réussi, un membre du clan est immédiatement propulsé à la tête de la
société d'État. Fordjidam et surtout Etoundi Oyono (qui avait été
félicité et donné en exemple par le président de la République trois
semaines avant son éviction du port autonome de Douala) seraient
quelques victimes du clan. Des Directeurs généraux bétis seraient dans
le viseur du même clan.
Dans la ville de Yaoundé, d'aucuns affirment que celui qui veut connaître la situation des " Eperviables " n'a qu'à se rendre au groupe Anecdote. Le " reportage " que le journal L'Anecdote avait fait sur les arrestations de Abah Abah et de Urbain Olanguena, au moins 05 heures 30 avant les arrestations effectives est cité comme un exemple de manipulation dans ces milieux du pouvoir. Dans sa stratégie, le groupe Anecdote occuperait ainsi une position centrale. Certaines langues affirment, à tort ou à raison, que Laurent Esso aurait récupéré le groupe Anecdote et Vision 4 pour sa campagne prochaine. L'arme absolue de Laurent Esso serait donc l'instrumentalisation du contrôle supérieur de l'État, par le biais de deux (2) inspecteurs d'État à sa solde, afin d'éliminer les adversaires réels ou potentiels.
Laurent Esso
Au contrôle supérieur de l'État, des inspecteurs d'État affirment que
l'Opération Épervier ne peut pas être bien conduite tant que Laurent
Esso est secrétaire général de la présidence de la République et a la
main mise sur le Contrôle supérieur de l'État. Sa stratégie serait
simple, selon ses adversaires : quand il sent que des textes peuvent
être signés par le chef de l'État et que par inadvertance les
personnalités qui lui feraient ombrage pourraient être réhabilitées, il
sort des dossiers plus ou moins faux les concernant de manière à les
soumettre à la vindicte populaire et afin de compromettre leurs chances
de réhabilitation. Gervais Mendo Ze, n'a plus que ses yeux pour pleurer
et se doit d'attendre l'Assimba, tout en confiant sont sort à Zambè, lui
qui aurait été pressenti à la direction générale de la Société
nationale des Hydrocarbures (Snh) et qui avait été abattu en plein vol
par un dossier l'accablant.
A cause de sa position stratégique, Laurent Esso contrôle les renseignements. Il se serait employé à placer un de ses fidèles, récupéré dans le clan Atangana Mebara, à la tête du secrétariat général de la Délégation générale à la sûreté nationale (Dgsn). Il s'agirait du commissaire divisionnaire Victor Docky qui jouerait le même rôle que celui qu’il jouait dans le clan Mebara et qui fournirait à Laurent Esso tous les renseignements utiles.
A la Dgsn, aux dires de certains commissaires divisionnaires rencontrées, (presque) tous les divisionnaires ayant atteint la limite d'âge ont sollicité une prorogation de 2 ans de la durée de leurs activités, mais seul Victor Docky a jusqu'ici bénéficié de cette mesure. A la surprise générale. Sans doute, déclarent les personnes rencontrées, pour les services rendus. Il lui aurait même été promis le poste de Délégué générale à la sûreté nationale. Laurent Esso, dans sa stratégie compterait aussi sur l'Ouest Bamiléké. C'est pourquoi, soutiennent ses détracteurs, il s'oppose avec vigueur à l'arrestation d'Yves Michel Fotso, son intention étant de vouloir intégrer le groupe Fotso.
Par moment, Laurent Esso se trouverait être en accord avec Amadou Ali sur certains dossiers, mais en fin de compte chacun cherche à être autonome. Les deux " larrons en foire " s'entendraient sur le fait que Paul Biya ne doit plus être là. Laurent Esso aurait des entrées chez Claude Guéant à qui il rendrait compte de la situation du Cameroun, minute by minute. Faut-il le souligner, il existerait aujourd'hui une lutte à mort entre le clan Sadi et le Clan Esso
Source: Germinal n°063, 25 août 2010