Par lettre, adressée au Premier Président de la Cour Suprême de la République du Cameroun Yaoundé – CAMEROUN S/c Monsieur le Régisseur de la prison centrale de New-Bell et à son Excellence Monsieur l’Ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun Yaoundé – CAMEROUN, Paul Eric KINGUE, Maire élu et légitime de la Commune de Penja, Détenu politique à la prison centrale de New-Bell , Douala – CAMEROUN menace de s'immoler ou de se suicider en prison pour raison de persécution judiciaire et de jugement juridiquement non fondé. Lisez l'intégralité des deux correspondances datant du 19 janvier 2011, parvenues à la rédaction de camer.be ce jour
A Monsieur le Premier Président de la Cour Suprême de la République du Cameroun Yaoundé – CAMEROUN S/c Monsieur le Régisseur de la prison centrale de New-Bell.
Monsieur le Premier Président,
J’ai l’honneur de vous informer de ma détermination à m’immoler ou à me suicider dans les tous prochains mois et en tout cas, avant les présidentielles de 2011, si la justice de mon pays continue à m’être prohibée comme c’est le cas en ce moment.
Depuis bientôt trois (03) ans, je vis un
acharnement judiciaire que je n’ai cessé de porter à votre connaissance.
Une liquidation politico-judiciaire devant laquelle vous êtes resté
indifférent, comme si je n’étais pas un camerounais qui méritait la
justice de mon pays.
Trois (03) ans d’incarcération injuste, sans aucune preuve, auxquels
viennent s’ajouter dix (10) ans de condamnation juridiquement non
fondée, sans la moindre pièce prouvant que j’ai perçu, obtenu ou retenu
le moindre centime à la commune dont j’avais la charge.
Trois (03) ans de totale indifférence de votre part, face à mes cris
alors que j’étais convaincu de votre capacité à permettre à chaque
camerounais de jouir d’une justice équitable et fondée sur les preuves.
Trois (03) ans d’illusion en somme, à espérer que
vous vous penchiez sur les dérives des magistrats du Moungo, engloutis
et aveuglés par une corruption qui ne s’explique que par l’incongruité
et les incohérences des jugements qu’ils rendent dans cette partie du
pays qui leur est abandonnée, où arrestations et relaxes sont payées en
monnaie sonnante au vu et au su de tout le monde.
Face à votre indifférence, j’ai décidé de mettre un terme à ma vie dans
les prochains mois avant les présidentielles de 2011 si la justice dont
vous avez la charge continue à s’enfoncer dans les dérives telles que
celles observées dans les jugements rendus contre moi.
Pour avoir seulement voulu faire payer les impôts aux entreprises
françaises installées à Njombé-Penja, je suis accusé de tout
aujourd’hui, sans la moindre preuve.
Autant je suis prêt à accepter une condamnation à vie si et seulement si, il est prouvé par le moindre "papillon" que j’ai perçu un seul centime à la commune de Penja, autant je suis déterminé à me suicider en prenant le peuple camerounais tout entier à témoin, sur l’injustice criarde que vos juridictions m’infligent. En me sacrifiant peut-être, je permettrai ainsi à tous les innocents qui croupissent dans les prisons du Cameroun, de jouir d’un sursaut d’attention des dirigeants immortels que vous êtes.
Je demande JUSTICE ! Je réclame JUSTICE ! Je ne demande pas de faveur, mais JUSTICE !
Je demande d’être jugé équitablement selon les procédures et lois de notre pays et dans les délais courts. Je voudrais rappeler mon militantisme sans faille pour l’assainissement des finances publiques et suis prêt, s’il est prouvé, matériellement que j’ai eu le moindre contact avec les finances de la commune de Penja, à rester à vie en prison. Si ce n’est pas le cas, je vous laisserai cette terre où vous auriez contribué à ne semer que l’injustice, et vous vous ferez donc, le plaisir de tenir des conférences post-mortem, comme ce fût le cas pour celui qui m’aura précédé, le journaliste Bibi NGOTTA, de regretté mémoire.
Je veux être objectivement et légalement jugé. JE RECLAME JUSTICE ! JE RECLAME JUSTICE ! JE RECLAME JUSTICE en tant que citoyen camerounais et dans les délais courts dépouillés de dilatoire comme c’est le cas dans la procédure portant sur les émeutes de Février 2008 rendue à la 37ème audience.
Soyez en sûr Monsieur le Premier Président, ma
disparition prochaine ne laissera pas les camerounais du monde entier
indifférents comme vous l’êtes aujourd’hui face à mes cris. Je
n’accepterai pas lâchement d’être détruit par cette liquidation
politico-judiciaire qui m’est imposée par un clan de maffieux qui
s’arrogent les richesses des populations de Njombé-Penja paradoxalement
criblée de misère au quotidien.
Le détenu politique, Paul Eric KINGUE
A Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun Yaoundé – CAMEROUN S/c Monsieur le Régisseur de la prison centrale de New-Bell
Excellence,
Le 29 Février 2008, alors que j’étais Maire de la
commune de Njombé-Penja, j’ai été enlevé et conduit à la prison
principale de Nkongsamba dans le Moungo, aux motifs que j’étais
l’instigateur des émeutes dites de la faim survenues dans la localité
dont j’avais la charge au moment des faits.
Après douze (12) mois d’une mascarade de procès sans preuves matérielle,
ni témoignages, j’ai été dans un premier temps, révoqué de mes
fonctions de Maire, et plus tard, condamné à six (06) ans
d’emprisonnement ferme.
Malgré toutes les explications, que j’ai fournies pour démontrer ma totale innocence dans cette affaire politico-judiciaire raccommodée de toute pièce, le 29 Février prochain, je serai entrain de passer injustement trois (03) années en prison.
Depuis bientôt deux (02) ans, j’ai interjeté appel contre cette décision juridiquement non-fondée rendue à Nkongsamba. A ce jour, de renvois en renvois, nous en sommes rendus à la trente-septième (37ème) audience à la Cour d’Appel du Littoral, toujours pas pressée de se prononcer en deuxième ressort dans cette affaire qui m’a détruit la vie.
Alors que jusqu’ici, aucun témoin ne m’accuse
devant cette Cour où le procès est pendant, contre toute attente, dans
une stratégie très camerounaise de "rouleau compresseur" les magistrats
de Nkongsamba viennent de me condamner à dix (10) ans de prison ferme et
ce, sans aucune preuve matérielle pour un prétendu détournement de
1.400.000 FCFA soit environ 2.134,286 EUROS que je ne reconnais pas.
Je relève avec insistance qu’aucune preuve visant à établir ma
culpabilité n’a été versé au dossier de procédure. Malgré tout, j’ai été
condamné le Vendredi 14 Janvier dernier à dix (10) ans d’emprisonnement
ferme.
Ces condamnations successives et non justifiées juridiquement finissent par me convaincre que je suis interdit et mieux, prohibé de justice dans mon pays, car malgré toutes mes correspondances ayant pour objectif d’attirer l’attention des autorités judiciaires du Cameroun sur les dérives des magistrats décidés à dire l’injustice à la place de la justice dont ils ont mission, rien n’y a fait.
Dans ce sentiment d’exclusion, et d’injustice criarde, j’ai l’honneur de vous informer que si avant les élections présidentielles de cette année, les portes d’une justice juste et fondée sur les preuves ne me sont pas ouvertes, je vais m’immoler ou me suicider de quelque manière que ce soit en prison, comme ce fût le cas en Tunisie (du jeune par qui ce pays a basculé. Cet acte de plus en plus évident pour moi, permettrait alors de sauver des centaines de vies d’innocents qui croupissent dans les prisons camerounaises, faute d’attention des autorités camerounaises en charge de la justice. Les conséquences, je ne serai plus là pour les vivre.
Je voudrais rappeler que je suis un homme
jusqu’ici adulé par mes populations et plusieurs autres camerounais qui
ont mal à leur chair de voir détruire injustement ma vie, dans
l’indifférence totale des autorités de Yaoundé, sensées pourtant
protéger les citoyens camerounais quels qu’ils soient.
Je ne veux pas faire du tort à mon pays avant de quitter le plancher et
c’est pour être honnête avec moi-même et devant Dieu Tout Puissant, que
je souhaiterai que vous attiriez l’attention de la très haute hiérarchie
du Cameroun sur ce que je planifie à court ou à moyen terme, si la
logique de liquidation judiciaire contre moi persiste et si le dilatoire
sur l’appel interjeté est entretenu.
Je suis prêt à solliciter une condamnation à vie s’il m’est prouvé, même par un simple "papillon", que j’ai perçu, obtenu ou retenu le moindre centime de Francs à la commune dont j’avais la charge. Je ne demande que justice et rien que saine justice.
Ampliations pour les deux correspondances
- Présidence de la République
- Président de l’Assemblée Nationale
- Premier Ministre/Chef du gouvernement
- Contrôle Supérieur de l’Etat
- Président du Conseil Supérieur de la Magistrature
- Secrétaire Général du Comité Central du RDPC
- Directeur des Droits de l’Homme et de la Coopération Internationale/ Minjust
- Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés
- Nonce Apostolique
- Archevêques de Douala et Yaoundé
- Ministres du culte
- Organisations de défense des Droits de l’Homme
- Société Civile Camerounaise
- Avocats Sans Frontières
- International Bar Association
- Peuple camerounais/ Intérieur et diaspora
- Associations Estudiantines du Cameroun
- Presse – Médias divers