L’homme-lion rugit


Cameroun : L’homme-lion rugitTout comme l’on imagine que d’autres mesures, moins spectaculaires et moins médiatiques, ont été prises en vue de ramener la sérénité autour de la sécurité du chef de l’Etat, et plus précisément chez les fameux «soldats patriotes», jusque-là inconnues au bataillon et qui, depuis quelques mois, ont multiplié des actes de défiance. «Nous, hommes de rang et sous-officiers de la Gp, de la Dsp et du Bir sont dans une situation avilissante, misérable : le choléra, le paludisme sont le lot quotidien de nos enfants et épouses… Nos chefs, au lieu de s’occuper de cette situation ubuesque qui dure des mois, qui sape le moral des troupes, s’adonnent plutôt à leurs affaires, détournent le carburant et les Pga et frais de missions des soldats pour l’entretien de leurs progénitures.»,

Dénonçaient-ils dans une lettre rendue publique le 18 décembre 2012, et dont La Météo a repris certains extraits. Par suite, ces soldats dits patriotes exigeaient «impérativement le limogeage du colonel Amougou, chef d’Etat-major particulier de la présidence; du général Ivo Disancio, directeur de la Dsp ; du colonel Etoundi, commandant de la Gp et des officiers coupables d’affairisme avéré et d’irresponsabilité outrancière. Le rétablissement immédiat de l’eau potable et des meilleures conditions de vie pour nos familles ; la libération immédiate et sans condition de nos camarades aux arrêts.

La réintégration au sein des armées des officiers de la Gp rayés de nos rangs à cause de leur solidarité avec les soldats aux arrêts.» Et l’on se rappelle qu’au retour de la finale de la Coupe du Cameroun le 23 décembre dernier, au niveau du pont de la gare, un caporal de la Gp a ouvert le feu en l’air. Du jamais vu au Cameroun, depuis l’ère Ahidjo jusqu’à nos jours. Il serait actuellement en prison. Mais, connaissant bien Paul Biya, sa rigueur, son indépendance d’esprit et surtout son goût du timing, il est fort possible que les actes de vendredi dernier soient sans grand lien avec quelque pression à lui imposées.

La preuve, à travers la nomination du colonel Amougou au grade de général et son maintien au poste de chef d’Etat-major particulier du président de la République, l’on n’a point besoin de conclure que les «soldats patriotes» se seraient trompés sur le compte de ce brave et dynamique militaire, aujourd’hui général. Il en est de même du général Ivo, fidèle parmi les fidèles du chef de l’Etat, le digne fils du Nord-Ouest a été maintenu à son prestigieux poste de directeur de la Sécurité présidentielle (Dsp).

© La Météo : Ousmane Shérif


29/01/2013
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