Pour
apprécier l’attitude de l’ancien premier ministre hier dans la salle
d’audience n°1 du tribunal criminel spécial, il fallait se lever tôt.
Ambiance…
La première audience de l’ancien premier ministre et de ses coaccusés au
Tcs était réglée comme du papier à musique. Sans atteindre
l’encadrement strict réservé à l’affaire Marafa, l’imposant dispositif
de sécurité mobilisé pour accueillir les invités du président Yap Abdou
n’a laissé place à aucun couac. Pourtant au risque de friser un cliché,
la salle d’audience s’est révélée étroite pour accueillir la foule venue
assister au premier procès d’un premier ministre du Renouveau. Il est
09 heures et demi précises quand la «Toyota Hiace» grise estampillée du
logo de l’administration pénitentiaire s’immobilise dans la cour du
tribunal.
Une nuée d’hommes en tenu munis d’armes automatiques encercle le véhicule. Au milieu des uniformes verts et noirs de la gendarmerie nationale et de la police émerge le costume sombre d’Ephraim Inoni. L’air reposé, le visage souriant et la main gauche dans la poche, il est le premier à sortir du véhicule. Aussitôt hors du car le prévenu se dirige machinalement vers escaliers menant vers la salle d’audience puis feint de s’arrêter un moment. L’air soudain grave, il lève la tête vers le balcon de l’immeuble consacré aux audiences du Tcs. Une foule de journalistes, d’avocats et de curieux scrutent ses faits et gestes. Manifestement satisfait de l’affluence dans la salle perceptible depuis la cour, Chief Inoni décide de se laisser guider par les geôliers qui encadrent sa marche quasi protocolaire pour accéder à la salle d’attente réservée aux détenus.
Décontraction
Même si comme ses deux coaccusés, lui aussi n’a pas fait preuve d’une nervosité particulière. L’arrivée des accusés dans la salle d’audience à 9h45 mn a fini de donner aux événements de ce 20 février 2013 des allures de cérémonie officielle. L’ancien premier ministre était toujours à la tête de la petite troupe composée des accusés et de leurs gardes de corps. Cette fois-ci, contrairement à Atangana Mebara visiblement habitué à une telle atmosphère, Inoni s’est directement dirigé vers le box des accusés après un furtif salue aux six notables venus le soutenir pour cette première audience. Ce n’est qu’après s’être installé et après un bref entretien avec Me Etabesson, l’un de ses conseils qu’Inoni s’est levé pour scruter la salle d’audience et saluer d’un geste de la main ses connaissances disséminées à travers la salle.
Mais quelques instants plus tard, il a dû regagner sa place auprès de ces deux coaccusés présents. Car à 09h50, le président du Tribunal Yap Abdou a ouvert les débats de l’affaire opposant le ministère public et l’Etat du Cameroun aux accusés Atangana Mebara, Inoni Ephraim, Otelé Essomba et Kevin Walls pour détournement de deniers publics en coaction. Remarque. A l’ouverture de cette première audience, le dernier accusé cité n’était pas dans la salle d’audience. Son conseil était aussi absent.