Au tribunal. Depuis l’interpellation de l’ex-ministre, deux affaires liées aux émeutes de 2008 sont ressorties. Ses avocats n’y voient pas une simple coïncidence.
Marafa Hamidou Yaya est encore devant le tribunal pour la foireuse affaire de l’achat d’un avion présidentiel. Le voilà aussi traduit en justice pour les émeutes de février 2008 au Cameroun. Deux affaires sont ouvertes contre le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), à l’époque de ces soulèvements populaires.
Des évènements ayant fait 40 morts, selon le bilan rendu public par lui, Marafa, au cours du point de presse qu’il avait donné le 10 mars 2008. L’ex-Minatd avait déclaré que, pendant les émeutes, Ni John Fru Ndi, le chairman du Sdf, avait été vu à bord d’un véhicule à Bamenda, en compagnie de Daniel Besong, qui est en réalité un condamné à mort incarcéré à la prison centrale de Douala. Marafa précisait que ce dernier coordonnait les manifestations.
Ni John Fru Ndi a déposé une plainte pour « diffamation de nom ». L’affaire n’a pas prospéré quatre années durant. Jusqu’à l’arrestation de Marafa et la publication de ses lettres contre le régime de Paul Biya. Pascal Magnaguémabé, le juge d’instruction près le Tribunal de grande instance du Mfoundi, a alors décidé d’ouvrir le dossier, à l’insu du plaignant, John Fru Ndi. Puis est arrivée la plainte de Daniel Besong, qui accuse l’ex-Minatd de diffamation et dénonciation calomnieuse. Les avocats de Marafa Hamidou Yaya voient en ces procès en cascade, des manœuvres du pouvoir auquel leur client s’oppose désormais.