La santé de Paul Biya en question: Paul Biya serait-il malade?

Écrit par Maheu | Yaoundé Lundi, 14 Juin 2010 18:43

Le couple présidentiel avait quitté le Cameroun, le vendredi 7 mai 2010. Un départ précipité qui n'avait pas permis à l'ensemble des habituels accompagnateurs du président de la République d'embarquer dans le même avion que lui. Le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune avait pour sa part observé la plus totale discrétion sur ce déplacement présidentiel. Idem pour les deux sites internet de la présidencede la République. Des sources du palais de l'Unité indiquaient notamment qu'un blocus a été opposé par les responsables de la sécurité présidentielle pour la prise d'images du chef de l'État et de son épouse à leur départ de Yaoundé. Un départ que les mêmes sources annonçaient avoir été organisé "dans la précipitation."

Quelques jours avant le lancement des festivités des Cinquantenaires de l'indépendance et de la réunification du Cameroun, une rumeur folle selon laquelle Paul Biya est gravement malade a circulé à Yaoundé comme une trainée de poudre. Celle-ci était alimentée par le fait que le président de la République était sorti du pays, comme à l'accoutumée, pour un court séjour privé en Europe. Mais, cette fois-ci, sans tambour ni trompette : routes non barrées, pas photos ni camera de la Crtv à l'aéroport international de Nsimalen. D'aucuns ont affirmé qu'il y a eu branle-bas à l'hôpital général de Yaoundé, qui avait été envahi par les éléments de la garde présidentielle, comme si cette structure hospitalière devait accueillir un illustre malade. Mais, jusque-là, personne ne sait où se situe la vérité, tout le monde parle! Paul Biya, le chef de l'État camerounais, serait malade. En théorie, la santé du locataire provisoire du palais de l'Unité est plutôt gardée au grand secret. Mais, quelques indiscrétions se sont échappées.

Résumons : officiellement notre président va bien. Officieusement les doutes subsistent. Il est devenu très nonchalant dans sa démarche, comme si quelque chose n'allait pas. Il a l'air fatigué. Son pas n'est plus alerte. Les signes de souffrance se lisent sur son visage. Peut-être est-ce le poids de l'âge et des responsabilités. Le pire dans cette affaire reste le même : on réduit les Camerounais, à des voyeurs accrochés à des rebords de fenêtres pour distinguer ce que fait le Pouvoir, ce qu'il mange, avec qui il se marie cette nuitlà et ce qu'il va faire de nous et de notre terre. La communication institutionnelle est au Cameroun soit de la propagande, soit elle n'est pas.

Ceux qui sont payés pour gouverner le pays se comportent encore et encore comme une sorte de famille agacée par le devoir de communication et insultée par l'obligation de dire ce qui se passe. La fonction de porteparoledu gouvernement a toujours été un emploi bref car l'obligation de communiquer n'a jamais été perçue comme une obligation. Le freedom act de la démocratie américaine et l'accès à l'information restent encore aléatoires dans un pays envahi par le syndrome de la clandestinité et géré comme une lointaine plaine par un maquis souverain et avare en paroles. La réduction de tout un peuple à des ramasseurs de feuilles mortes n'est pas seulement un manquement au droit à l'information mais une insulte qui lui est faite depuis l'Indépendance.

La constitution ne prévoit rien. Il faudra bien attendre que le président meure pour pour parler de sa santé. Même dans un coma ou privé de ses capacités intellectuelles suite à un accident, coûte-que-coûte, le président restera au pouvoir. Quand bien même le cabinet et le gouvernement continueraient à fonctionner, le pouvoir démocratique serait de facto en vacance. La rumeur sur la maladie de Paul Biya suscite un débat récurrent sur la solidité des institutions. Mais modifier la constitutin n’a ferait qu'alimenter les rumeurs. Si Paul Biya prévoit une vacance du pouvoir alors il serait sûrement plus malade qu'on ne le dit.

 

Les fleurs du mal
Des déplacements à l'étranger qui finissent par mettre la puce à l'oreille des Camerounais. Paul Biya serait-il malade?

 

Le couple présidentiel avait quitté le Cameroun, le vendredi 7 mai 2010. Un départ précipité qui n'avait pas permis à l'ensemble des habituels accompagnateurs du président de laRépublique d'embarquer dans le même avion que lui. Le quotidiengouvernementalCameroon Tribune avait poursa part observé la plus totale
discrétion sur ce déplacement présidentiel. Idem pour les deux sites internet de la présidence de la République. Des sources du palais de l'Unité indiquaient notamment qu'un blocus a été opposé par les responsables de la sécurité présidentielle pour la prise d'images du chef de l'État et de son épouse à leur départ de Yaoundé. Un départ que les mêmes sources annonçaient avoir été organisé "dans la précipitation."

De même, l'agenda de la Première dame prévoyaitune audience, le 8 mai dernieravec Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial pour la lutte contre le Vih-Sida, la tuberculose et le paludisme, arrivé au Cameroun dans le cadre des festivités de la 4ème journée africaine de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. L'autre conséquence de ce déplacement soudain du couple présidentiel pour l'Europe, sera l'annulation in extremis du "méga meeting" que les sections Rdpc de l'Océan devaient organiser à Kribi sous la présidence de René Emmanuel Sadi. Le secrétaire général du comité central du Rdpc qui avait lui aussi quitté le pays en même temps que le chef de l'Etat dont il fait partie de la suite. Ce départ était d'autant plus surprenant que le couple présidentiel venait de regagner Yaoundé, le 14 avril 2010 après environ deux semaines d'absence, en provenance d'Europe où ils y étaient pour un " bref séjour privé ". Il s'agissait alors pour le président de la République d'honorer le rendez vous de la Cemac à Malabo en Guinée Équatoriale, où il avait pris part le 15 avril 2010, aux côtés de ses pairs de la sous région, à l'installation officielle du tout premier parlement communautaire de la Communauté économique et monétaire des États de l'Afrique Centrale (Cemac). Qu'est ce qui pouvait bien expliquer ce départ précipité, presqu'en catimini ?. Il n'en fallait pas plus pour alimenter la rumeur. Selon des sources, le chef de l'État camerounais avait quitté le pays, à bord d'un avion médicalisé. Une thèse qui laisse sous entendre que le déplacement était lié à la maladie de Paul Biya. Selon des sources, face à l'état critique du président camerounais, il avait été décidé  dans un premier temps, de l'interner, à l'hôpital général de Yaoundé (l'aire d'atterrissage de cet établissement hospitalier a entre temps reçu un coup de neuf). Pour faire diversion, une rumeur avait été distillée. Elle faisait état de la maladie du ministre d'État, secrétaire général de la présidence de la République. De quoi souffrirait donc le chef de l'État camerounais ?

ÉQUILIBRES:

i lors son départ, unesemaine auparavant, lesCamerounais avaient eu droit àla lecture du communiqué signé du directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, son retour tout aussi discret n'apas n'a pas eu droit à un communiquétant sur les antennesde la télévision nationale quesur les ondes de la radio d'État.Le séjour européen du coupleprésidentiel ne devrait pas êtrede longue durée. Le pays s'apprêtaiten effet à accueillir lesinvités des manifestations officielles des cinquantenaires de l'indépendance et de la réunification.

C'est tout naturellementque le président de laRépublique du Cameroun etson épouse Chantal Biya ontquitté le Cameroun vendredi 28 mai 2010 pour rejoindre Nice(dans le sud de la France) pour prendre part au 25ème sommet Afrique-France qui s'est tenudu 31 mai au 1er Juin. Après le sommet Afrique-France, le chef de l'État a regagné Yaoundé, le 6 juin dernier. Paul Biya, accompagné de son épouse, a assisté au sommet extraordinairede la Cémac, à Brazzaville.Évoquer les problèmes desanté du président, c'est s'interrogersur ses capacités à exercer le pouvoir. Car un président malade ne peut pas gouverner.

C'est la raison pour laquelle lechef de l'État et son entourageentretiennent un mystère surson état de santé. D'ailleurs,d'un point de vue juridique, la santé des chefs d'État est soumise au secret médical, au même titre que n'importe quel citoyen... Pour les Camerounais, la santé du président Paul Biya fait partie de la vie de la nation et donc de la souveraineté du pays. Quand le physique va mal, le moral va mal. Le juste équilibre entre information et intrusion dans l'intimité n'est toujours pas atteint.


Source: Germinal n°058, 10 juin 2010



15/06/2010
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