La rumeur annonce le gouvernement Dion Ngute 2
Depuis la prise de service de l’équipe gouvernementale animée par Joseph Dion Ngute, le 4 janvier 2019, les officines font et défont les gouvernements virtuels.
Comme Sisyphe roulant la pierre en boucle au sommet de la montagne ou comme Pénélope faisant sa toile et la défaisant elle-même, ainsi en va-t-il des entrepreneurs spécialisés dans la publication des dernières moutures des décisions présidentielles en la matière. Pour comprendre cette frénésie d’une certaine opinion de voir l’équipe gouvernementale remaniée, il y a lieu de mettre en vitrine les deux scrutins, législatif et municipal, organisés les 9 février de l’année dernière tout comme les régionales du 6 décembre 2020. Paul Biya, fidèle à lui-même, n’a pas toujours sorti des tiroirs, toutes les dividendes ou les récompenses pour ceux des siens qui ont mouillé particulièrement le maillot. C’est vrai que les différents bureaux exécutifs municipaux et régionaux ont été constitués, mais là où beaucoup des travailleurs politiques lorgnent, c’est une place dorée au sein du gouvernement. Difficile aujourd’hui de dire de quelles officines partent ces équipes gouvernementales qui prennent déjà des allures de « shadow cabinet », un exemple de ce qui est en cours dans le Sdf, autant dire des sortes de gouvernements virtuels.
A côté de cette pression inutile pour réveiller le souvenir de Paul Biya aux actions menées et par conséquent des rétributions attendues, on peut tout autant penser au lancement des ballons d’essais pourris pour jeter l’anathème sur tous les adversaires qui virtuellement sont en pole position de rafler tel ou tel maroquin. De ce fait, assurés du fait que Paul Biya est un joueur qui aime et sait brouiller les cartes, le seul fait de jeter sur la place publique tout un gouvernement prétendument sorti d’Etoudi où tous les principaux collaborateurs du chef de l’État sont out du Palais, est en soi un signal fort qu’il faut relever, qu’importe les justificatifs qu’on peut y associer. Que le Sgpr et le Directeur du Cabinet civil, soient évincés au profit d’autres qui sont nommés et cités, est la caractéristique même des batailles souterraines qui se livrent, laissant croire faussement à l’opinion que la gestion du pouvoir est fébrile ou dans la rue. Pour ceux qui connaissent le pouvoir camerounais, il n’en est rien. Dans ce capharnaüm de noms des ministres sortants et entrants, on perçoit en filigrane, par le dynamisme des réseaux, qu’effectivement à Etoudi quelque chose se prépare.
Tordre le cou à la rumeur
Alors puisqu’il en est ainsi, il faut agiter l’éventail pour court-circuiter le temps présidentiel. Le temps du jeu présidentiel est connu. Il frappe le coup fumant au moment où tout le monde baisse la garde. Et là, ça fait toujours très mal. Point n’est besoin de citer les noms des ministres dans ces décrets dont on dit venir d’Etoudi, car à dire vrai, cela pue une odeur anathème. Le dernier point maléfique de ces gouvernements distillés pernicieusement sur la toile, est vraisemblablement de jouer avec les nerfs des ministres en poste d’abord, ensuite de ceux qu’on annonce entrant car Paul Biya aime tordre le cou à la rumeur et particulièrement celle qui est liée à son action. Qui veut tuer les ministres camerounais d’Avc à force de malmener leur pauvre cœur de l’éventualité d’une d’échéance prochaine et subite ?
Le pouvoir camerounais aurait-il perdu de vue les dégâts sanitaires que causent la consommation prolongée de potions et écorces vendues par les marabouts à certains de nos ministres pour demeurer aux affaires? Le pouvoir aurait-il oublié que nous sommes dans un pays où il faut publier le nouveau gouvernement à l’heure de Nicodème ? Le gouvernement Dion Ngute 2 qui se profile à l’horizon donne déjà cette sensation d’être un monstre ou un bâtard, car ni le peuple, ni la classe politique ne se reconnaitront en lui, Paul Biya dans son pouvoir discrétionnaire, en déjouant intrigues et complots des réseaux, aura sacrifié le complotisme politique à l’autel du génie camerounais. Dion Ngute 2, viens!