La réconciliation selon Ouattara : un échec programmé?

La réconciliation selon Ouattara : un échec programmé?
Dans cette atmosphère où des villages entiers continuent d’être incendiés ou rasés par les milices de Ouattara, comment peut-on parler de réconciliation?

Selon le dictionnaire Larousse « réconcilier est l’action de rétablir des relations amicales entre des personnes brouillées ».

En Côte d’Ivoire, la brouille entre les fils de ce pays est intervenue lorsqu’en 1990, un certain personnage a été introduit dans la gestion des affaires administratives et politiques ivoiriennes. Ce désaccord est allé en s’aggravant d’année en année pour aboutir en Avril 2011, au renversement du Président GBAGBO par l’armée française.

Depuis, cet homme, devenu Chef de l’Etat imposé aux ivoiriens, parle de réconciliation et a, à cet effet, mis sur pied une commission dénommée, « commission dialogue, vérité et réconciliation » (CDVR). Celle-ci est chargée de remettre en meilleur état les rapports entre les différentes composantes de la société ivoirienne en conflit et plus particulièrement, entre d’une part Ouattara et le RHDP et d’autre part GBAGBO et le CNRD.

Rappelons que la société ivoirienne, depuis la mort d’ Houphouët-Boigny, a connu de nombreux soubresauts.

En 1993, Ouattara, alors Premier Ministre a tenté d’empêcher Bédié, désigné par la constitution, d’accéder au pouvoir. Suivra le coup d’état de 1999 orchestré par le même Ouattara dont la couardise a amené ses « jeunes gens » parmi lesquels le tristement célèbre IB du « commando invisible » assassiné en 2011 par les rebelles de SORO, à choisir le Général GUEI Robert comme leur Chef. Le point culminant de ces soubresauts a été la guerre que la France aidée des rebelles et mercenaires de Ouattara a livrée à la Côte d’Ivoire de GBAGBO pour installer dans la violence armée, son homme de main.

Il faut donc trouver les moyens de rétablir la confiance entre les fils de ce pays obligés, de cohabiter sur ce territoire, le seul que Dieu leur a donné, de travailler solidairement pour le véritable développement de la Côte d’Ivoire. A cet effet, le Président GBAGBO en 2001, avait convoqué le « Forum du Dialogue ». Malheureusement, cette catharsis, par la faute de certains leaders de l’opposition d’alors qui ont pratiqué le mensonge, l’hypocrisie, le faux témoignage, n’a pu atteindre les objectifs visés.

En 2002, malgré la formation d’un gouvernement d’union nationale avec la participation du RDR, Ouattara récidive en Septembre de la même année, cette fois en attaquant avec des armes lourdes sur l’ensemble du territoire. L’échec de cette énième tentative de coups d’état a conduit les auteurs de cette barbarie, à se replier sur la moitié Nord du pays, lieu d’origine de ces criminels, donnant ainsi naissance à la rébellion. Ce kyste, imposé par la France aidée des autorités du pays des soi-disant hommes intègres, est demeuré jusqu’à l’élection présidentielle de Novembre 2010.

Toutes ces actions déstabilisatrices de ces criminels ont fait naître dans l’esprit des ivoiriens beaucoup de ressentiments, de suspicion et de frustration.

C’est pourquoi, il importe, à l’analyse de la situation sociopolitique actuelle, de faire ressortir les obstacles pouvant conduire à un nouvel échec et proposer les conditions susceptibles de garantir une véritable réconciliation.

1.    Les obstacles à la réconciliation.

Rechercher les obstacles, conduit à les identifier pour s’en défaire. Ils tiennent en partie au Chef de l’Etat actuel, à son parti le RDR, au RHDP, à la rébellion ancrée depuis 2002 sur la moitié Nord du territoire ivoirien et aux acteurs politiques.

Ouattara a toujours montré son impatience à occuper, vaille que vaille, le fauteuil présidentiel. Il a aussi manifesté le désir malsain de « mélanger ce pays ». Ainsi, avec l’aide de son pays d’origine et surtout de la France, il a atteint, après de nombreuses atrocités, son objectif.

Dès sa prise de pouvoir, il n’a pas daigné respecter la constitution. On en veut pour preuve le rejet des résultats du Conseil Constitutionnel, la nomination du Président du Conseil Economique et Social pourtant non membre de cette institution, le choix d’un nouveau Président du Conseil Constitutionnel avant la fin du mandat constitutionnel du précédent devant qui il a prêté serment (une mise en scène honteuse), la dissolution de fait de l’Assemblée Nationale par le non paiement des indemnités des députés de la présente législature et le refus, après invitation du Président de cette institution, de se présenter devant les élus du peuple. Ainsi donc le slogan de campagne ADO-solution devient ADO-dissolution.

En outre, aujourd’hui, il apparaît clairement que la rébellion est du fait de Ouattara qui a insisté auprès de ses parrains pour que Licorne et Onuci non seulement organisent, héliportent, convoient rebelles et mercenaires mais pire, bombardent sans discernement, des camps militaires, des domiciles, des sites stratégiques, des biens de l’état, de nombreux civils, etc. Quelle horreur !

Par ailleurs, pour tromper la sympathie des occidentaux, ses maîtres, Ouattara n’a pas hésité depuis longtemps à dénigrer systématiquement la Côte d’Ivoire : présentation mensongère de GBAGBO le démocrate, comme un dictateur; charniers fictifs dont celui de Yopougon; utilisation tendancieuse de sentiments religieux dans la politique; exploitation non avérée d’enfants esclaves dans les plantations de cacao pour porter un coup d’arrêt à l’économie cacaoyère ivoirienne, pour l’achat frauduleux et à vil prix de ce produit et son exportation par les pays sahéliens dont certains sont devenus grands exportateurs de matières premières agricoles et minières qu’ils ne produisent pas.

Le même Ouattara a fait encore une exploitation mensongère de la notion d’exclusion des nordistes, car depuis Houphouët-Boigny, le Nord de la Côte d’Ivoire fait l’objet d’attention particulière. Ainsi, du temps où l’Etat demandait aux populations du Sud de construire sur fonds propres leurs écoles, celles du Nord étaient prises en charge entièrement par l’Etat et ces populations bénéficiaient de routes, d’adduction en eau potable, d’installation de complexes agro industriels, d’électrification villageoise et de bien d’autres infrastructures de développement. De plus, de nombreuses localités du Nord ont été érigées en chef lieu de sous-préfecture ou de préfecture sans remplir les conditions requises.

Que dire aussi du fallacieux prétexte, sans cesse ressassé de la xénophobie par le camp Ouattara pour salir l’image de ce pays le plus hospitalier au monde qui compte sur son sol, une population comprenant officiellement plus de 30% d’étrangers?

Il est bon de rappeler que l’institution de la carte de séjour est de son fait. Plus grave, les contrôles intempestifs effectués jusque dans les mosquées se sont déroulés sous son autorité de Premier Ministre. Cet homme, manifestant des sentiments injustifiés de frustration et de revanche, est-il digne de confiance, pour conduire ce pays à une véritable réconciliation?

Une analyse de la situation actuelle peut donner des éléments de réponse à cette interrogation. Alors que Ouattara parle de réconciliation, les actes qu’il pose attisent le conflit entre les ivoiriens :
-    emprisonnements arbitraires de GBAGBO et de ses collaborateurs qui constituent la partie adverse avec laquelle il doit se réconcilier ; la réconciliation devient ainsi impossible par manque d’interlocuteurs ;
-    traque continue des opposants et des journalistes; il s’agit de semer la terreur pour imposer les points de vue de son camp et de ses parrains pour une réconciliation forcée et de façade car il est toujours question de défendre l’intérêt de ses parrains africains et français ;
-    blocage des comptes bancaires des opposants ; obstacle supplémentaire à la réconciliation car certaines familles ne peuvent trouver à manger ;
-    exactions  quasi permanentes jusque dans les plus petits villages des régions sud, centre-Ouest et Ouest où GBAGBO est largement majoritaire; et cela avec la complicité et la protection des tenants du pouvoir actuel ;
-    mandats d’arrêt internationaux lancés contre les sympathisants de GBAGBO pour des chefs d’accusation sans fondement ; pourquoi alors inviter les exilés à rentrer au pays si c’est pour les jeter en prison ou les tuer?
-    non respect flagrant des procédures judiciaires; installant ainsi le pays dans un état de non droit ;
-    nominations répondant plus à des critères ethniques que de compétence démontrant ainsi l’exclusion à l’endroit des autres ethnies de Côte d’Ivoire; pourtant Ouattara a combattu une prétendue exclusion des ressortissants du Nord sous les régimes de Bédié et de GBAGBO ;
-    promotion et utilisation des étrangers français et africains de la CEDEAO au détriment des ivoiriens, confirmant ainsi l’ « ivoirophobie»  des tenants du nouveau pouvoir ;
-    justice des « vainqueurs » où les criminels rebelles sont considérés comme des « sauveurs » ; voilà déjà une inversion des responsabilités.

Dans cette atmosphère où des villages entiers continuent d’être incendiés ou rasés par les milices de Ouattara, comment peut-on parler de réconciliation. Quelle réconciliation ! Quand on continue de voir se dérouler sous nos yeux une parodie de justice, une justice assujettie à l’exécutif, aux ordres de Ouattara et de la France, un état de non droit sur fond de sentiments haineux, en un mot une dictature. Une justice partisane par laquelle le nouveau pouvoir démolit des biens immobiliers dans les quartiers et villes favorables à GBAGBO tels que Yopogon, Cocody et bien d’autres villes déjà programmées mais préserve les propriétés des partisans RHDP. Cette dictature d’ADO–solution devenue ADO–démolition est toujours maquillée de justice sans cesse claironnée par les tenants du pouvoir actuel.

Toutes ces graves dérives judiciaires se déroulent sans la moindre réaction des organisations de défense des droits de l’Homme. Quel silence coupable !

Ce conflit tient aussi à la CEI et au contentieux électoral. Comment peut-on prôner la réconciliation quand, à ce jour, le camp Ouattara refuse le recomptage des voix, pourtant ce fut le cas aux USA en 2000 et en Haïti en 2010 pour trouver une solution pacifique aux contentieux électoraux.

Peut-il y avoir réconciliation sans cette vérité des urnes ? La justice doit-elle écarter la vérité qui la renforce, la nourrit et lui est indispensable ?

De plus, avec un contentieux électoral non purgé, la CEI de Ouattara, comme si de rien n’était, veut par un passage en force conduire le peuple aux élections législatives. On en veut pour preuve l’exclusion des représentants de GBAGBO et leur remplacement par des personnes nommées abusivement, en contradiction avec les précédents accords dits de paix. Dans quel accord se trouve la CEI actuelle dominée en très grande partie par le RDR et sa rébellion?

Un autre obstacle est le Président nommé pour diriger la commission, en la personne de Monsieur Charles KONAN BANNY. Pourquoi choisir quelqu’un de si partisan, militant avéré du PDCI et donc du camp Ouattara et qui ne fait aucun effort pour paraître neutre. Dans les conférences internationales et ses rencontres avec les populations, il prend toujours outrancièrement parti pour le camp Ouattara et ne sait faire preuve d’humilité. Comme Premier Ministre imposé par le Président Chirac , il a tellement pris en aversion le Président GBAGBO pour prétendre jouer aujourd’hui le rôle de conciliateur.

De surcroît, ces deux Vice-Présidents seraient tous des religieux partisans du camp Ouattara dont l’un aurait rejoint l’homme du Golf Hôtel après la proclamation officielle des résultats de la présidentielle 2010.
Ces trois hommes, tous du camp Ouattara peuvent-ils amener les ivoiriens à s’entendre ? Et pourtant, il faut tout de même que les fils et filles de ce pays se réconcilient.

2.    Les conditions pour une réconciliation réussie.

Pour donner des chances de réussite à cette commission, il importe de lever tous les obstacles mentionnés ci-dessus, quel qu’en soit le prix et particulièrement, que le Chef de l’Etat actuel montre par des actes concrets sa volonté réelle d’aller à la réconciliation.

Il faut donc libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers politiques et même ceux, faussement accusés de crimes économiques. Il faut aussi débloquer tous les comptes bancaires des partisans de GBAGBO, arrêter les exactions contre les populations et désarmer totalement et définitivement les milices et rebelles de Ouattara. Le Chef de l’Etat actuel, installé par la France dans la violence, a-t-il les coudées franches pour conduire le peuple ivoirien à la réconciliation ? L’expérience passée peut lui être utile.

En effet, il convient de tirer les leçons du précédent dialogue initié, en 2001, par le Président GBAGBO.
Monsieur Seydou Elimane DIARRA, Ex-Premier Ministre de GUEI Robert, membre du PDCI-RDA, parti opposé au Président GBAGBO a été nommé pour diriger le Forum du Dialogue. Le choix du Président GBAGBO s’est porté sur cette personne pour mettre à l’aise ses opposants, les amener à s’exprimer librement afin de parvenir au succès de ce forum. Malgré tout, les tenants du pouvoir actuel n’ont pas trouvé nécessaire, en son temps, de respecter la feuille de route arrêtée par les organisateurs, faisant preuve d’hypocrisie, de mensonge et de mauvaise foi manifeste.

Il faut donc, pour la réussite de cette rencontre démettre la Présidence actuelle et nommer des personnalités neutres, non marquées politiquement et susceptibles de prôner la vérité.

Il est aussi impératif de définir une feuille de route consensuelle et de veiller cette fois à son application stricte. Par ailleurs, le nombre de participants pour les deux parties doit être égal et pour garantir la vérité dans les débats, tous les intervenants doivent prêter serment afin que les contrevenants puissent subir la rigueur de la loi.
Pour préparer cette rencontre, le conciliateur doit inviter le CNRD, le RHDP, des ONG, les chefs traditionnels et les grandes composantes de la société ivoirienne afin de dégager d’un commun accord la matrice et les termes de référence de cette commission.

Une étude exhaustive des sources du conflit ivoirien doit être menée par le comité préparatoire dont les membres doivent provenir à égalité des deux camps. Il s’agit entre autres, de problèmes ethniques et religieux liés aux partis politiques, de terre, de nationalité, d’immigration. Les conclusions doivent être adoptées démocratiquement et s’imposer à tous. Ensuite, les décisions arrêtées à l’issue de cette rencontre doivent régler définitivement les problèmes d’occupation illicite des terrains, des forêts classées, des forêts et plantations villageoises. Il convient aussi de régler de façon définitive les problèmes de naturalisation en rendant plus transparente la démarche administrative d’acquisition de la nationalité et en créant un office de l’immigration pour gérer au mieux les flux migratoires.

Enfin, au cours des travaux de cette commission, devront être identifiés clairement les vrais commanditaires des nombreuses tentatives de coup d’état de 1999 à 2002 et ceux de la rébellion de Septembre 2002.

Au niveau de la CEI, elle doit être composée de façon paritaire des membres des deux camps. De plus, Monsieur BAKAYOKO Youssouf, n’ayant pu faire preuve de rigueur, de sérieux et d’équité dans son travail doit être démis en même temps que tous les mouvements de la rébellion qui est censée ne plus exister car il est clairement établi que les mouvements rebelles ne sont qu’un démembrement du parti de Ouattara. La liste électorale devra être complétée par l’inscription de tous les ivoiriens, en âge de voter. En tout état de cause, une sous-commission de la commission centrale « dialogue, vérité et réconciliation » devra statuer, en accord avec les chefs traditionnels du lieu d’origine des impétrants, sur tous les cas litigieux.

Ainsi donc, pour une réconciliation réussie, il faut veiller à un rééquilibrage de la CEI pour éviter tout autre conflit post-électoral susceptible de conduire à une autre guerre. Cette CEI ne doit plus être l’émanation de partis politiques ni de bandes rebelles encore moins de groupes ethniques comme le montre clairement la nouvelle configuration. Cette recomposition de la CEI confirme que le camp Ouattara n’a pas gagné l’élection présidentielle et qu’il se donne ainsi les moyens d’une fraude massive pour les prochaines échéances électorales. La nouvelle CEI doit être plutôt composée de membres issus de la société civile cooptés pour moitié par chacune des deux parties.

Cette rébellion de 2002, hyper représentée dans la CEI, et qui perdure encore, a besoin de faire preuve de repentance pour ces nombreuses tueries et autres exactions, ces pillages, ces occupations illicites de domiciles, de plantations, de forêts, ces nombreux crimes économiques, etc. Cette repentance doit être manifestée par un désarmement effectif et total ainsi que par la fin des exactions.

Mieux, pour permettre aux participants à cette rencontre de s’exprimer librement, toute l’étendue du territoire doit être débarrassée de toutes les forces militaires étrangères, à savoir Licorne, 43 ème BIMA, Onuci, mercenaires de Ouattara. Ne doivent posséder les armes que les policiers, gendarmes, militaires reconnus comme tels et les autres forces paramilitaires.

La véritable réconciliation ne peut passer sous silence la part primordiale de la France dans ce conflit. L’une des  décisions de cette rencontre devra être l’interdiction de la France de se mêler de nos affaires internes, le retrait de ses troupes dans un bref délai, la mort du Franc CFA et la fin de ses immixtions dans nos groupements politiques et économiques régionaux et internationaux (UEMOA, CEDEAO, UA, etc.).

Pour une réconciliation réussie, peut-on exclure près du million d’ivoiriens réfugiés à l’étranger et des leaders aussi importants que ces prisonniers politiques dont le plus illustre est le Président légal et légitime Laurent GBAGBO, vainqueur de la dernière présidentielle.

C’est dès maintenant et bien avant les élections législatives prochaines qu’il faut les libérer et permettre le retour sans conditions des exilés. Pour leur participation à cette rencontre, il faut régulariser leur situation salariale, avec rappels, comme l’a fait GBAGBO pour les rebelles. La commission devra arrêter aussi des décisions pour le dédommagement des victimes de cette guerre.

La réconciliation ne peut se faire sans pardon, lequel ne peut s’obtenir sans vérité, sans reconnaissance de la faute commise et sans engagement de ne plus commettre les mêmes forfaits. C’est pourquoi, chaque acteur de la société ivoirienne devra demander pardon et aussi pardonner.

Au regard de tout ce qui précède, la réconciliation est impérative pour tous. Aussi pour baisser la tension sociale faite de méfiance généralisée, suite aux actes barbares posés par les rebelles, importe-t-il de préparer minutieusement cette rencontre de réconciliation.

Il est donc urgent pour la prochaine commission « dialogue, vérité, et réconciliation » tant attendue et que veut mettre en œuvre le Chef de l’Etat actuel, de prendre les dispositions indispensables à la réussite de cette opération, afin que le vivre ensemble ne demeure pas seulement comme c’est le cas présentement, un vil et creux slogan de campagne.

La réussite de cette rencontre sera le résultat, de la bonne foi de chacun des participants, de leur sens élevé du patriotisme, de l’humilité et de la vérité avec lesquelles les nouvelles autorités voudront bien rechercher la réconciliation et la paix.

Toutefois, les tenants du pouvoir actuel sont-ils disposés à faire les sacrifices nécessaires pour répondre favorablement aux conditions ci-dessus mentionnées surtout que leurs actes laissent sceptiques bon nombre d’ivoiriens quant à leur désir réel de rechercher une véritable réconciliation ? En effet, à plusieurs reprises, le Chef de l’Etat imposé a toujours semblé se complaire dans des contre-vérités et au lieu du dialogue que recherchait Le Président GBAGBO, a préféré solliciter ses parrains pour l’installer par la force des armes au pouvoir.
C’est pourquoi, on peut affirmer que le désir réel de Ouattara n’est pas d’aller à la réconciliation mais par une convocation du bout des lèvres, de se donner une bonne image à l’étranger et chercher à présenter le camp GBAGBO comme celui qui ne veut pas de la paix.

Il ne s’agit pas d’aller à la réconciliation sans remplir un minimum de conditions. Amener les ivoiriens à s’entendre est une bonne chose mais se donner préalablement les chances de réussir est indispensable.
Ouattara qui dispose aujourd’hui des forces françaises, onusiennes, africaines et rebelles pour conforter son régime dictatorial, sans cesse blanchi par les médias français, pourra-t-il se laisser convaincre de rechercher l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire ?

Avec les conditions actuelles ci-dessus mentionnées et le parfait désaccord entre les membres du RHDP, la « commission dialogue, vérité, et réconciliation » vivement souhaitée par tous, risque fort bien, par la faute des mêmes adeptes de la violence, d’essuyer un échec cuisant, déjà programmé, au détriment de la réconciliation et de la paix tant recherchées par les ivoiriens.

Ce n’est donc pas sous Ouattara, que la véritable réconciliation des ivoiriens se fera. C’est bien dommage !


Une contribution de patriotes seniors




06/09/2011
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