Un sac de chanvre indien saisi par les forces de l'ordre en fin de semaine dernière.
Depuis la descente de la police jeudi dernier au lieu-dit montée Ane Rouge à Yaoundé, les vendeurs de chanvre sont en éveil. Les plus jeunes, qui servaient d’éclaireurs, ont été remplacés par les «barrons», c’est-à-dire ceux-là qui recevaient jusqu’à jeudi en matinée leurs clients à domicile, avant la descente des forces de l’ordre qui ont procédé à la saisie d’un sac rempli de chanvre indien.
Pour ne plus se faire surprendre, perdre la marchandise et les clients, ils sillonnent eux-mêmes la zone pour vendre leur marchandise aux quelques accros qui s’aventurent encore dans ce fief de la drogue et de la prostitution. Car la majorité de leurs clients ont disparu de la circulation. «On dirait qu’ils ont senti que ça ne va pas ici. Depuis jeudi, on ne les voit plus. Tous les policiers, les élèves, étudiants qui venaient se ravitailler chez moi ont disparu. Ils ne viennent plus», s’inquiète le dénommé Ousmane, vendeur de bouteilles en plastique en journée, et de drogue la nuit. «On dirait qu’ils ont peur de se faire prendre par la police qui a d’ailleurs promis de revenir» poursuit le dealer.
Sans oublier qu’ils sont en danger à cause de l’insécurité liée au trafic de stupéfiant dans ce coin de la ville. C’est à la suite d’un appel au secours d’une des habitantes que la police a effectué la descente à Ane Rouge en fin de semaine dernière. Sa famille avait été prise en otage par des enfants de la rue qui y avaient trouvé refuge, après qu’un des leurs a été poignardé à mort.