La police joue à l’intimidation à Yaoundé

La police joue à l’intimidation à Yaoundé

Cameroun : La police joue à l’intimidation à YaoundéDeux journalistes interviewant Vincent Sosthène Fouda, dans les locaux du commissariat central n°1 de Yaoundé sur l’affaire du bébé volé à l’hôpital de Ngousso. Interpellées par un agent de la police, Stéphanie et Joséphine ont vu leur matériel de travail confisqué. Il est 18heures 20
minutes, lorsque Stéphanie Goembang, journaliste stagiaire à La Nouvelle Expression et Joséphine Abiala du quotidien Mutations, quittent les locaux du commissariat central N°1 de Yaoundé.

Ces dernières ont été interpellées dans le cadre d’une interview réalisée  à  Vincent Sosthène Fouda, l’un des candidats recalés à la présidentielle d'octobre dernier. Ce dernier se dit, préoccupé par le sort de la jeune maman de 17 ans. L’affaire du vol d’enfant de la jeune Vanessa, choque beaucoup de personnalités.

En effet, le 20 août 2011, naissait une fillette à l'hôpital Gynéco Obstétrique de Ngousso, à Yaoundé. Elle avait à peine 2 kg et donc avait été placée dans une couveuse. Malheureusement, la fillette avait été enlevée quelques heures après alors que Vanessa Tchatchou, la mère du bébé, n'avait pas encore eu l'occasion de serrer sa fille dans ses bras, «elle ne l'avait porté que pendant quatre minutes», affirme Sosthène Fouda.

Jusqu'à ce jour, le bébé n'a pas encore été remis à sa génitrice. Et celle-ci est déterminée à séjourner dans ce centre hospitalier «jusqu'à ce que justice soit faite et que son bébé lui soit restitué», malgré toutes les menaces qu'elle subit de la part des responsables de l'hôpital. Ce mardi matin  , encore deux agents des droit de l’homme ont été brutalement embarqués à la Brigade de  Ngousso, alors qu’elles tentaient d’élucider cette affaire à l’hôpital Gynéco – obstétrique et pédiatrique de Yaoundé et la jeune Vanessa, a été entendue ce même jour au  parquet d’Ekounou , après plusieurs jours de sit-in dans ce même hôpital.

A 14 heures 15 minutes, alors que Monsieur Fouda commençait un point de presse, dans le but de dénoncer le silence  inquiétant des autorités de l’hôpital, il a été également embarqué au commissariat central  N°1 de Yaoundé ainsi de nombreuses autres personnes qui, par la suite, seront relâchées  quelques heures plus tard. Quant à Vincent Fouda, il a été retenu pour des raisons encore inconnues. C’est à 16 h 30 minutes que Stéphanie Goembang et Joséphine Abiala, entame dans les locaux du commissariat  une interview avec Vincent Sosthène Fouda, et ceci pour des raisons sécuritaires.

Mais à peine débutée, l’interview est interrompue par un agent de police. «Nous débutons à peine l’interview, l’interpellé  nous relatait les faits de la journée avec des dames des droits de l’homme qui ont été mal reçues et interdites d’accès à l’hôpital et parce qu’elles n’appartenaient pas à la Conac comme l’a signalé l’enquêteur à ma consœur, dans la journée, mais aux droits de l’homme. Et puis subitement, c’est  la brimade avec un commissaire  qui nous  interpelle sur notre travail», déclare Joséphine Abiala. Un dictaphone et un téléphone appartenant aux journalistes ont été  saisis par le commissaire et portés dans le bureau du commissaire divisionnaire.

Interdit d’interroger la personne gardée à vue

Comme dans un cours de droit ou tout au moins de communication sociale, le commissaire divisionnaire a tenu à expliquer aux journalistes, les principes de la police et la conduite des médias quand une personne est encore interpellée dans un commissariat. «Il est interdit d’interroger la personne gardée à vue, dans les locaux de  la police, car cette personne est encore sur la charge  de la police», Ont-elles appris, non sans voir leurs enregistrements faits plutôt, supprimés.

Stéphanie Goembang et Joséphine Abiala seront pour tout couronnement, auditionnées et contraintes de signer une déposition puis relâchées à 18h15 minutes.  Laissant derrière elles, Vincent Fouda qui embarrasse davantage la police. Ce dernier a continué de lancer dans les couloirs du commissariat : «Je connais les noms des gardiens en service ce jour, des infirmières et même l’une des concernées dans le vol. Je veux les donner en présence des journalistes». Propos rapportés par une source anonyme qui a vécu la scène.

© La Nouvelle Expression : Franck Ndoumbe Diwouta


26/01/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres