Insécurité. Entre la drogue, les agressions, les assassinats et les viols, les habitants de la ville portuaire ne savent plus où mettre la tête. Douala est devenue une vraie ville à haut risque. Les « super makia », un groupe de voleurs organisés en bandes, opèrent tranquillement autour de la zone aéroportuaire. Un gendarme ayant servi au Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale affirme que ces “maîtres” de la ville lui ont imposé de se mettre à genoux pendant trois heures, une nuit de mars 2012.
Au quartier Makéa, non loin du marché Congo, le trafic de drogue se fait de jour comme de nuit. Pour avoir décidé de mettre la main sur tous les chefs de gang, l’ancien préfet du Wouri, Bernard Okalia Bilaï, avait reçu un coup de fil lui intimant l’ordre de s’intéresser à autre chose. Au carrefour Ndokoti, les bandits côtoient les hommes en tenue qui y sont stationnés pour on ne sait quoi. Deux journalistes du quotidien Le Jour ont failli se faire prendre récemment. Ils ont tout de même eu le temps d’apprécier la longueur du sabre sorti par l’agresseur, un repris de justice.
La question de l’insécurité est d’autant plus préoccupante à Douala qu’elle est alimentée par des « professionnels », vu leur arsenal et leur mode opératoire. La tension règne en ce moment au quartier Japoma, dans la banlieue de la ville. Les populations y ont surpris un militaire en flagrant délit de vol. Ses camarades d’armes ont effectué une mission punitive pour lui sauver la peau. Des soldats, dont des éléments du Bataillon d’intervention rapide (Bir), ont été impliqués ces derniers temps dans des actes de braquage.
Le mal est donc partout. Et il faut faire vite pour l’ératiquer. La police et la gendarmerie demandent plus de moyens. Et surtout une collaboration étroite avec les habitants de la ville, invités à dénoncer « tout comportement suspect ».