La loi du silence version Biya
La loi du silence version Biya
(L'Humanite 19/08/2011)
Malgré son interdiction par la dictature camerounaise, le congrès de l’UPC, figure historique de l’opposition démocratique, s’est ouvert, le 11 août dernier, à Douala.
Dans le Cameroun de Paul Biya, campagne électorale est synonyme d’arbitraire renforcé. Décidé à toujours se succéder à lui-même, le chef de l’État (en poste depuis 1982 !) a commencé par tripatouiller la Constitution afin d’en créer les conditions «légales» et multiplie les coups bas pour planter le décor de la présidentielle annoncée pour octobre (mais Biya est un spécialiste des changements de date de dernière heure). Témoin l’interdiction in extremis du congrès de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), figure historique du combat contre le colonialisme français, puis, après une longue période de clandestinité, de la lutte pour bâtir un Cameroun démocratique et une Afrique débarrassée des dominations étrangères.
Instruits par une longue expérience (le congrès d’août 2008 s’était déjà heurté à des ma-nœuvres identiques), les Upécistes ouvraient le congrès à leur siège de Douala le 11 août avant de gagner un autre endroit tenu secret pour procéder à leurs travaux. De fait, dans les heures suivantes, le siège était encerclé par la police qui y a bloqué pendant vingt-quatre heures la vingtaine de militants qui venaient d’y passer la nuit. La tension ne cessait de monter au cours du week-end, laissant craindre une de ces provocations dont le régime est coutumier. Rappelons que les émeutes de la faim de février 2008 furent écrasées par la répression (plus de 150 morts dans la seule ville de Douala).
Seul le sang-froid des dirigeants et militants de l’UPC permit d’éviter de nouvelles violences policières tout en garantissant le déroulement des travaux du congrès. Dans une déclaration formulée le samedi13, le PCF réitérait son soutien à l’opposition démocratique camerounaise, dénonçant un tel harcèlement injustifiable, facilité en l’occurrence par le silence complice des autorités françaises: Nicolas Sarkozy et le gouvernement vont-ils mettre leurs actes en conformité avec leur discours et intervenir auprès de leur ami Paul Biya pour exiger le respect du pluralisme?
Jean Chatain
(L'Humanite 19/08/2011)
Malgré son interdiction par la dictature camerounaise, le congrès de l’UPC, figure historique de l’opposition démocratique, s’est ouvert, le 11 août dernier, à Douala.
Dans le Cameroun de Paul Biya, campagne électorale est synonyme d’arbitraire renforcé. Décidé à toujours se succéder à lui-même, le chef de l’État (en poste depuis 1982 !) a commencé par tripatouiller la Constitution afin d’en créer les conditions «légales» et multiplie les coups bas pour planter le décor de la présidentielle annoncée pour octobre (mais Biya est un spécialiste des changements de date de dernière heure). Témoin l’interdiction in extremis du congrès de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), figure historique du combat contre le colonialisme français, puis, après une longue période de clandestinité, de la lutte pour bâtir un Cameroun démocratique et une Afrique débarrassée des dominations étrangères.
Instruits par une longue expérience (le congrès d’août 2008 s’était déjà heurté à des ma-nœuvres identiques), les Upécistes ouvraient le congrès à leur siège de Douala le 11 août avant de gagner un autre endroit tenu secret pour procéder à leurs travaux. De fait, dans les heures suivantes, le siège était encerclé par la police qui y a bloqué pendant vingt-quatre heures la vingtaine de militants qui venaient d’y passer la nuit. La tension ne cessait de monter au cours du week-end, laissant craindre une de ces provocations dont le régime est coutumier. Rappelons que les émeutes de la faim de février 2008 furent écrasées par la répression (plus de 150 morts dans la seule ville de Douala).
Seul le sang-froid des dirigeants et militants de l’UPC permit d’éviter de nouvelles violences policières tout en garantissant le déroulement des travaux du congrès. Dans une déclaration formulée le samedi13, le PCF réitérait son soutien à l’opposition démocratique camerounaise, dénonçant un tel harcèlement injustifiable, facilité en l’occurrence par le silence complice des autorités françaises: Nicolas Sarkozy et le gouvernement vont-ils mettre leurs actes en conformité avec leur discours et intervenir auprès de leur ami Paul Biya pour exiger le respect du pluralisme?
Jean Chatain
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