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Les dysfonctionnements, manquements et insuffisances observés autour de la production des vignettes de visite technique causent un manque à gagner énorme à l’économie nationale. De l’avis du ministère des Transports (MinT), le Cameroun perd chaque année plus d’1 milliard de FCFA du fait de la production de faux documents de visite technique.

Pour limiter le phénomène, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, ministre des Transports, a signé, en 2018, un acte portant autorisation de création de 33 centres de visite technique sur l’étendue du territoire national. Avec en vision stratégique : la dotation d’un centre de visite technique par département.

Un autre projet, porté par Proftag-Catis, géant français des solutions de sécurité, propose une interconnexion des centres de visite technique installés au Cameroun. De veiller à l’amélioration de la qualité de contrôle technique et de procéder à la vérification de l’effectivité desdites opérations.

Concrètement, comme l’explique Clément Kaiser, le Directeur général de Prootag-Catis, l’objectif est d’aboutir au stade où « Chaque vignette automobile devienne unique et impossible à dupliquer. Qu’elle puisse être contrôlée n’importe où sur le territoire à l’aide d’un Smartphone et de lecteurs qu’on mettra à disposition ».

Mais la vision « Zéro gombo pour la vignette » reste difficile à atteindre. En effet, selon l’Onu, le système camerounais reste plombé par plusieurs facteurs. Le nombre insuffisant de centres de visite technique, et le manque de formation des personnels.

Pour rappel, le Cameroun compte seulement 33 centres de visite technique pour un parc automobile estimé à environ 1 million de véhicules. Ce qui représente environ 30 000 véhicules par centre de visite technique.

Pour assainir le secteur, le MinT dit avoir pris plusieurs mesures. Notamment la formation, aux standards internationaux, des contrôleurs de centres de visite technique. Et la mise en place d’un audit de la situation technico-administrative desdits centres.

« La lutte contre l’émission frauduleuse, la contrefaçon et le trafic des vignettes de visite technique automobile se fait. A travers une réforme en cours de mise en œuvre, dont l’objectif est de sécuriser le processus de délivrance des vignettes de visite technique », explique Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe à bougna.net.

Cette réforme devrait permettre, in fine, d’atteindre quatre objectifs principaux. Eliminer au maximum l’intervention de l’homme. Et améliorer la qualité des opérations de contrôle technique et la vérification de l’effectivité desdites opérations.

Selon le rapport sur la sécurité routière présenté au Cameroun par Jean Todt (Onu), 15,39% des accidents en zones interurbaines de la période 2008-2014 sont dus au mauvais état des véhicules. A eux-seuls, les pneus défectueux représentent 2,80 %.