Opération françafricaine de hold-up électoral en Côte d’Ivoire (1)
«
Pour les intérêts de notre pays, il ne faut pas avoir peur de mettre la main dans celle du diable » Jacques Foccart.
De tous les anciens pays négriers, la France est le seul qui, six
siècles plus tard, après la prétendue Abolition de la Traite négrière,
s’accroche toujours et continue, par diverses violences, à vampiriser
avec arrogance l’Afrique Noire qu’elle tient pour sa propriété, hommes
et biens compris. Aussi, chaque fois que celle-ci tente de sortir la
tête de l’eau, la nation de Gobineau et Colbert est-elle toujours
présente, pour l’y replonger. Dans son préambule, la Constitution
française de 1958 fait mention des Droits de l’Homme définis par la
Déclaration de 1789, complétée par le Préambule de la Constitution de
1946, et du principe de la Libre Détermination des Peuples.
La République et les peuples des territoires d’outre-mer qui, par un
acte de libre détermination, adoptent la présente Constitution
instituent une communauté. La communauté est basée sur l’égalité et la
solidarité des peuples qui la composent ». Ainsi donc, la
Communauté franco-africaine, nouvelle structure mise sur pied par la
France pour ne pas lâcher son empire et ses colonies d’Afrique Noire,
donnait à penser qu’elle reposait sur deux principes fondamentaux : la
participation et l’autonomie. L’Article 76 de cette Constitution
dispose : «
Les territoires d’outre-mer peuvent garder leur statut
au sein de la République s’ils en manifestent la volonté par
délibération de leur Assemblée territoriale prise dans le délai prévu au
premier alinéa de l’article 91 (dans un délai de quatre mois à compter
de la promulgation de la Constitution), ils deviennent soit départements
d’outre-mer de la République, soit groupés ou non entre eux, Etats
membres de la communauté ». Quatre solutions se présentaient donc :
1°)- Rejeter la Constitution (ce que fit la Guinée, sous l’impulsion de
Sékou Touré). Ce vote négatif impliquant que, par ce rejet, la colonie
sortait de l’Union Française, qu’elle n’entrait pas dans la Communauté,
qu’elle devenait indépendante ; 2°)- Opter pour le régime de département
d’Outre-mer ; 3°)- Les territoires d’Outre-mer pouvaient garder leur
statut au sein de la République ; 4°)- Les territoires d’Outre-mer
pouvaient devenir des États membres de la Communauté. Quant à
l’autonomie, c’est le Titre XII de la Constitution, intitulé De la
Communauté, qui en précisait la situation juridique, par des textes qui
la définissaient à travers ce qu’ils dénommaient « l’Autonomie des Etats
de la Communauté ». S’inspirant de la doctrine de la IVe République, la
Ve République reprenait ce système d’autonomie qui n’avait qu’un
semblant de souveraineté interne. A cet égard, l’Article 77 stipulait à
propos de ces États fictifs : « ...
s’administrent eux-mêmes et gèrent démocratiquement et librement leurs propres affaires
». Mais l’Article 78 définissait la compétence de la Communauté : la
politique étrangère, la défense, la monnaie, ainsi que la politique
économique et financière revenaient à la France seule. En définitive, la
Communauté se substituait tout simplement à l’Union Française.
Structurellement, la Communauté se composait de quatre organes : - le
Président de la République (Français) (2), - le Conseil Exécutif, Au
plan de la participation, il était institué des organes propres de la
Communauté, désignés indirectement par les populations des États membres
et exerçant des compétences communes ; il s’agissait, en l’occurrence,
du Président de la République française, du Conseil exécutif qui était
composé notamment des chefs de gouvernement des membres de la Communauté
et des ministres chargés par la Communauté des affaires communes, du
Sénat de la Communauté, composé des parlementaires français et d’élus
africains membres des Assemblées Territoriales ; enfin, d’une Cour
Arbitrale. Ces organes étaient investis des compétences attribuées à la
Communauté : la politique étrangère, la défense, la politique des
matières premières stratégiques, la politique économique et monétaire,
l’enseignement supérieur, le contrôle de la justice, etc. La Communauté
autorisait formellement chaque État, y compris ceux d’Afrique Noire, à
disposer d’organes propres : un gouvernement dirigé par un Premier
ministre, une Assemblée territoriale et des tribunaux. Toujours aussi
formellement, ces organes étaient investis des compétences de maintien
de l’ordre, de vote du budget, de levée des impôts, de règlement des
litiges, etc. Dans la réalité, le droit de séparation proclamé par la
France, était, comme la plupart de ses principes, une déclaration qui
n’avait pas à avoir d’effet dans la pratique. La Guinée, qui sous la
direction de Sékou Touré opta pour la séparation, en fit la triste
expérience. C’est ce que révèle un responsable des services secrets
français, alors chargés de mener la guerre totale et sans répit à la
Guinée nouvellement indépendante : «
Dans les semaines suivant le
« non », Sékou Touré pouvait encore être récupéré. Albert nous bombarde
de rapports pour nous signaler que le leader guinéen guette le moindre
signe de dégel. Mais De Gaulle a décidé de se montrer intraitable et
confie à ses intimes : Sékou Touré, je le veux à plat ventre.... À
ce jeu-là, Sékou Touré s’endette chaque jour un peu plus, car cette
aide étrangère est payante, les missions économiques de l’Est ne lui
font pas de cadeau. Où trouver l’argent ? Il n’a même plus de quoi payer
ses fonctionnaires. De Gaulle lui a coupé les vivres [...]
Cet
argent, disent les responsables français, restera bloqué à la Caisse
des Dépôts et Consignations jusqu’au moment où nous serons autorisés à
verser les pensions directement aux ayants droit [...]
Mais voici un miracle : Sékou Touré se souvient brusquement qu’il possède, dans les caisses de la Banque Centrale de Guinée, la
très coquette somme de quatre milliards de francs C.F.A., abandonnés
par les Français. Pourquoi n’y a-t-il pas pensé plus tôt pour éponger
ses dettes ? Il commence donc à prélever sur le magot [...]
Alarmé,
notre agent à Conakry nous prévient que Sékou Touré est en train de
puiser dans des ressources insoupçonnées, au détriment de notre propre
balance Cfa., car il s’agit de monnaie émise par la Banque de France. Il
nous propose d’y mettre le holà. Comment ? [...]
Vous
m’envoyez deux ou trois grenades au phosphore. Moi, j’ai déjà repéré les
cheminées d’aération de la Banque Centrale qui descendent jusque dans
la salle des coffres. J’irai dire bonjour à mon copain le ministre et,
ni vu ni connu, je balance les grenades. C’est un coup à gagner quatre
milliards [...]
Quant au reste, soit près de trois milliards de
francs Cfa. en billets neufs, ils ne sont pas encore en circulation. Le
directeur de la Banque de France devait, pour les rendre valables,
signer le traditionnel décret d’émission. Mais on a attendu le résultat
du référendum. A la suite du « non » de la Guinée, De Gaulle a donné des
ordres formels pour que le décret ne soit pas pris : cette masse de
billets demeure sans valeur [...]
Sékou entre dans une rage
folle. Il se sent abominablement piégé. L’indépendance est une belle
chose, mais comment se débrouiller quand on n’a plus un sou vaillant,
plus un compte bancaire, quand l’argent que l’on croyait détenir est
frappé d’un mal mystérieux et se désintègre entre vos doigts ? [...]
Pourtant,
c’est le même franc CFA que celui qui circule au Sénégal, en Côte
d’Ivoire, au Mali, etc. A un détail près toutefois, qui change tout.
Dans sa grande méfiance, la Banque de France a pris depuis longtemps ses
précautions : la monnaie imprimée en métropole et émise pour chaque
territoire africain porte une lettre spécifique permettant de
l’identifier. Ainsi, tout ce qui vient maintenant de Guinée est
automatiquement détecté et rejeté [...]
Nous avons appris que la Guinée voulait de toute façon quitter la zone franc, créer sa propre monnaie [...]
Nous
allons nous procurer des billets de la nouvelle monnaie guinéenne. Dans
l’imprimerie ultra-secrète de la Piscine(3), dirigée par un officier
Pied-Noir, nous sommes en mesure de reproduire ces bank-notes le plus
parfaitement du monde et nous en inonderons le marché guinéen [...]
C’est de bonne guerre. Sékou Touré s’est moqué de nous, et a voulu tricher lui-même avec nos propres francs CFA [...]
Sékou
Touré se retrouve avec une monnaie inexploitable, ruiné, aux abois. Il
est à plat ventre comme le souhaitait le Général. Mais pas devant la
France. Il se tourne définitivement vers les régimes socialistes...
»(4). Mais, malgré la volonté de la France de doter la Communauté d’une
armature colonialiste plus renforcée, celle-ci n’aura qu’une courte
existence de deux ans, Paris ayant changé de stratégie : face à la
revendication de l’indépendance posée par le Cameroun, et soucieuse
d’éviter l’embourbement de type algérien en Afrique Noire, le France
choisit la ruse articulée autour d’une donne nouvelle : octroyer de
façon déclarative l’indépendance aux colonies, tout en gardant la haute
main sur tout l’empire : le néocolonialisme. Ainsi donc, la réalité de
la politique de la France en Afrique Noire était appliquée en Guinée,
par le Général de Gaulle qui, de ce fait, était d’autant plus à l’aise
pour répondre à ceux qui lui faisaient grief d’avoir bradé ce qui
restait à la France de son empire colonial : «
Des territoires qui
ne cessaient pas, depuis dix ans, d’aspirer à l’indépendance, la
réclament aujourd’hui avec insistance. Faut-il laisser ce mouvement se
développer contre nous, ou, au contraire, tenter de le comprendre, de
l’assimiler, de le canaliser ? ». L’expérience de l’Indochine
et celle de l’Afrique du nord ont servi à devancer les événements en
Afrique Noire. Elles ont permis d’octroyer l’indépendance qui allait
être arrachée : « J’ai desserré les liens avant qu’ils ne se rompent
»(5). Effectivement, le général de Gaulle avait desserré les liens
avant qu’ils ne se rompent. Il avait réussi par la terreur sur la
Guinée, et l’assassinat des vrais combattants africains de
l’Indépendance, à placer à la tête de la quasi-totalité des « Etats »
d’Afrique Noire à l’heure des fausses indépendances, des personnages
dont la particularité était d’être marqués du sceau de la souplesse
d’échine, et de s’être, de ce fait, farouchement opposés à
l’indépendance de l’Afrique Subsaharienne, mais qui, pour les besoins du
néocolonialisme, étaient travestis en « grands timoniers », « héros
nationaux », « pères de la Nation ». Dans un article d’une brûlante
actualité aujourd’hui encore, sur les relations invariablement
colonialistes que la France a toujours entretenues avec l’Afrique Noire,
Cheikh Anta Diop notait déjà en 1953, avec une clairvoyance et une
lucidité prémonitoires : «
Detoutes les puissances européennes qui
dominent l’Afrique, la France est l’une des plus colonialistes – sinon
la plus colonialiste. Les méthodes qu’elle applique (politique
d’assimilation, etc.) sont telles que malgré l’exploitation la plus
féroce, on n’a pas vu surgir, jusqu’ici, dans ses colonies d’Afrique
Noire (les territoires sous mandat mis à part) une franche aspiration à
l’indépendance nationale. Le colonialisme français a même réussi un tour
de force exceptionnel en créant des consciences politiques, de tout
âge, vieilles, d’âge mur, jeunes, attelées à la défense de l’Union
française. Car, l’Union française, quelque soit l’angle sous
lequel on l’envisage, apparaît comme défavorable aux intérêts des
Africains, en ce sens qu’elle impliquera, toujours, une exploitation
unilatérale de l’Afrique par la métropole et un étouffement des
aspirations légitimes d’indépendance nationale des peuples colonisés,
sans la réalisation desquelles il n’y a pas de démocratie possible
»(6). En effet, par la ruse, la fraude et une violence endémique, les
institutions administratives et politiques, créées par la France dans le
cadre de sa mainmise sur l’Afrique Noire, fonctionnèrent et continuent
de fonctionner à la pleine satisfaction de leur initiatrice. D’un
atavisme négrier sans égal, la France qui sait avoir définitivement
perdu les colonies cochinchinoises et arabes (Tunisie, Maroc et Algérie)
de son ancien empire, a choisi le raccourci de miser sur la
« servilité » des « Nègres » qui, pense-t-elle, restent encore à portée
de son hégémonie(7). Aussi, fonde-t-elle sa politique extérieure sur une
stratégie dont l’objectif central est d’empêcher les anciennes colonies
d’Afrique Noire, de vivre de façon libre et indépendante. Pour ce
faire, elle repose sa politique africaine sur une logistique dans
laquelle elle s’inscrit comme le pays emblématique représentatif du
triomphe de l’Occident sur le monde noir. Son système fonctionne ainsi
sur la base : 1°)- Du maintien de l’Afrique Subsaharienne (que Jacques
Chirac s’est donné pour mission d’élargir de plus en plus aux anciennes
colonies africainesdites anglophones, lusophones et hispanophones) dans
une colonisation de type nouveau, par laquelle la France les utilise
dans la plupart des problèmes internationaux pour ses besoins de
puissance politique, économique, militaire et culturelle. En somme, le
colonialisme français ancien a muté en néocolonialisme néonégrier
triomphant : la coopération franco-africaine dont l’unique dominante et
seule bénéficiaire est la France ; 2°)- D’une prétendue « coopération »
qui sert de justificatif au pillage économique de l’Afrique Noire, aux
interventions militaires françaises, et à l’aliénation culturelle des
populations africaines, au nom d’une prétendue communauté de langue?: le
Français ; 3°)- De l’ancrage de l’Afrique Subsaharienne dans une
intégration esclavagiste de plus en plus subtile, mais toujours plus
renforcée et rigide ; 4°)- De la poursuite par la France de ses
objectifs de domination, tout en les renforçant dans le cadre d’une
projection stratégique ; Cette nouvelle forme de maintien de l’Afrique
Noire dite francophone en esclavage par la France se révèle être un
système dans lequel le suzerain français et ses esclaves mages forment
un Tout. Il se veut immuable, et n’accepte de remise en cause ni de sa
structure, ni de son fonctionnement. Aussi, suffit-il seulement qu’un
territoire africain se donne lui-même librement ses représentants, pour
qu’un tel acte d’indépendance soit ressenti comme une agression et
appelle la riposte immédiate : le coup d’Etat téléguidé de Paris et
l’élimination du régime « intrus ». C’est ce qui permet de comprendre
les diverses opérations franco-africaines de harcèlements initiées par
l’appareil politique français, à travers ses services secrets dont la
mission est de renverser tout régime africain jugé indésirable par la
France. Comme cela fut entrepris, avec plus ou moins de bonheur via le
Sénégal et la Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny, contre le régime de
Sékou Touré en Guinée, jugé coupable d’avoir dit non en 1958 à la
Communauté franco-africaine. Le président Sylvanius Olympio ne pouvait
pas plaire à la France : il était élu par le peuple togolais et il
entendait s’atteler à la reconstruction du Togo, pour en faire un Etat
au sens international du concept. Or, cela la France ne pouvait le
tolérer. En riposte, elle actionna aussitôt le tirailleur Gnassingbe
Eyadéma, fraîchement débarqué de la guerre d’Algérie. Sur ordre de
Paris, l’exécutant de la France abattit le président Sylvanius Olympio
le 13 janvier 1963, et devint ainsi le précurseur de la tradition
politique désormais bien établie de l’accession au pouvoir en Afrique
Noire grâce au coup de force militaire pro-occidental, français
généralement : «
Parce que joue en permanence, chez l’ancien
sous-officier de l’armée française, une profonde francophilie, un
patriotisme français, pourrait-on dire » exulta Jacques Foccart(8)
au sujet de la mise à mort du président Olympio. Tout fier d’avoir servi
son maître, le zombie Eyadéma raconte le film de cet assassinat : «
A
l’aube nous sommes allés vers le parking de l’ambassadeur américain.
L’homme, tout sali, était blotti sous le volant d’une Plymouth de
l’ambassade, garée là. On lui a dit : Nous t’avons repéré, sors de là
« Olympio a répliqué : D’accord, j’arrive. Où m’emmenez-vous ? Au camp
militaire, avons-nous répondu. Il est descendu de la voiture et a marché
vers le portail de l’ambassade. Là, il s’est arrêté (réalisant sans
doute que, s’il continuait, il perdrait toute protection diplomatique),
et nous a dit qu’il ne voulait pas aller plus loin. Je décidai : c’est
un homme important, et il pourrait y avoir des manifestations de foule
s’il restait ici. Aussi, je l’ai descendu (9)». La même guerre de
l’ombre fut menée sans relâche, via le Cameroun, au régime du
marxiste-léniniste de Marien N’Gouabi, au Congo. De même qu’il en fut de
celui du Bénin de Mathieu Kerekou en 1977, alors également d’obédience
marxiste-léniniste, qui essuya de la part du mercenaire français, Bob
Denard, via le Gabon, une tentative de renversement. C’est le même
traitement qui a été réservé avec succès, en 1997, via la société
Elf-Aquitaine, au régime de Pascal Lissouba, démocratiquement élu par le
peuple congolais, doublement coupable pour la France d’avoir été élu
par son peuple, et d’avoir réclamé un droit de regard sur les ressources
pétrolières congolaises, considérées par la France comme une propriété
française. Chassé du pouvoir par la France, Pascal Lissouba fut remplacé
par Sassou Nguesso, un second couteau de la mafia françafricaine en
Afrique Centrale : «
Le mécanisme de versement de la redevance
pétrolière est difficile à décrire. Les redevances sont dues à des
filiales d’Elf-Aquitaine, Elf-Congo et Elf-Gabon [...].
Mais
le fonctionnement d’une autre société, Elf Trading, qui effectue des
transactions, reste obscur. Les fluctuations du dollar jouent sur le
montant de la redevance [...].
Qui gère le différentiel provoqué par ces fluctuations portant sur des sommes considérables ? Qui peut contrôler cela ? [...].
Le
Congo recevait des redevances d’exploitation dont il était difficile de
suivre le cheminement. Les sommes provenant des marges de fluctuation
pouvaient être élevées et suffisaient à financer un mouvement de
déstabilisation. Il pouvait donc s’agir d’une sorte de pacte de
corruption soutenant un complot(10) », expliquera-t-il après sa chute. François-Xavier Verschave écrit au sujet de ce putsch : « ...
Dès
mai 1999, l’association congolaise CDLC de Reims annonçait l’arrivée
d’un contingent de « mercenaires » français - dont nombre de militaires
« en congé sans solde » -, qui auraient installé leur QG à Kinkala,
chef-lieu de la région de Pool. L’information est confirmée au début de
l’été par la Lettre du Continent. Officiellement, Paris mobilise des
crédits d’aide publique à décaissement rapide (le Fonds d’aide et de
coopération) pour payer l’intervention au Congo-B d’au moins 80
officiers et sous-officiers français - afin d’instruire ou conseiller
des bandes armées criminogènes. Simultanément est montée une opération
officieuse, Hadès (comme le dieu de l’enfer), dirigée par un militaire
« retraité », Marc Garibaldi. Elle recrute 2 sous-officiers français
pour encadrer 600 soldats congolais. Ils monteront dès septembre des
opérations commando dans les fiefs des Ninjas. Le financement passerait
par la banque FIBA, d’Elf et de Bongo... Diverses opérations
« couvertes » sont signalées. Ainsi, le transport du matériel destiné au
Festival panafricain de la musique (Fespam) aurait servi de couverture à
l’envoi de militaires français, embarqués le 30 juillet à Roissy à bord
du Boeing de la compagnie Cam Air...Le Gabon a été une
excroissance de la République dirigée conjointement par Jacques Foccart,
le parti gaulliste et Elf. En 1993, le président Bongo s’est maintenu
au pouvoir grâce à un « coup d’Etat électoral », opéré avec la
bienveillante neutralité du gouvernement français (16)». 2°)- Sur
le Cameroun, Loïk Le Floch-Prigent révèle que Paul Biya a été placé au
pouvoir par la société Elf. Quant à François-Xavier Verschave, il
écrit : «
L’armée tricolore n’a pas lésiné dans le maintien de
« l’ordre Biya ». En 1993, elle a fourni au régime 50 millions de francs
de matériel militaire de répression. La mise en œuvre de cet accord
était supervisée par le général Jean-Pierre Huchon, chef de la mission
militaire de coopération par ailleurs très engagé au Rwanda. En février
1994, les services français ont déjoué un projet de coup d’Etat au stade
ultime de sa préparation. Le chef de la DGSE (17)
, le général
Jacques Dewatre, a été chargé de « déminer » l’armée camerounaise[...]
Fin 1999, celle-ci était encore conseillée et encadrée par plus de cent
officiers et sous-officiers français (18)». En outre, la France a
doté Paul Biya de cinq chasseurs Alpha jet 11 CM-170 dont la
particularité est qu’ils sont spécialement équipés d’un dispositif
anti-insurrection. Ainsi donc, le Cameroun françafricain de Paul Biya ne
dispose pas d’une armée de l’air, mais de machines destinées à larguer
des tonnes de bombes sur les Camerounais, au cas où ils s’aviseraient de
contester la dictature franco-Biya, qui les écrase depuis des
décennies.
C’est sur l’application de cette profession de foi que se fonde
l’Article 1er du texte, qui dispose : « »(11). C’est ce système qui
réagit toujours à la manière de la pieuvre face à sa proie, qui, dans
une première phase, a violemment secoué la Côte d’Ivoire au mois de
septembre 2004, pour remettre en cause Laurent Gbagbo, démocratiquement
élu président de la République par les Ivoiriens, à la différence des
grouillots présidentialisés par la France, qui peuplent l’hémisphère
francophone du Sud du Sahara. Aussi, en cherchant le 26 janvier 2003 à
imposer l’entrée d’opposants dans le gouvernement de Laurent Gbagbo,
avec attribution des portefeuilles des Forces Armées et de l’Intérieur
(dans le cadre d’une conspiration ourdie dans un bureau du Quai d’Orsay à
Paris, sur instigation du président français, par Dominique de
Villepin, alors ministre des Affaires étrangères(12)), Jacques Chirac ne
faisait qu’intimer au président ivoirien l’ordre de tisser lui-même la
corde qui devait le pendre. Le président français comptait ainsi mettre
un terme à la « présence intruse » de Laurent Gbagbo qui n’avait que
trop duré dans les arènes de la Françafrique. C’est cette stratégie
d’élimination de Laurent Gbagbo qui explique la tonitruante
diabolisation du président ivoirien par la presse française, sa
télévision notamment, qui ne manqua pas alors de mettre l’accent sur
l’existence en Côte d’Ivoire de « charniers » imputables au président
ivoirien. La dernière carte de cette série vient d’être abattue
aujourd’hui, en décembre 2010, par la tentative de hold-up électoral de
la Françafrique d’imposer Alassane Ouattara comme Président de la
République au Peuple Africain de Côte d’Ivoire. « Scoop » s’il en fut,
qui démontra sans équivoque que la télévision française savait manier
une déontologie élastique ; en effet, auparavant, le 18 janvier 2001, le
21e sommet de la Françafrique s’ouvrit à Yaoundé au Cameroun, sur une
série de scandales, portant sur des ventes d’armes, la corruption et des
charniers de milliers de corps d’opposants froidement exécutés par les
escadrons de la mort ethnicistes de la dictature camerounaise(13). La
télévision française, complice du pouvoir néonégrier de son pays, bien
que largement au fait de ces crimes, n’en informa point les
téléspectateurs français ; le dictateur Paul Biya ayant le mérite de
pratiquer l’art de la génuflexion et de la souplesse d’échine avec une
aisance consommée. Aussi, les menaces que le président français proféra
au cours du sommet de la Françafrique, à Paris en février 2003, sur « la
fin de l’impunité », sur les assassinats et autres manquements aux
libertés en Afrique Noire, visaient exclusivement Laurent Gbagbo, et non
pas le parterre de ses supplétifs vassaux, qui avaient été sifflés pour
applaudir la forfaiture de leur maître Blanc. C’est la dernière phase
de cette stratégie française dont l’aboutissement devait être
l’assassinat de Laurent Gbagbo, qui s’est déroulée au mois de novembre
2004, mais qui, grâce à l’intervention des jeunes « patriotes » qui se
constituèrent en rempart du président ivoirien, s’est soldée par un
cuisant échec pour la France. Par contre, de même qu’elle supprime les
indésirables, la France veille jalousement sur ses courtiers. Elle
utilise à cet effet des méthodes de natures diverses, qui vont de la
fraude électorale à des violences telles que l’élimination physique
d’opposants et de réfractaires. C’est dire si elle n’accepte chez les
Africains que des caricatures sans morale ni probité : de fait, la
France ne tolère pas que puissent exister dans ses néo-colonies, des
femmes et des hommes de la stature politique d’un Nelson Mandela (14),
par exemple, sa politique africaine étant de loin plus négrophobe que le
système de l’Apartheid. Le soutien apporté jadis par Paris, comme seul
pays occidental, à la dictature alors moribonde de Joseph-Désiré Mobutu,
illustre bien cette idéologie néonégrière, qui repose sur des individus
de nullité avérée, rompus à toutes sortes d’activités de prébendes,
devant tout à leur protecteur français qui les a dressés pour une vie
artificielle de servilité qui commande la reconnaissance et la
soumission inconditionnelles. Des personnages de basse extraction
morale, vassaux par excellence, complexés jusqu’à la moelle des os,
lancés à coups de publicité mensongère par une presse particulièrement
négrophobe et cocardière, qui cultive avec délice l’art du mépris du
« Nègre »(15). Des caricatures qui ne seraient rien sans le maître
d’aujourd’hui, incarnation agissante du commandant administratif d’hier,
maître de céans toujours, comme en attestent les privautés que la
France et les Français s’autorisent dans le rythme et l’organisation de
la vie politique, économique et culturelle des néo-colonies d’Afrique
Noire ; notamment dans celles dont le sous-sol recèle du pétrole : le
Gabon de la monarchie de la famille Bongo, le Cameroun de Biya, le Congo
de Sassou N’Guesso, des pays pourtant dits pauvres dont la
vampirisation des ressources par la France n’a jamais été dénoncée ni
par les partis politiques de gauche français, ni par les médias
français, qui en auraient fait une croisade, si les victimes avaient été
des Blancs, ou alors le spoliateur, un pays autre que la France. 1°)-
Sur le Gabon, Pierre Péan rappelle au sujet de la mission parlementaire
d’information sur le rôle de la compagnie pétrolière française Elf en
Afrique : «Au Togo, familiarisé avec la fraude sous la vigilante
protection de la France, le désormais feu dictateur Eyadéma récidiva une
énième fois, le 24 juin 1998, en se proclamant vainqueur à l’
« élection présidentielle », avec 52,13 % des suffrages.
Afin de
mater la contestation qui suivit cette fraude, le Caligula tropical du
Togo lança ses escadrons de la mort sur les protestataires. Ils firent
des centaines de morts, dont le vice-président de l’Union des Forces de
Changement (U.F.C.)(19), un septuagénaire à qui ils fracassèrent le
crâne. Dans le cadre du renforcement de cette croisade sanglante,
l’armée togolaise fut l’objet d’une purge musclée.
Événements
liberticides sur des Nègres qui ravirent M. Jacques Chirac, président de
la République française, qui reçut avec chaleur Gnassingbe Eyadéma à
l’Elysée à la fin du mois de novembre 1998, à l’occasion de la messe de
la Françafrique à Paris : pour le président français, pour qui « la
démocratie est un luxe pour l’Afrique Noire », les intérêts néo négriers
français étaient bien gardés au Togo.
En juillet 1999, M. Jacques
Chirac, entreprit une tournée des Grands Ducs dans trois de ses
possessions africaines : en Guinée de Lansana Conté, au Togo de
Gnassingbe Eyadéma, et au Cameroun de Paul Biya.
Sur le Togo, l’Ong
Amnesty International dénonça la situation interne, dans un rapport
intitulé « Togo, État de terreur », établi à la suite d’une enquête qui
avait abouti à la découverte de l’exécution, par la dictature d’Eyadéma
en juin 1998, de centaines de personnes dont des militaires, jetés par
la suite en haute mer, à coups de ballets d’avions et d’hélicoptères
entretenus par les « bons soins » de la coopération militaire française
au Togo. Dénonciation inacceptable pour le président français qui accusa
l’Ong de se livrer à de la manipulation.
Aujourd’hui encore, comme
au Cameroun de Paul Biya, où la France n’a de cesse de susciter et
d’exacerber l’ethnicisme, le président français, pourfendeur de
« l’ivoirité » qu’il attribue par calcul à Laurent Gbagbo, ne forme pas
moins allègrement au Togo d’Eyadéma des officiers kabye (ethnie du feu
dictateur), dressés pour massacrer et indiquer aux autres régions de ce
satrape français, que seuls les ressortissants de la partie
septentrionale de leur pays sont les vrais Togolais.
Le 1er juin
2003, à la suite d’une fraude précédée et suivie d’intimidations et de
menaces sur l’opposition, le dictateur Eyadéma, assuré du soutien de son
suzerain français, et sans aucun doute sur injonction de l’Elysée, se
proclama une fois encore élu président de la République avec 57 % des
voix, bien qu’ayant publiquement déclaré le 23 juillet 1999 qu’il ne
briguerait plus de mandat « présidentiel ».
Le président français, Jacques Chirac, ne manqua pas, cette fois encore, de lui adresser ses plus chaleureuses félicitations.
Comme
le note judicieusement le journal français Le Canard Enchaîné, dans sa
livraison du 14 avril 2004, sous le titre « Les trous de mémoire de la
France sur son passé rwandais » : « A ce petit jeu très dangereux, la
France n’a même pas l’excuse de l’inexpérience. Pour conserver son rang
en Afrique, et depuis quarante ans, Paris soutient des régimes
dictatoriaux, adeptes de l’épuration ethnique ou tribale. A Djibouti,
2700 soldats tricolores contribuent à la pérennité du parti unique,
entièrement aux mains des Issas, en réprimant les Afars (40 % de la
population).
Au Cameroun, c’est le clan du président francophone Biya
qui a la cote, au détriment des anglophones et des Bamilékés, souvent
opprimés par le passé. En Cote d’Ivoire, dans les années 90, la France
n’a pas mégoté son aide au président Konan Bédié, inventeur du concept
d’«ivoirité », aux conséquences si funestes aujourd’hui »(20).
Au Rwanda, le monde put constater en 1994 la dangerosité de la France en Afrique Noire : «
avant de
Lorsque le FPR attaque le Rwanda moins de quatre mois plus tard, le 1er
octobre 90, les troupes françaises volent au secours du régime dès le 4
octobre sous le couvert d’une opération humanitaire. Contrairement aux
troupes belges qui repartiront fin octobre, la présence militaire
française demeurera jusqu’en décembre 93. Ses effectifs, évalués à 450
au départ augmenteront en fonction de la menace que le FPR fera peser au
régime de Kigali, atteignant le chiffre de 600 en juin 1992 lors de
l’attaque de Byumba et d’environ 700 lors de la grande offensive du FPR
de février 93.
Au-delà des renforts, Paris fournira régulièrement des
armes et l’encadrement à l’armée gouvernementale et aux milices
Interahamwe. Les troupes françaises ont également participé au front,
entre autres lors des grandes offensives du FPR - en octobre 90 dans le
Mutara, en juin 92 à Byumba et en février 93 à Ruhengeri. En juillet 91
elles ont participé aux interrogatoires des prisonniers de guerre
membres du FPR et en février 93, elles ont procédé, avec les forces
génocidaires au contrôle des pièces d’identité des Rwandais. S’agissant
de l’opération Turquoise, si elle a permis de sauver quelques centaines
de Tutsi, elle n’en a pas moins fait tuer d’autres. En juillet 1994, 90 %
des 5 000 civils Tutsi qui résistaient près du Mt Karongi (Kibuye) ont
été exterminés par les Interahamwe. Les militaires français les avaient
fait concentrer à cet endroit en vue de leur évacuation, revenir une
semaine plus tard. Une concentration qui avait facilité le travail des
milices... »(21), signale Justin Gahigi.
Jean-Paul Gouteux rapporte pour sa part que : « Le
gouvernement intérimaire qui réalisa le génocide des Tutsi a été
composé à l’intérieur même de l’ambassade de France et au ministère de
la Défense, sous la houlette de l’ambassadeur Marlaud et du colonel
Bagosora, dans les deux jours qui ont suivi l’assassinat d’Habyarimana.
Pendant tout le déroulement du génocide, ce gouvernement bénéficia du
soutien officiel, discret mais efficace, de la France et de son soutien
officieux par la livraison d’armements. Le génocide des Tutsi a été
largement financé par l’Etat français, notamment à l’aide de prêts
garantis par le Crédit Lyonnais. Cette garantie aura permis en 1992
l’achat pour quelques 35 millions de francs d’armement à l’Egypte. Tout
le poids et la crédibilité du « pays des droits de l’homme » sont
derrière la réalisation du dernier génocide du siècle (22)».
S’agissant toujours du Rwanda : « A
la fin des années quatre-vingt les manifestations populaires se
multiplient : le 8 janvier 1990, 100 000 Rwandais manifestaient à Kigali
contre le gouvernement. Une autre manifestation eut lieu à Kigali le 15
janvier. Des marches importantes se produisirent également à Gitarama
et à Butare. Les Hutu du Sud se révoltaient contre le népotisme
« nordiste » du régime et celui-ci multipliait les arrestations. Après
avoir simulé une attaque du FPR sur Kigali le 6 octobre 1990 en tirant
en l’air, le régime incarcère très brutalement 10 000 Tutsi et opposants
politiques. Un témoin privilégié, employé au centre culturel français,
signale que cette attaque simulée a été faite sur les conseils et avec
le concours de militaires français de l’opération Noroît venus stopper
la première attaque du FPR, le 1er octobre... [...].
Finalement,
Habyarimana dut céder : la conférence de 1991 à Dar-es-Salam sur le
droit au retour des réfugiés entraîna la modification de la
Constitution, la reconnaissance du pluripartisme et de la liberté de la
presse. L’essentiel de l’opposition intérieure s’est alors regroupé dans
quatre partis : le Mouvement démocratique républicain (Mdr), le Parti
libéral (PL), le Parti social-démocrate (PSD) et le Parti démocrate
chrétien (Pdc). Alors que Habyarimana est contraint à partager le
pouvoir, la famille de son épouse et ses proches (son akazu ou
maisonnée) créent par réaction en mars 1992 la Coalition pour la défense
de la République (Cdr). L’ex-parti unique présidentiel, le Mrnd, y
trouve un parti frère qui peut exprimer tout haut ce que les dignitaires
du pays pensent tout bas. La Cdr joue le rôle de l’aile dure du Mrnd.
Affichant une ligne ethniste radicale, ce parti devient immédiatement
l’enfant chéri des autorités françaises. Ses discours ressassent l’idée
de la « solution finale » au problème tutsi. Le journal de cette
tendance raciste extrémiste, Kangura, avait déjà publié en 1990 les
célèbres « Dix commandements du Hutu », un pamphlet prônant
l’élimination des Tutsi. A la fin de la même année, un militaire
français, le lieutenant-colonel Chollet, dirige et organise l’armée
rwandaise. Paul Barril est déjà en contact avec les extrémistes de
l’akazu, le clan familial du président (23)»
Dans la
présentation de La Nuit rwandaise, L’implication française dans le
dernier génocide du siècle, Jean-Paul Gouteux écrit : « C’est
l’histoire de l’abandon d’une minorité désarmée, l’holocauste de civils
livrés sans défense à un État qui tuait « au nom de la race ». Un
holocauste attendu, prévu, pensé par ceux qui orchestraient cet abandon.
En France, les coulisses du génocide sont toujours dans la nuit.
L’implication des autorités françaises dans une telle horreur est trop
« inimaginable » pour que les Français se fassent violence de contester
un discours lénifiant et rassurant. Ils se sont ralliés à la raison
d’Etat. Des journalistes orchestrent la désinformation et manipulent
l’opinion française. Des parlementaires assassinent la mémoire,
enterrent le scandale avec une mission d’information conçue pour cela.
Des sociologues et des historiens cautionnent cette mascarade. Des
humanitaires préfèrent se taire devant les subventions et la raison
d’Etat. Des hommes politiques brandissent « l’honneur de la France » et
dénoncent ses ennemis... ».
Il n’est donc pas étonnant que,
comme le rapporte Le Canard Enchaîné n° 3989 du 9 avril 1997, M. Jacques
Godfrain, un ancien ministre français de la coopération, se soit
félicité, dans une livraison du Figaro, en avril 1997, de la politique
africaine de la France : « A ceux qui nient que les liens entre la
France et l’Afrique ont assurément été un succès après la décolonisation
réussie, j’aimerais demander quelles autres puissances coloniales ont
des rapports aussi confiants avec leurs anciennes colonies ? (24)». Par Bwemba-Bong Membre du Cercle SAMORY Groupe de Réflexion sur la Culture Africaine (CESAM) Pour la Renaissance du Peuple Noir [1]Extrait de l’ouvrage Quand l’Africain était l’or noir de l’Europe, Anibwe, 2010. [2] Ainsi que M Michel Debré le déclarait devant le Conseil d’Etat français en 1958, « Pour
soutenir ces attributions, des organes communs sont institués. Le
premier de tous, c’est, par la force des choses, le président de la
République qui est le président de la Communauté » Documents d’études n°1.04 février, Documentation Française, 1970, p. 22. [3]La Piscine est le siège des Services de Renseignements français. [4] Philippe Bernet, SDECE : Service 7 : l’extraordinaire histoire du Colonel Leroy-Finville et de ses clandestins, France Loisirs, Paris, 1981, p. 248-254. [5]Cheikh Anta Diop, Les Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire, Présence Africaine, Paris, 1974, p. 46. [6] Cheikh Anta Diop, Alerte sous les tropiques, Présence Africaine, Paris, p. 67. [7]
Un homme politique français aurait déclaré que l’Afrique Noire est le
seul continent que la France peut tenir avec seulement 500 hommes. [8] François-Xavier Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique ?, Les Arènes, Paris, 2000, p. 184. [9] Voir François-Xavier Verschave, La Françafrique, le plus long scandale de la République, Stock, Paris, 1998, p. 114. [10] François-Xavier Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique ?, Les Arènes, Paris, 2000, p. 373. [11] François-Xavier Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique ?,
Les Arènes, Paris, 2000, p. 34-35. La Cam Air, compagnie aérienne du
Cameroun, autre territoire du pré-carré français où, selon leur bon
vouloir, les très démocrates présidents français gratifient du titre
aussi pompeux que vide de « président de la République », l’imposteur
Paul Biya qu’ils ont créé de toutes pièces, et qu’ils tiennent sous leur
domination absolue. Voir également l’article de Jean-Pierre Cot, dans Le Monde Diplomatique de janvier 2001. [12] « C’est
dans un bureau du Quai d’Orsay que quatre personnes vont discuter, en
petit comité, de la composition du futur gouvernement ivoirien. Côté
français, Villepin et Nathalie Delapalme, sa conseillère anti-Gbagbo ;
côté africain, le chef rebelle Guillaume Soro et un émissaire de Blaise
Compaoré, le président du Burkina qui ne se cache pas de vouloir la
perte de Gbagbo. Jadis, Paris installait, défendait ou
renversait les chefs africains francophones. Aujourd’hui, on discute du
sort de l’un d’entre eux dans un bureau ministériel. C’est un progrès ? » écrit Le Canard Enchainé dans sa livraison du 5 mars 2003. [13] Voir Les disparus de Douala, documentaire d’Osvalde Lewate, production France 5/AMIP/Waza Images, 2007. [14]
Nelson Mandela n’aurait jamais pu atteindre le millième de sa notoriété
politique, s’il avait été confronté à la France. Car, celle-ci l’aurait
assassiné dès les premiers balbutiements de sa lutte. [15] Voir Odile Tobner, Du racisme français. Quatre siècles de négrophobie, Les Arènes, Paris, 2007. [16] Pierre Péan dans Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique ?, op.cit, p. 198. [17] On comprend que dans leur ouvrage L’Ordre du Temple Solaire, les secrets d’une manipulation,
les journalistes français Arnaud Bedal, Gilles Bouleau et Bernard
Nicolas signalent le financement de la D.G.S.E. (entre autres) par Paul
Biya. [18] François-Xavier Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique ?, Les Arènes, Paris, 2000, p. 178. [19] Parti de Gilchrist Olympio, le fils du défunt président Sylvanius Olympio, tenu pour ennemi politique par feu Eyadema. [20] Le Canard Enchainé, livraison du 14 avril 2004. [21] Justin Gahigi, Les deux mamelles du Hutu Power, Regards Africains, n°37, hiver 1996, p. 35. [22] Jean-Paul Gouteux, Un génocide sans importance, la Françafrique au Rwanda, Tahin Party, 1997, p. 28-29. [23] Jean-Paul Gouteux, La Nuit rwandaise. L’implication française dans le dernier génocide du siècle, L’esprit Frappeur, Paris, 2002, p. 26-27. [24] Depuis que le ridicule ne tue plus, l’humanité assiste parfois à de drôles de spectacles.