La Fécafoot auditée ?


Ngassa Happi

Emmanuel Ngassa Happi, le vice-président du comité de normalisation de Fécafoot, exige qu'un audit soit conduit sur la gestion de l'équipe Iya Mohammed, président sortant de l'instance dirigeante. Le point sur le dossier. 

Après avoir pris les fonctions lundi au siège de la Fécafoot à Yaoundé, les membres du comité de normalisation se sont séparés, non sans prendre rendez-vous pour le lundi 29 juillet 2013, date fixée pour entamer véritablement les chantiers qui les attendent dans le cadre de la refondation de la Fédération camerounaise de football. Emmanuel Ngassa Happi, vice-président du comité de normalisation, exige qu'avant d'entrée en fonction, un audit soit fait sur la gestion de l'équipe Iya Mohammed, président sortant de la Fécafoot.

Ce membre très influent de l'instance provisoire récemment mise sur pied par la FIFA soupçonne le bureau sortant d'avoir pris des libertés avec des fonds reçus des partenaires de la Fécafoot, de la FIFA et même des pouvoirs publics.  « Les Camerounais choqués par l'administration dégoûtante de leur football, attendent un audit de la gestion de ceux qui en avait la charge. Il y a des problèmes financiers à la Fecafoot. Que fait-on précisément avec les retombées des contrats des sponsors et des subventions reçues indirectement de l'Etat ? Autant de préoccupations qui devraient vous faire comprendre pourquoi j'exige  qu'avant de commencer notre travail, il faut auditer les comptes. La finalité c'est de laisser la fédération dans un cadre sain. Qu'il n'ait plus de contrat obscur, que ce soit à des personnes intègres qu'on confie demain la gestion de la Fédération », explique Emmanuel Ngassa Happi. Ce dernier, faut-il le rappeler, s'est montré ces dernières années très critique envers les dirigeants de la Fécafoot, qu'il présente comme des fossoyeurs qui ont plongé le football camerounais dans un gouffre.

Cette exigence de l'emblématique  président du conseil supérieur des sages de l'Union sportive de Douala va-t-elle être acceptée par ses pairs du comité de normalisation ? Une certitude, l'audit des comptes de la Fécafoot ne figure pas dans les missions assignées au comité Joseph Owona. Toutefois, l'idée portant sur le contrôle de la gestion de la Fécafoot n'est pas totalement à exclure. Surtout que Prosper Abega (représentant de la CAF) et Primo Corvaro (représentant de la FIFA), qui siègent à la fois dans les comités de normalisation des Fédérations du Gabon et du Cameroun, en ont surpris plus d'un en entérinant au mois de juin dernier un audit des comptes de la Fédération gabonaise de football. Une opération qui a révélé d'éventuels détournements d'importants fonds alloués par la FIFA à la Fegafoot. En attendant que la justice donne une suite à cette affaire, la FIFA a décidé de suspendre provisoirement ses aides financières au Gabon.

Soupçon de détournement

Joseph Owona et les représentants de la FIFA et de la CAF vont-ils accéder à la requête de Ngassa Happi ? En attendant que l'avenir réponde à cette préoccupation, les soupçons de faute de gestion voire de détournement ne manquent pas à la Fécafoot. En débit des financements déjà débloqués depuis sept ans environ  par l'instance pour la construction des sièges de l'instance dans les régions, celui du Littoral et de l'Ouest (pour ne prendre que le cas de ces deux plus importants bastions du football au Cameroun) ne sont toujours pas sortis de terre. Nonobstant les fonds reçus de la FIFA pour la promotion du football à la base et du football féminin, la Fécafoot s'est toujours montrée incapable d'organiser un championnat national de jeunes et de football féminin dignes de ce nom. Il est par exemple courant de voir les présidents de clubs de football féminin payer de leur poche les frais de traçage du terrain, et les frais des officiels à l'issue des matches de championnat ou de coupe du Cameroun.

Si le comité de normalisation accorde une suite favorable au vœu de Ngassa Happi, ce ne sera cependant pas la première fois que la gestion de Iya Mohammed et compagnie est passée au crible. Il y a 9 ans, une commission d'enquête présidée par l'inspecteur d'Etat Christophe Ngack Mahop, avait rendu un rapport qui faisait peser des soupçons de détournement sur le bureau fédéral. Mais, les accusations n'ont jusqu'ici jamais connu de suite parce que l'enquête avait été commandée par le gouvernement camerounais, persona non grata dans les affaires de la FIFA.

Paul Nana, à Douala (Rédaction Football365/FootSud)



25/07/2013
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