En panne d’inspiration, les élites prébendières de l’ex parti unique recourent encore à cette pratique désuète, toute honte bue.Les années passent, le monde change mais, dans le vieux parti politique administratif qu’est le RDPC, les habitudes ont la peau dure.
Comme celle d’inonder les pages de Cameroon Tribune par des motions de soutien au chef de l’Etat, auxquelles une rubrique quasi permanente est réservée dans les colonnes du quotidien à capitaux publics.
Une vaste entourloupe en fait, comme le montre à suffisance la vive protestation signée cette semaine dans plusieurs journaux(et curieusement non publiée par le diffuseur officiel des motions de soutien) par un ressortissant de la région de l’Ouest dont le nom s’est retrouvé au bas d’une motion de soutien des forces vives de l’Ouest au chef de l’Etat après la «nomination élection» de Marcel Niat Njifenji à la présidence du Sénat.
Dans son démenti, l’ingénieur du génie civil, Alphonse Soh, prenant l’opinion à témoin, écrit en effet «qu’il n’a jamais signé un tel document, et n’a été associé, ni de près ni de loin, à sa confection. En tout état de cause, il ne l’aurait pas signé si ses initiateurs le lui avaient demandé».
Les motions de soutien dithyrambiques à Paul Biya sont en effet souvent rédigées dans des bureaux climatisés de certaines
pontes du régime hyper zélées à Yaoundé. Dans le meilleur des cas, elles
sont lues sans consultation préalable (des signataires programmés) lors
des meetings soporifiques tenus par les représentants du parti au
pouvoir dans l’arrière-pays.
Ici, après la mention «Ont signé», une longue liste de personnalités, et une indication surprenante d’aberration: «Tous les hauts responsables des secteurs public, parapublic et privé». Estce seulement possible? A côté, une autre motion de soutien signée par «Les forces vives d’Eséka» depuis le… 6 novembre 2012, à l’occasion des 30 ans de l’accession de Paul Biya à la présidence de la République.
Comme quoi, six mois ou an après, l’émotion des motions ne provoque aucune commotiondans le monde des flagorneurs.