LA FAMILLE AHIDJO : QUI EST QUI? :: CAMEROON

Cameroun - La famille Ahidjo : Qui est qui?Qui sont-ils ? Que font-ils ?

La Première Dame
Germaine H. Ahidjo. Métisse, la veuve du défunt président est née à Mokolo en 1932. Elle est spécialiste des maladies tropicales et vit à Dakar.

Germaine Habiba Ahidjo est née à Mokolo dans la région de l’Extrême-Nord en 1932. Son père, selon plusieurs sources documentaires, était un sous-officier corse au nom de Finodori. Si son père est peu connu, sa mère, Hawa ,est la fille du lamido de Gawar (non loin de Mokolo). Quelque temps après la naissance de Germaine, elle épouse un certain Yaya Boubawa, un infirmier de l’hôpital de Mokolo, qui devient le père adoptif de sa fille. La petite Germaine est envoyée à l’école régionale de Maroua, où elle a pour instituteur Talba Malla, le père de l’actuel Dg de la Sonara. En 1942, elle voyage pour Yaoundé, où elle intègre la Cité des métis. C’est ici qu’elle obtient son certificat d’études.

Elle se rend aussitôt au collège des jeunes filles à Douala. Brillante, elle était classée deuxième, et obtient une bourse pour étudier en France. Problème: les deux premières étaient des métisses. Et l’Assemblée territoriale ne voulait pas de métisses. Sa directrice lui demande de laisser sa place à une Noire. Elle accepte, mais, dégoûtée, elle rentre à Garoua. C’est donc en ce moment qu’elle rencontre Ahidjo : leur sujet de passion, la lecture. Ils se passent des romans. En 1947, elle obtient une nouvelle bourse pour aller en France. Sa mère refuse. Yérima Halilou, chef traditionnel (Lawan) à Petté, un peu moderniste, convainc sa mère de laisser son unique fille partir. En France, elle fait des études d’infirmière et obtient son diplôme d’Etat en 1952. Elle se spécialise un an après dans les maladies tropicales. Quid de leur relation avec Ahidjo ? Elle n’a connu aucune ride. En 1951, Ahidjo est reçu à l’Elysée dans le cadre d’une visite des élus de l’Assemblée territoriale. Il cherche Habiba qui lui fait découvrir Paris. Ce rendez-vous galant est renouvelé l’année suivante. Ahidjo est venu, cettefois, là assister au défilé du 14 juillet. 

Dans la foulée, elle épouse Toufic, un Libanais. De cette union naît Daniel Boubakari, plus connu au Cameroun sous le nom de Daniel Toufic. Il sera adopté et élevé par Ahidjo. Mais au moment où la famille part en exil, il est resté au Cameroun où il vit actuellement. Elle divorce d’avec ce premier mari et rentre au Cameroun. En 1957, Ahidjo se sépare de Kingui, « son épouse politique » (la deuxième après Adda Garoua, la mère de Mohamadou Badjika), pour convoler en justes noces le 17 août avec Germaine Habiba. La nouvelle épouse devient alors le premier agent de renseignement de son mari occupé dans les arènes politiques. « Seule vraie confidente, intuitive, comprenant mieux que son mari la complexité et les faiblesses des hommes, elle sera une conseillère très écoutée et une hôtesse délicate », écrit Philippe Gaillard, journaliste et auteur de “Ahmadou Ahidjo, patriote et despote, bâtisseur de l’Etat camerounais”. Durant les 25 ans qu’a duré le séjour d’Ahidjo à la tête du Cameroun, Germaine a incarné l’image d’une femme élégante, qui a révolutionné le mode vestimentaire chez les femmes du Nord. Sa façon d’attacher le foulard ou d’enfiler le pagne est devenue un style qui perdure. Dans le Nord Cameroun, le vocable « madame » renvoie à sa personnalité. Elle vit actuellement à Dakar avec ses deux filles et ses petits-enfants. A 81 ans, elle attend que Paul Biya en qui elle n’a jamais eu confiance organise des obsèques officielles pour son mari et que ses papiers lui soient restitués. « Je ne peux pas venir au Cameroun avec un passeport sénégalais », clame-t-elle. Cela dure 24 ans. Elle n’a pas pris part au deuil de sa mère.

Fadimatou « Babette » Ahidjo : La pédiatre
L'aînée des enfants d’Ahmadou et Germaine Ahidjo est perçue par l'opinion comme un modèle de vertu.

Sa sortie du Centre universitaire des sciences de la santé (Cuss) le 30 octobre 1982 a presque coïncidé avec la démission de son père. Pour la première fois, le grand public découvrait un enfant du couple Germaine et Ahmadou Ahidjo. Par un petit encart dans le quotidien national Cameroon Tribune, on montrait pour la première fois Fadimatou Ahidjo, née le 09 août 1958 à Yaoundé, recevant son doctorat en médecine. On a alors vu « Babette ». Ce nom familier que les personnes qui se voulaient introduites dans les cercles du pouvoir de l'époque prononçaient avec emphase pour désigner ce modèle de vertu.

Dans cette famille où la politique n'est jamais très loin des faits et gestes, le président Ahmadou Ahidjo qui, à l'époque, préparait sa succession, décide de donner sa fille en mariage. En 1980, comme pour répondre à une exigence musulmane, il trouve à « Babette » un époux. Boubakary Aminou est le fils d'un richissime commerçant de Maroua. Il rentre à peine des  Etats-Unis d'Amérique où il était faire des études, quand, en décembre 1980, il est uni à Fadimatou Ahidjo. Les noces qui se déroulent à Garoua et Maroua sont féériques. Le faste de l'accueil de la jeune mariée à Maroua va faire école dans les régions septentrionales. Pour la première fois, un mariage y est filmé par des reporters vidéo. Les invités au mariage sont l'ensemble du gouvernement et des personnalités importantes du régime. Des observateurs ne peuvent s'empêcher de voir dans ce déploiement de luxe, une alliance que le président, à l'instar des grands chefs traditionnels, consolide avec des cousins de cette partie du pays.

Toutefois, mal assorti, le couple va se séparer quelques années plus tard, après avoir suivi le vieux président dans son exil. Fadimatou Ahidjo qui, selon nos sources, a cessé d'exercer la médecine, élève seule, à Dakar, ses enfants, auprès de sa mère, dans la villa familiale. 

 

Aissatou Ahidjo : La directrice d'école
C'est la deuxième fille du couple Ahidjo, la seule à mener une activité lucrative et la moins connue.

Aissatou Ahidjo semble avoir connu le sort que connaissent beaucoup de deuxièmes enfants. La soeur puinée de « Babette », 53 ans, est née le 25 décembre 1960. Comme ses deux soeurs, elle a fait ses études primaires et secondaires au Cameroun. Après l'obtention de son baccalauréat en 1978, l'ancienne élève du lycée général Leclerc à Yaoundé s'envole pour la France pour y poursuivre une formation de puéricultrice. Cette femme passionnée par les enfants va leur consacrer sa vie. Elle a ouvert à Dakar une école, les Dauphins. C'était d'abord une petite école maternelle située au quartier Ngor, à quelques minutes de l'aéroport international de Dakar.

Mais, Aissatou Ahidjo, qu'on dit habile dans les affaires, l'a vite développée. Au jour d'aujourd'hui, l'établissement s'est agrandi en une école primaire où exercent une trentaine de personnes. Selon nos sources, Aissatou Ahidjo est célibataire et sans enfant. Elle vit à Dakar et habite la maison familiale avec sa mère, sa soeur Fadimatou et ses enfants.

© Le Jour : Younoussa Ben Moussa & Aziz Salatou


12/09/2013
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