Une crise de confiance a suscité des tensions entre les militants et leur chef de délégation samedi dernier.
Les personnalités désignées en vue de la distribution des provisions offertes par les élites en guise de remerciement des populations des populations du Sud, pour le choix porté à Paul Biya à la présidentielle de 2011, ont eu maille à partir avec les militants au sortir du meeting de samedi dernier. Des hommes et des femmes en furie ont failli en découdre avec leur chef de délégation qui refusait de céder à la pression exercée sur eux au sujet du partage de la nourriture électorale.
Comme la répartition prévoyait un b?uf par arrondissement, un per diem de 1500 Fcfa par militant, de la boisson et des gadgets promotionnels du parti au pouvoir, les militants ont exigé le partage immédiat de ces offrandes, alors même que les modalités de distribution n’étaient pas encore bien définies par les différentes commissions.
Pendant que l’organisation tergiversait entre une répartition par chefferie ou par sous-section, des militants ont sauté sur les provisions comme la misère sur le pauvre monde. Il aurait fallu l’intervention des forces de l’ordre pour calmer les ardeurs et mettre les plus téméraires hors d’état de nuire. Dans ce méli-mélo, plusieurs présidents de sous-section accusés de filouterie par leurs camarades ont failli être lynchés. Parce que dit-on, ils auraient divisé leur per diem par trois. Au lieu de 1500, il leur remettait 500 Fcfa, d’où la colère des militants.
D’aucuns irrités par ces déconvenues ont refusé de rentrer dans leur village à bord des véhicules affrétés pour leur transport. Ce dimanche matin, les militants de Biwong-Bulu étaient encore aux abois au domicile du président de la section Rdpc de le Mvila centre Raymond Mbita Mvaébeme. Question de lui faire part de leur indignation. « Les cérémonies politiques ont une organisation bien orchestrée.
Quand les élites s’asseyent pour arrêter les modalités de traitement réservées aux militants de base, personne n’a le droit de ramer à contre courant de cette volonté », a-t-il réagit. Une personnalité qui s’est également gâtée avec les militants, c’est la candidate déclarée aux législatives de 2012 dans la Mvila Centre. Philomène Manga, puisqu’il s’agit d’elle, a failli en venir aux mains plus d’une fois avec les militantes après leur avoir défendu l’accès à la résidence du ministre Mebe Ngo’o, son beau-frère, où se poursuivaient dans la soirée, les réjouissances populaires d’après fête. « Elle nous chasse comme des malpropres alors qu’elle veut la présidence de la section Ofrdpc de la Mvila centre.
Ainsi donc on nous demande de faire confiance à quelqu’un qui nous écrasera une fois au sommet », marmottaient quelques-unes. Les victimes de cette frustration se sont d’ailleurs insurgées contre le maire de Biwong-Bulu, Henri Mielot Mbo Mvom, qui selon les plaignantes, aurait passé son temps à battre campagne en faveur de cette candidate taxée de «condescendance» par les militantes, dont certaines sont loin d’oublier les frustrations qu’elle leur a fait subir.