Législatives et municipales. Dipanda Mouelle bloque le recours du Mrc
La chambre administrative a rendu son verdict relatif aux recours des partis politiques. Mais celui du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a été renvoyé aux calendes grecques, dit-on, par le premier président de la cour suprême en personne.
La surprise est totale au sein du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Ce parti, comme quatre autres, mécontents de la manière avec laquelle le processus électoral est mené, a introduit auprès de la Chambre administrative de la Cour suprême, un recours en vue de l’annulation pure et simple des élections municipales du 30 septembre prochain. Maurice Kamto dans son recours indiquait clairement que les dispositions de la loi portant code électoral, notamment en ses articles 150 et 173 ont été violées.
La loi prescrit au chef de l’Etat de convoquer le corps électoral en publiant en même temps un décret portant découpage des circonscriptions électorales. Mais Paul Biya, très habitué à la jonglerie ne définit le nombre de conseillers municipaux par commune que plusieurs jours après la convocation du corps électoral. Pis, il n’a pas tenu compte du tout dernier recensement général de la population intervenu en 2005 et dont les résultats ont été publiés en 2010. Ce que le Mrc a trouvé comme une violation flagrante de la loi.
Mais contre toute attente, son recours a été mis de côté par la Chambre administrative de la Cour suprême dit-on, sur instruction du premier président, Alexis Dipanda Mouelle en personne. Ce que les camarades de Maurice Kamto considèrent comme de la provocation. « C’est une façon de prendre du temps. Cela peut être interprété de deux manières. Soit Dipanda Mouelle est embarrassé par la pertinence de notre recours et est gêné de prononcer l’annulation du double scrutin, soit il est convaincu que nous avons raison et attend les instructions du président de la République », analyse un cadre du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. D'ailleurs, le recours en annulation du Mrc n'a pas été affiché sur le babillard à la Cour suprême, comme le veut la loi. C’est-à-dire qu’il n’a pas été enrôlé.
Pourtant, ceux des autres partis politiques l'avaient été dès réception. Dans tous les cas, Elections Cameron a jusqu’à ce jeudi minuit pour publier la liste des candidats retenus pour le double scrutin. Et après, au regard des contestations ayant émaillé les investitures au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, il est prévisible que les membres de cette haute juridiction perdent le sommeil. Car de nombreux militants du parti au pouvoir attendent la publication des listes pour porter des réserves et demander pourquoi pas l’annulation des élections.
Le parti de Maurice Kamto qui est certain d’avoir raison à l’issue de l’étude au fond de son recours croise les doigts et attend, comme on attendait l’enfant. Mais la haute juridiction trouvera-t-il des stratagèmes pour faire invalider ce recours ? Wait and see.
Législatives et municipales. La Cour suprême somme Elecam de recevoir les listes de l’Ums
Les listes des candidats investis par Pierre Nkwemo, le président national de l’Union des mouvements socialistes (Ums), avaient été refusées par des chefs d’antennes d’Elections Cameroon (Elecam) de quelques communes du Haut-Nkam. Les requêtes du Rdpc, de l'Upc et du Sdf rejetées.
Le processus électoral enclenché avec la convocation du corps électoral commence à livrer ses premières surprises. La Chambre administrative de la Cour suprême (siégeant comme Conseil constitutionnel) a en effet rendu hier, mercredi 31 juillet 2013, les premiers verdicts du contentieux préélectoral. Au total, ce sont cinq partis politiques qui ont saisi cette instance judiciaire, en vue de la réparation des injustices subies et des manquements observés lors des investitures pour les élections législatives et municipales du 30 septembre 2013. Il s’agit du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), de l’Union des populations du Cameroun (Upc), du Social democratic front (Sdf) et de l’Union des mouvements socialistes (Ums). Le parti de Pierre NKwemo sort victorieux de cet épisode judiciaire.
Car la Chambre administrative de la Cour suprême a ordonné à Elecam de recevoir les listes des candidats de l’Ums pour les municipales dans deux communes du Haut-Nkam. Ces listes avaient été refusées par les chefs d’antennes d’Elecam concernés, au motif que les porteurs des listes ne détenaient aucun mandat dûment signé du principal responsable du parti. Mais la Cour suprême a trouvé cet argument inacceptable, parce que ne reposant sur aucun support juridique. C’est la première fois que Pierre Nkwemo présente des candidats à une élection depuis sa démission du Social democratic front (Sdf) il y a quelques années. Il devra ainsi challenger de gros calibres du parti au pouvoir dans son Haut-Nkam natal.Des militants du Rdpc ont introduit deux recours à la Chambre administrative. Celui des militants de Djoum dans la région du Sud demandait l’annulation de la liste retenue pour les municipale dans cette localité. Mais la Cour suprême a rejeté ce recours, arguant que c’est un contentieux interne au parti. Il en est de même du recours des camarades de Ni John Fru Ndi de Yaoundé IV et de celui des militants de l’Upc. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) lui, voulait l’annulation pure et simple des élections du 30 septembre au motif qu’elles sont précédées de nombreuses violations de la loi.
Elections Cameroon a jusqu’à ce jeudi minuit pour recevoir et étudier les dossiers des camarades de Pierre Nkwemo, candidats aux municipales dans le Haut-Nkam. Ce d’autant plus que la loi portant code électoral instruit que l’organe en charge de l’organisation des élections publie les listes ce jeudi. Au regard des irrégularités observées lors du dépôt des listes du Rdpc (ce parti politique a reçu un récépissé de dépôt signé le 18 juillet en violation de la loi), il est fort à craindre qu’Elecam les invalide toutes. Ce ne sera que respect de la loi.