La Cote d'Ivoire toujours sous tension
La Côte d'Ivoire toujours sous tension
(Le Vif 17/12/2010)
Après les affrontements meurtriers entre les forces de sécurité loyales à Laurent Gbagbo et les partisans d'Alassane Ouattara, de nouveaux rassemblements sont prévus dans la journée.
Les violentes manifestations de jeudi, qui ont ravivé le spectre de la guerre civile, ont fait au moins 20 morts à Abidjan, dix manifestants et dix membres des forces de l'ordre, selon une porte-parole du président sortant, dont la réélection proclamée par le Conseil constitutionnel est rejetée par la communauté internationale.
Le gouvernement mis en place par Alassane Ouattara, déclaré vainqueur de la présidentielle par la Commission électorale indépendante avec le soutien de la communauté internationale, a indiqué pour sa part que les forces de sécurité loyales à Gbagbo avaient tué 14 manifestants.
"J'ai vu quatre cadavres et de nombreux blessés. Ils ont ouvert le feu pour nous repousser alors que nous tentions de manifester dans la rue", a raconté un partisan de Ouattara.
"PRÊTS À EN DÉCOUDRE"
Des coups de feu et des tirs d'armes lourdes ont également retenti près de l'hôtel du Golf, quartier général d'Alassane Ouattara dans la capitale économique ivoirienne. Des affrontements ont également été signalés à Tiebissou, une ville du centre de la Côte d'Ivoire sur la ligne de démarcation qui divise le pays depuis la brève guerre civile de 2002-2003 entre le Nord tenu par les rebelles et le Sud contrôlé par le gouvernement de Laurent Gbagbo.
Les partisans d'Alassane Ouattara ont annoncé qu'ils poursuivraient leurs manifestations ce vendredi pour forcer Laurent Gbagbo à céder le pouvoir.
Les violences de jeudi sont les plus graves depuis que le pays a basculé dans une situation de blocage politique, les deux candidats du second tour, le 28 novembre dernier, se considérant comme élu.
L'Union européenne s'est accordée lundi sur des sanctions ciblées contre le président de la Côte d'Ivoire et son entourage. Mais des sources diplomatiques à Bruxelles soulignent que la France pressent ses partenaires pour que les sanctions ne soient pas immédiatement appliquées.
LeVif.be, avec Lexpress.fr
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