La Cédéao met en garde Laurent Gbagbo contre une intervention militaire en Côte d’Ivoire
Les pays d'Afrique de l'Ouest étaient réunis, vendredi 24 décembre 2010, en sommet extraordinaire à Abuja au Nigeria pour évoquer la crise politique en Côte d'Ivoire. Après six heures de discussions, ils ont menacé d'user de la force pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. La Cédéao a exigé que le président sortant s'en aille, et assuré qu'en cas de rejet de cette demande « non négociable », elle n'aura d'autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, « y compris l'usage de la force ». C'est la première fois depuis le début de la crise née de la présidentielle du 28 novembre que Laurent Gbagbo est directement sous la menace d'une opération militaire destinée à renverser son régime.
Dans la logique de sanctions graduelles prônée par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest, le ton monte et les propos sont de plus en plus fermes. Comme le laissait présager la détermination affichée du président nigérian Goodluck Jonathan ces dernières semaines, désormais les chefs d’Etats de la Cédéao ne cachent plus leur impatience à vouloir régler la crise ivoirienne et ce par tous les moyens.Malgré tout, ils ont dit consentir un dernier geste à l’endroit de monsieur Gbagbo en l’exhortant à faire une sortie pacifique. Dans cette logique la Cédéao a décidé de dépêcher une délégation spéciale de haut niveau en Côte d’ivoire.
Mais le texte met en garde. Dans le cas ou Laurent Gbagbo refuse de quitter le pouvoir, la Cédéao n’aura d’autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris « l’usage de la force légitime pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien ». Une décision importante qui sans être textuellement définie dans le temps devrait, d’après des sources concordantes, se concrétiser sous peu.
Pas quel biais ? Quel financement ? Et quelle modalité d’intervention ? Des sources diplomatiques concordantes ont indiqué que ces questions étaient encore en suspend. Au regard de la volatilité de la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire, une réunion des chefs d’état-major de la Cédéao devrait ainsi avoir lieu dans les prochains jours pour planifier les actions futures.
Réactions à Abidjan
Plus direct, Charles Blé Goudé considère lui que si une force ouest africaine venait à débarquer à Abidjan, elle devra tuer beaucoup d’ivoiriens et que cela ne sera pas sans conséquence pour les pays de la région.