La Côte d’Ivoire se trouve au bord de la guerre civile
La Côte d’Ivoire se trouve au bord de la guerre civile
(Tribune de Genève 17/12/2010)
Les troupes de Gbagbo ont ouvert le feu sur les partisans de Ouattara. La Côte d’Ivoire est au bord de la guerre civile. Hier, l’armée, fidèle à Laurent Gbagbo, a ouvert le feu sur des manifestants, faisant, selon les sources, entre 9 et 20morts. La veille, Alassane Ouattara et son premier ministre, Guillaume Soro, avaient appelé la rue à chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. Le premier acte devait être la prise de contrôle de la Radio télévision Ivoirienne (RTI). Avant même de pouvoir approcher le bâtiment, la foule a été repoussée par les militaires.
En fin de matinée, le face-à-face a dégénéré. Plus tard, des tirs d’artillerie lourde et des explosions ont retenti aux abords de l’Hôtel du Golf, quartier général d’Alassane Ouattara – sous protection des forces des Nations Unies – et dans plusieurs quartiers d’Abidjan. Une roquette a même atterri sur l’ambassade des Etats-Unis.
Le pire est à venir
Des combats ont opposé des membres de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles (FN) de Guillaume Soro aux Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales à Laurent Gbagbo, à Abidjan, mais aussi à Bouaké et Yamoussoukro.
C’est bien le pire des scénarios qui est en train de se dessiner. Malgré les injonctions de la communauté internationale, Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir. Ce dernier dispose d’un «temps limité pour céder le pouvoir à Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire et il en est conscient», a cependant affirmé hier un haut responsable américain.
Mercredi, le patron de l’armée, le général Philippe Mangou, avait prévenu qu’il ne laisserait pas la rue faire la loi. Et d’ajouter qu’il considérait par avance le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young Jin-Choi, comme «responsable» des dérapages. Hier, selon un porte-parole de l’ONU, quelque 800 Casques bleus étaient postés autour de l’Hôtel du Golf d’Abidjan.
Le pire est peut-être à venir. Les partisans d’Alassane Ouattara doivent à nouveau descendre dans la rue aujourd’hui pour marcher, cette fois, en direction de la primature, siège du gouvernement. Plusieurs pays se tiennent prêts à évacuer leurs ressortissants.
Suisses «pas menacés»
La Suisse a demandé à ses expatriés de ne pas sortir de chez eux. Ils sont un peu plus de deux cents. Xavier Ding, un biologiste lausannois en poste au Centre suisse de recherche scientifique d’Abidjan, a reçu ces consignes à l’issue du second tour de l’élection présidentielle.
Joint par téléphone, il affirme ne pas éprouver de craintes particulières. «On évite de sortir, comme on nous l’a demandé, mais nous ne nous sentons pas menacés.»
CICR en première ligne
Un autre Suisse, le Saint-Gallien Kelnor Panglungtshang, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Abidjan, se trouve, lui, en première ligne.
Mais il se refusait hier à confirmer les chiffres quant au nombre de morts et de blessés. «Les équipes de la Croix-Rouge ivoirienne sont sur le terrain, explique-t-il. Pour l’instant, notre priorité n’est pas de compter les blessés, mais de donner des soins. Il y a des chiffres qui arrivent de droite et de gauche. Nous préférons attendre que les infos soient centralisées au siège de la Croix-Rouge ivoirienne. Dans un tel contexte c’est trop sensible d’avancer des chiffres sans les avoir vérifiés.»
(Tribune de Genève 17/12/2010)
Les troupes de Gbagbo ont ouvert le feu sur les partisans de Ouattara. La Côte d’Ivoire est au bord de la guerre civile. Hier, l’armée, fidèle à Laurent Gbagbo, a ouvert le feu sur des manifestants, faisant, selon les sources, entre 9 et 20morts. La veille, Alassane Ouattara et son premier ministre, Guillaume Soro, avaient appelé la rue à chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. Le premier acte devait être la prise de contrôle de la Radio télévision Ivoirienne (RTI). Avant même de pouvoir approcher le bâtiment, la foule a été repoussée par les militaires.
En fin de matinée, le face-à-face a dégénéré. Plus tard, des tirs d’artillerie lourde et des explosions ont retenti aux abords de l’Hôtel du Golf, quartier général d’Alassane Ouattara – sous protection des forces des Nations Unies – et dans plusieurs quartiers d’Abidjan. Une roquette a même atterri sur l’ambassade des Etats-Unis.
Le pire est à venir
Des combats ont opposé des membres de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles (FN) de Guillaume Soro aux Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales à Laurent Gbagbo, à Abidjan, mais aussi à Bouaké et Yamoussoukro.
C’est bien le pire des scénarios qui est en train de se dessiner. Malgré les injonctions de la communauté internationale, Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir. Ce dernier dispose d’un «temps limité pour céder le pouvoir à Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire et il en est conscient», a cependant affirmé hier un haut responsable américain.
Mercredi, le patron de l’armée, le général Philippe Mangou, avait prévenu qu’il ne laisserait pas la rue faire la loi. Et d’ajouter qu’il considérait par avance le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young Jin-Choi, comme «responsable» des dérapages. Hier, selon un porte-parole de l’ONU, quelque 800 Casques bleus étaient postés autour de l’Hôtel du Golf d’Abidjan.
Le pire est peut-être à venir. Les partisans d’Alassane Ouattara doivent à nouveau descendre dans la rue aujourd’hui pour marcher, cette fois, en direction de la primature, siège du gouvernement. Plusieurs pays se tiennent prêts à évacuer leurs ressortissants.
Suisses «pas menacés»
La Suisse a demandé à ses expatriés de ne pas sortir de chez eux. Ils sont un peu plus de deux cents. Xavier Ding, un biologiste lausannois en poste au Centre suisse de recherche scientifique d’Abidjan, a reçu ces consignes à l’issue du second tour de l’élection présidentielle.
Joint par téléphone, il affirme ne pas éprouver de craintes particulières. «On évite de sortir, comme on nous l’a demandé, mais nous ne nous sentons pas menacés.»
CICR en première ligne
Un autre Suisse, le Saint-Gallien Kelnor Panglungtshang, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Abidjan, se trouve, lui, en première ligne.
Mais il se refusait hier à confirmer les chiffres quant au nombre de morts et de blessés. «Les équipes de la Croix-Rouge ivoirienne sont sur le terrain, explique-t-il. Pour l’instant, notre priorité n’est pas de compter les blessés, mais de donner des soins. Il y a des chiffres qui arrivent de droite et de gauche. Nous préférons attendre que les infos soient centralisées au siège de la Croix-Rouge ivoirienne. Dans un tel contexte c’est trop sensible d’avancer des chiffres sans les avoir vérifiés.»
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