L'ONU va rester, malgré l'appel de Gbagbo

L'ONU va rester, malgré l'appel de Gbagbo
(Radio Canada 19/12/2010)


Le secrétaire général de l'ONU a indiqué qu'il n'était pas question que les Casques bleus quittent la Côte d'Ivoire, comme le demande le président sortant Laurent Gbagbo.

Ban Ki-moon a déclaré samedi que la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) « accomplira son mandat ». Il a aussi averti Laurent Gbagbo qu'il y aurait des « conséquences » s'il lançait une attaque contre ses forces.

Laurent Gbagbo, qui refuse de céder le pouvoir à son adversaire Alassane Ouattara, a demandé le départ immédiat des quelque 10 000 Casques bleus de l'ONUCI et des 950 militaires du contingent militaire français Licorne.

La demande est qualifiée de « ridicule » par le gouvernement Ouattara, considéré comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre par la communauté internationale.

« Cette décision ne peut pas être [appliquée] puisque M. Gbagbo n'est plus président. Nous trouvons tout à fait ridicule et ubuesque cette démarche d'un président vaincu. Tout le monde sait que M. Gbagbo n'a aucune qualité pour prétendre demander le départ de la force Licorne et de la force onusienne », a déclaré à l'AFP Guillaume Soro, premier ministre du gouvernement Ouattara.

Le camp Gbagbo lance un appel au combat

D'autre part, le camp de Laurent Gbagbo se prépare au combat contre le camp d'Alassane Ouattara.

Charles Blé Goudé, le chef des « jeunes patriotes », qui vient d'être nommé ministre de la Jeunesse de Gbagbo, a déclaré samedi que la véritable confrontation allait commencer avec son rival.

« La récréation est terminée! », a-t-il lancé, exhortant les Ivoiriens à s'apprêter à combattre pour la « libération » de la Côte d'Ivoire. « Nous allons défendre la dignité et la souveraineté de notre pays jusqu'à la dernière goutte de notre sueur », a-t-il déclaré à l'Agence France Presse.

M. Blé Goudé fut le chef de file des violentes manifestations antifrançaises de 2003 et 2004, qui ont suivi la crise causée par le putsch raté de 2002. Il est soumis à des sanctions de l'ONU depuis 2006 pour des « actes de violence commis par des milices de rue, y compris les passages à tabac, viols et exécutions extrajudiciaires », tel que révélé par WikiLeaks.

Un rassemblement des « jeunes patriotes » est prévu dans le quartier pro-Gbagbo de Yopougon à Abidjan pour permettre aux troupes d'organiser le déploiement à travers le pays.

De son côté, le mouvement pro-Ouattara n'entend pas non plus relâcher la pression. Malgré l'échec de sa marche de jeudi, qui a été réprimée dans le sang par les forces pro-Gbagbo, la coalition qui soutient Alassane Ouattara entend bientôt repartir à l'assaut de la télévision nationale et du siège du gouvernement, contrôlés par le camp adverse. Elle a appelé ses partisans à rester « mobilisés ».

Les pressions internationales s'accentuent

En visite vendredi dans la capitale économique ivoirienne, le président de la Commission de l'Union Africaine (UA), Jean Ping, a remis à Gbagbo une lettre lui demandant de quitter le pouvoir. L'Union européenne, les États-Unis et les Nations unies ont aussi haussé le ton pour obtenir son départ.

Le président français Nicolas Sarkozy a prévenu que Gbagbo devait partir « avant la fin de la semaine », faute de quoi il s'exposerait à des sanctions de l'Union européenne.

Radio-Canada.ca avec
Agence France Presse et Reuters

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19/12/2010
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