Les partisans de la faction présidée par Nfor Ngala Nfor, tenaient une réunion jugée illégale dans un domicile privé.
La rencontre des militants du southern Cameroon national Council (scnc), mouvement qui prône la partition du Cameroun, s’est achevée dans la confusion totale, le 27 juillet dernier à Kumbo. selon des sources concordantes, au moment où les proches de nfor ngala nfor, autre leader de ce mouvement, étaient en train de siéger dans un domicile privé à Kumbo, des hommes en tenue y ont débarqué, pour opérer des interpellations massives.
A en croire nos sources, le nombre de militants et sympathisants du scnc interpellés dont nfor ngala nfor, est estimé à quatre-vingt trois personnes. Les mêmes sources indiquent qu’elles sont réparties dans des unités de police et de gendarmerie à Kumbo. Une descente musclée qui, à s’en tenir aux sources, est intervenue autour de 14 heures. D’après des recoupements, elle aurait été ordonnée par le préfet du département du Bui à Kumbo, Théophile nzeki.
Surtout que l’autorité administrative a redouté les résolutions devant sortir d’un conclave annoncé depuis juin dernier à Buéa. a Kumbo, les membres du scnc devaient aborder quelques points à l’ordre du jour : redynamisation des activités, contribution financière, célébration du cinquantenaire de la réunification au Cameroun, etc. s’agissant de la dernière articulation, les militants du scnc, fidèles à nfor ngala nfor, entendaient mettre des stratégies sur pied, afin de manifester contre l’organisation officielle du cinquantenaire, prévue à Buéa.
Selon les mêmes sources, lorsque les hommes en tenue sont arrivés sur le lieu, nfor ngala nfor a essayé de s’opposer à leur action, indiquant que ce n’était pas un jour ouvrable. malgré tout, le leader du scnc a été happé, avant d’être conduit vers une destination inconnue. autant dire que les préparatifs du cinquantenaire de la réunification ont servi de prétexte au meeting du scnc à Kumbo. Puisque, avant, le mouvement sécessionniste n’était visible qu’à l’approche du 1er octobre de chaque année, journée marquant la commémoration de la réunification des deux Cameroun (Occidental et Oriental).
Un jour historique au cours duquel des sécessionnistes organisent des manifestations dans les deux régions anglophones du Cameroun, davantage pour remettre en cause l’alliance scellée à Foumban en 1961 entre l’exprésident ahmadou ahidjo et John ngu Foncha.
La dernière sortie du scnc montre que les sécessionnistes n’ont pas baissé les bras, même à la suite d’une décision de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp), prononcée en mai 2009. en clair, ladite commission, institution spécialisée de l’Union africaine, n’a pas donné raison à ceux qui l’ont saisi, six ans auparavant, pour demander la partition du Cameroun : «La Cadhp rejette toutes les prétentions sécessionnistes des intéressés, agissant comme représentants du Southern Cameroon National Council et du Southern Cameroon People Organization (Scapo), récuse les allégations de discriminations et de violences à l’encontre de la communauté anglophone contenues dans ladite communication», extrait d’une communication rendue publique en 2009, par le ministre de la Communication (mincom), issa Tchiroma Bakary.
Dans cette mouvance, le mincom faisait savoir que la Cadhp «recommande notamment au Scnc et au Scapo, d’abandonner toutes velléités sécessionnistes et d’envisager de se transformer en parti politique, en cas de nécessité, pour apporter leur contribution en tant que citoyens, à la construction du Cameroun. Elle leur recommande, en outre, d’engager dans le respect des lois et règlements de la République, un dialogue constructif avec l’Etat du Cameroun sur les problèmes constitutionnels et autres griefs soulevés par eux, en l’occurrence le sentiment de marginalisation dont souffrirait la communauté anglophone».