Vous êtes le coordonnateur au Cameroun de l’association tribunal article 53. Pouvez-vous nous en faire une brève présentation ?
Le TRIBUNAL ARTICLE 53, est une association plus
précisément un réseau de droit camerounais. Il est né sous les cendres
de la libération de TEYOU BERTRAND et constitue un réseau d’hommes et de
femmes à travers le monde. C’est une tribune pour les sans voix et
justement ce vendredi nous donnons la parole à des victimes pour parler
de leur situation. Enfin le tribunal article 53 lutte contre l’impunité
qui est couronnée chez nous par l’article 53 de la constitution qui dit
ceci : le Président de la République et les hauts commis de l’Etat ne
peuvent être jugés que par la haute cours de justice pour crime grave.
Et cette haute cours de justice est mise en place par le congrès qui lui
est constitué du parlement et du sénat. Le sénat n’étant pas mis en
place depuis 1996, le président de la république et pleins d’autres
hauts commis de l’Etat sont in-jugea-bles à ce jour. Déjà noter deux
flous d’un qui est haut commis de l’Etat ? Que veut dire crime grave ?
Voilà en gros les sources et les axes d’action de notre réseau…
Vous organsinez une conférence de presse à Douala le 22 février
au cours de laquelle vous invitez le collectif pour la libération d’Enoh
Meyomesse et les amis de Paul Eric Kingue de s’exprimer. Pourquoi avoir
choisi ces deux prisonniers ?
Nous commencerons par dire que ENOH et KINGUE ne sont ni des amis, ni
des frères, rien. On s’est connu quand ils étaient déjà en prison. Pour
répondre à votre question, nous dirions que ces deux personnes expriment
comme personne d’autre l’injustice. Ils sont innocents pour les faits
qui leur sont reprochés. Et c’est cela que nous voulons stigmatiser au
cours de cette conférence. Tenez on accuse ENOH de braquage : ou sont
les coréens braqués ? Où sont les armes du braquage ? où est l’or
braqué? Pire les témoignages de concordent pas ! Il en prend 7 ans quand
l’unique personne qui avoue en prend 1. Après avoir passé 30 jours dans
le noir à Bertoua dans une cellule horible.
Paul ERIC Kingue prend d’abord une condamnation à
vie pour 3 900 000 ensuite ramené à 10 ans en appel ! Regarder
vous-même la disproportion par rapport aux autres qui prennent 25 ans
pour des dizaines de même milliards de franc cfa. Pire l’argent querellé
est une donation, vous ne pouvez pas détourner ce que vous n’avez pas,
de deux le donateur, la snec exécuteur de l’adduction d’eau, la mairie
de Njombé –Penja sont passés au tribunal sur serment publiquement dire
qu’il n’y a aucun détournement ce qui devait être fait l’a été dans les
normes et la snec a même brandi au procès la dernière facture pour
montrer que tout va bien.
Voilà donc deux compatriotes qui paient le prix d’une justice soumise et d’une dictature sans nom.
Nous ne pouvons rester les bras croisés devant tant d’injustice et de
vies brisées! Le droit nous donne la possibilité de nous exprimer, la
morale, l’éthique et notre foi nous obligent à agir, à les aider.
Nous espérons que les journalistes relayeront et que le Seigneur entendra nos cris comme il a dit lui-même.