Kondengui: Ephraïm Inoni craque au bureau du greffe
YAOUNDÉ - 17 Avril 2012
© Bertille Missi Bikoun | L'Actu
«De quoi m'accuse-t-on?». «Qu'est-ce que j'ai fait?» N'a cesse de s'interroger, d'une voix fluette, Ephraïm Inoni, hier à l'intérieure la prison centrale de Yaoundé-Kondengui. Marafa Hamidou Yaya installé au quartier 13 Bis avec Yves Michel Fotso.
© Bertille Missi Bikoun | L'Actu
«De quoi m'accuse-t-on?». «Qu'est-ce que j'ai fait?» N'a cesse de s'interroger, d'une voix fluette, Ephraïm Inoni, hier à l'intérieure la prison centrale de Yaoundé-Kondengui. Marafa Hamidou Yaya installé au quartier 13 Bis avec Yves Michel Fotso.
«De quoi m'accuse-t-on?». «Qu'est-ce
que j'ai fait?» N'a cesse de s'interroger, d'une voix fluette, Ephraïm
Inoni, hier à l'intérieure la prison centrale de Yaoundé-Kondengui.
D'après une source, à son arrivée au pénitencier, l'ancien Premier
ministre était «complètement abattu. Contrairement à Marafa Hamidou
Yaya, il ne semblait pas préparé à tout ceci». Une attitude qui va se
confirmer quelques heures plus tard, au bureau du greffe, lorsqu'Ephraïm
Inoni est appelé pour recueil de ses éléments biométriques. «Il lui a
été demandé de se déshabiller pour que le personnel de l'administration
pénitentiaire puisse recueillir ses empreintes digitales, sa taille, ses
signes particuliers externes ... Il [l'ex PM] a demandé si on ne
pouvait pas faire sortir les dames [gardiennes de prison] présente? On
lui a dit non! C'est la procédure. Il a ensuite demandé si on pouvait
tout au moins baisser le rideau, afin de ne pas être vu? On lui a
toujours opposé le même refus. Il a craqué. Il s'est mis à questionner:
de quoi m'accuse t-on? Qu'est-ce que j'ai fait?», raconte notre source,
elle-même émue.
Aussi, apprend-on que hier, jusqu'en début de soirée, plus précisément à 19h30, Ephraïm Inoni et Marafa Hamidou Yaya n'étaient toujours pas logés. «Rien n'était préparé pour les accueillir», nous dit-on. Finalement, l'ancien ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation sera installé au quartier 13 Bis, celui-là même où on retrouve déjà Yves Michel Fotso, ancien administrateur directeur général de la Cameroon Airlines (Camair), également en détention préventive dans le cadre de l'achat manqué de l'avion présidentiel Albatros. Hasard ou effet recherché? Toujours est-il que selon plusieurs indiscrétions, ces deux personnalités entretiendraient de bons rapports. Ledit quartier 13 Bis a fait sa toilette en journée, en vue d'accueillir de nouveaux hôtes. «On a enlevé ceux qui n'étaient pas des personnalités dans ce quartier, pour faire la place à ces ex-notabilités. Ces privés ont été envoyés dans un autre quartier», déclare notre source qui précise qu'à leur arrivée au pénitencier, Marafa Hamidou Yaya et Ephraïm Inoni étaient «tranquilles et calmes. Ils ont passé la visite médicale chez le médecin de la prison et attendaient dans le bureau du régisseur, d'être installés dans leur quartier. Quelques personnes qui les ont reconnues sont allées les saluer». L'ancien Premier ministre a finalement été installé «dans un local inoccupé, près de l'infirmerie, où il n y' a pas d'eau», précise la source. Selon cette dernière, le bâtiment avait été construit à la hâte par l'ancien vice Premier ministre, ministre de la Justice et Garde des sceaux, Amadou Ali. «On va lui apporter des sceaux d'eaux», ajoute notre source. D'après plusieurs témoignages, l'arrivée de ces deux personnalités a non seulement «sidéré» plus d'un détenu mais aussi, créée un branle-bas à l'intérieure de la prison. «Deux avions de parade de l'armée de l'air ont sillonné, à plusieurs reprises, le ciel, avant et pendant leur arrivée. On se demandait se qui se passe. Même les petits prisonniers du «Kosovo» [quartier des quidams] étaient surpris et se demandaient «Où va le pays?» |
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