Le groupe qui a attaqué la résidence du vice-Premier ministre continue de monter les enchères.
1,8 milliard de francs Cfa. Voilà la rondelette somme que les preneurs d’otages du 27 juillet exignt au vice-Premier ministre en charge des Relations avec le Parlement, Amadou Ali, en vue de la libération des 9 captifs de Kolofata dont son épouse, née Françoise-Angès Moukouri. Calculette en main, cela fait 200 millions de francs Cfa par otage.
Ces exigences, a appris La Météo de sources locales introduites, ont été transmises à l’intéressé voici quelques jours à travers des réseaux habituels d’entremetteurs. Lesdites sources parlent de «conditions non négociables», qui s’ajoutent à la sommation faite à Amadou Ali de démissionner du gouvernement ainsi que votre journal l’a raconté, la semaine dernière.
Ainsi, le vice-Pm se retrouve face à des exigences fermes et difficiles à tenir. Il se serait d’ailleurs, sur la deuxième condition des kidnappeurs et selon des sources introduites, ouvert au président Biya qui l’en aurait dissuadé. Reste l’équation de la faramineuse rançon demandée. «Ils prétendent qu’Amadou Ali est milliardaire, l’homme le plus riche de l’Extrême-Nord», souffle un haut gradé de la sécurité qui confirme par ailleurs le renforcement de l’arsenal de défense dans le Mayo-Sava depuis plus d’une semaine.
Reste à clarifier le mystère autour de l’identité du groupe terroriste qui a attaqué à la roquette et à la grenade la résidence du vice-Pm, tuant 7 personnes sur son passage. Depuis ces tristes événements en effet, la plupart des acteurs politiques camerounais tendent à imputer les faits à la secte islamiste nigériane Boko Haram. D’autres, par contre, invoquent des groupuscules spécialisés dans le grand banditisme et qui, à travers des actes de violence et des enlèvements, font porter le chapeau de leurs malfaisances au mouvement fondamentaliste.
Les tenants de cette dernière thèse soutiennent ainsi que Boko Haram a toujours revendiqué ses actes. Ce qui n’a jamais été le cas pour les 3 religieux de Tchéré, les 10 Chinois de Waza encore moins les 9 personnes de Kolofata. Manifestement, une industrie du crime est née dans le septentrion, suscitée et entretenue par des personnes ayant pignon sur rue, avec pour finalité de recueillir de colossales rançons en échange d’otages.
Le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, n’a-t-il pas lors de la session parlementaire ordinaire de juin dernier dénoncé les «complices» locaux de Boko Haram, «les uns tapis dans l’ombre, les autres très actifs mais dans l’hypocrisie, faisant semblant d’apporter leur aide aux autorités, leur objectif étant visiblement de brouiller les pistes, certainement pour mettre le pays à feu et à sang» ?
Et c’est, soutiennent certains, la guerre souterraine que se livrent ces différents clans qui, aujourd’hui, conduirait à des règlements de comptes. Amadou Ali qui est un fidèle parmi les rares fidèles de Paul Biya, a certainement son soutien sur tous plans, quant à cette difficile épreuve que traverse en ce moment le vice-Pm.