Visé dans l’attaque de Boko Haram le week-end dernier, le vice-premier ministre doit la vie à un décalage de dernière minute dans son programme. Courroucés, les assaillants ont tué 07 membres de sa famille et enlevé d’autres. Le film de l’assaut meurtrier.
Amadou Ali, principale cible dans l’attaque de Kolofata? Les circonstances, le timing et le mode opératoire laissent subodorer cette thèse. « Avec ce qu’on a vu et vécu lundi (dimanche ?), tout le monde est convaincu que les assaillant voulaient intenter à la vie de notre père», conclut un proche du vice-Pm. Un autre ressortissant de Kolofata qui dit avoir vécu des séquences de l’assaut d’une rare violence n’en revient toujours pas : «Boko Haram a déployé toute une armée pour venir attaquer la résidence privée du ministre arrivé la veille pour commémorer la fête du Ramadan». Et d’après une source digne de foi, le vice-Pm, ministre délégué en charge des Relations avec les Assemblées est arrivé à Maroua vers la mi-journée du 27 (26 ?) juillet 2014.
Que s’est-il réellement passé le 28 juillet à Kolofata ? Ce matin-là, le cortège devant conduire le membre du gouvernement de Maroua pour son village natal a été soustrait de deux (02) véhicules. «Le ministre a demandé aux 04 premiers véhicules de s’avancer avec les membres de sa famille. Il est resté à Maroua avec les autres véhicules en attendant de les rejoindre en journée», relate notre source. Selon toute vraisemblance, la file de véhicules transportant les proches d’Amadou Ali est arrivée à Kolofata autour de 5h du matin.
A peine ont-ils intégré la résidence ministérielle qu’une bande d’assaillants armés (plus de 200 hommes) a investi les lieux. Non sans avoir ouvert le feu sur les vigiles en faction au portail. Des proches de la famille d’Amadou Ali qui auraient tenté de leur opposer une résistance sont tués au passage. Comme s’ils recherchaient une «proie», les insurgés vont tenir en respect l’épouse, la belle-sœur et d’autres membres de la famille, avant de passer la résidence à la fouille. Ils y trouveront en vain Amadou Ali.
Avec la même hargne, un autre groupe s’est dirigé vers le lamidat de Kolofata. Un infirmier et un fidèle musulman qui ont eu le malheur de se trouver sur leur chemin sont tués. Le même sort est réservé à 04 autres villageois dans la cour du lamidat. Le lamido-maire de Kolofata est extirpé de force et emmené à une destination inconnue, à l’instar des proches d’Amadou Ali.
Avant de prendre la poudre d’escampette, les assaillants ont incendié la résidence et d’autres habitations. L’on apprendra plus tard qu’un membre du Bataillon d’intervention rapide (Bir) a trouvé la mort à la suite de cette attaque attribuée à la secte islamiste Boko Haram. Ce qui ramène à 14 le nombre de morts enregistrés après cet assaut meurtrier. «Ils étaient malheureusement 04 éléments du Bir en poste à Kolofata le jour de l’attaque. Et tous étaient en attente d’être relevés», a indiqué une source administrative au Messager.
En plus de raviver toutes les interrogations les plus folles, l’attaque de la résidence d’Amadou Ali est intervenue quelques jours après qu’un char de guerre affecté dans la zone ait été redéployé à Kousséri. En outre, il y a juste une semaine, le vice-Pm révélaient des informations capitales sur l’action d’enrôlement des jeunes par Boko Haram à travers l’Extrême-Nord.