Kerawa : Une trentaine de morts dans deux attentats kamikazes
L’attaque terroriste qui a eu lieu hier a par ailleurs fait de nombreux blessés.
D’après les renseignements obtenus auprès des sources sécuritaires, la première femme kamikaze a fait exploser sa bombe aux environs de 9h30, en plein cœur du marché hebdomadaire de Kerawa, situé à 15 kilomètres de Kolofata, dans le département du Mayo-Sava, région de l’Extrême-Nord. Le bruit de la détonation a créé une panique générale. Les populations affolées couraient dans tous les sens. Quinze minutes après ce drame, la deuxième femme kamikaze a activé sa charge explosive à l’entrée de l’infirmerie civilo-militaire qui est placé désormais sous l’autorité du Bataillon d’intervention rapide (Bir). Des opérations de secours ont immédiatement été mises en mouvement. Le bilan officiel des attaques n’a pas encore été communiqué.
Sur sa page Facebook, le directeur de publication de l’Œil du Sahel, généralement bien informé sur l’actualité des régions septentrionales, précise que la première attaque à fait «26 morts et une dizaine de blessés». Guibaï Gatama mentionne également que la deuxième explosion a fait « 8 morts et 104 blessés».
La chaine de radio française Rfi annonce 15 morts. Joint au téléphone, le préfet du Mayo-Sava, Akaou Babila, parle de «7 morts et 103 blessés pour la première attaque». La deuxième bombe a causé «6 décès et 143 blessés». Le préfet explique que les équipes de secours sont encore sur le terrain. Par conséquent, les différents bilans peuvent être revus à la hausse ou à la baisse.
Le marché hebdomadaire de Kerawa ravitaille les populations nigérianes et camerounaises séparées par une rivière. Ce jeudi, veille de rentrée scolaire, le marché grouillait de monde. Les commerçants étaient également là pour faire des emplettes. Le choix de ce site par les terroristes a été bien opéré.
Le groupe terroriste vient ainsi d’enregistrer une autre victoire psychologique sur le territoire camerounais. Au mois de juillet dernier, trois attaques kamikazes ont été perpétrées dans la ville de Maroua. Une cinquantaine de morts et plus de 100 blessés avaient été enregistrés. Les artères de la ville ont été bouclées. Des arrestations ont eu lieu dans les quartiers et dans les environs de la cité capitale de la région de l’Extrême-Nord. Les services de renseignement redoutaient bien d’autres attaques terroristes. L’Extrême-Nord a été militarisé. D’un autre côté, l’ennemi s’est également adapté à la riposte militaire camerounaise, tchadienne et nigériane. Les stratèges de Boko Haram ont réinventé d’autres modes opératoires.