Voilà de quoi se mettre à l’abri pour un petit moment. D’après le gouverneur de la Banque centrale libyenne, Qassem Azzoz, l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kaddafi a vendu plus de 20% des réserves en or du pays au cours des derniers jours de son régime. La valeur de la transaction s’élèverait à plus d'un milliard de dollars.
Selon le gouverneur de la Banque centrale libyenne, environ 29 tonnes d'or, d'une valeur de 1,7 milliard de dinars, ont été vendues à des commerçants locaux alors que le régime de Mouammar Kaddafi était à court de liquidités. Ils auraient été cédés à un prix inférieur à celui des cours mondiaux, en hausse constante.
D’après des responsables de la Banque centrale libyenne, l'or est vraisemblablement sorti du pays, probablement vers la Tunisie voisine. Le montant total des avoirs de la Banque centrale s'élève désormais à 115 milliards USD, dont 90 milliards à l'étranger.
Traquer les avoirs libyens
Au moment où le système financier est en train de se remettre sur pied après des mois de chaos causé par la guerre, la recherche de milliards de dollars que Moummar Kaddafi et son régime auraient mis à l'abri à l'étranger ne fait que commencer.
M. Azzoz a assuré qu'il allait traquer les avoirs libyens « pays par pays, banque par banque, compte par compte », en reprenant la formule de Mouammar Kaddafi qui a promis de pourchasser ses opposants « rue par rue, impasse par impasse et maison par maison ».
Les responsables de la Banque centrale disent ne pas avoir d'estimation précise des montants qui auraient été cachés par Kaddafi et son régime. « Ces avoirs n'étaient pas inscrits dans les registres et nous ne pouvons pas en connaître les montants », a indiqué Wafik Chater, membre d'une équipe de l'exécutif transitoire chargée de remettre sur pied les ministères et la Banque centrale.
« Nous devons estimer les revenus pétroliers pendant le régime (de Kaddafi) et évaluer combien il en manque », a-t-il ajouté.
Manque de liquidités
Environ 65% de deux milliards de dinars libyens bloqués à Londres sont actuellement en circulation à travers le système bancaire, tandis que le reste est en voie d'acheminement.
Pour empêcher que le flux de liquidités ne
favorise encore l'inflation, M. Azzoz a indiqué que le plafond fixé pour
les retraits bancaires serait maintenu mais qu'il pourrait passer dès
cette semaine à 500 dinars (292 euros) au lieu de 250 (146 euros).