Justice : Prison à vie pour le réfugié politique D. Ambassa Zang
Posted by Louis MBANGA in Dernières Infos juin 18, 2015
SOURCE : HURINEWS 18 06 2015
L’ancien ministre des Travaux publics et ancien député, exilé politique en France depuis 2010, a été reconnu coupable du détournement de plus de 5 milliards de F Cfa par la justice camerounaise. Trois de ses co-accusés ont été acquittés pour faits non établis.
Ce sera la condamnation à vie pour Dieudonné Ambassa Zang. Ainsi en a décidé le Tribunal criminel spécial (Tcs) anti-corruption de Yaoundé ce jeudi 18 juin 2015. L’ancien ministre des Travaux publics (24 août 2002-8 décembre 2004) et ancien député (22 juillet 2007-7 août 2009) du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir, devra également payer 5 126 180 438 F Cfa de dommages et intérêts à la partie civile. Mekongo Felix Debeauplan, l’un de ses co-accusés, absent du tribunal au cours du procès, a lui aussi écopé de la réclusion à vie. Le tribunal a renoncé à la confiscation des biens des deux accusés parce qu’ils n’ont pas été saisis au départ. Installé en France, Dieudonné Ambassa Zang jouit du statut de réfugié politique depuis 2010.
Accusé de malversations financières, en complicité avec M.Mekongo Felix, billeteur au moments des faits, Dieudonné Ambassa Zang a été reconnu coupable du détournement du montant de 5 820 645 438 F F Cfa à travers notamment l’attribution d’un marché à une entreprise de Btp en période suspecte de faillite pour la réhabilitation du pont sur le Wouri, l’annulation des pénalités de retard que devait payer une entreprise en charge de réhabiliter la voie d’accès de l’évêché d’Edéa (non loin de Douala) sans l’aval de la Commission de passation de marché compétente, la non-présentation de livres-journaux justifiant la gestion des régies et caisses d’avance, le payement d’indemnités et per diems aux membres de commissions de passation de marchés sans pièces justificatives.
Diatribes
Des accusations qu’Ambassa Zang a sans cesse balayées d’un revers de la main à travers des interviews accordé dans les médias camerounais. Mais d’après Yap Abdou, le patron du collège des juges, l’ancien ministre, a opté pour les diatribes dans des journaux et le tribunal ne saurait les prendre en compte. Par ailleurs, d’après le rapport de Me Simon Foreman, avocat français dépêché à Yaoundé en septembre 2014 par la commission des droits de l’homme de l’Union interparlementaire, les faits reprochés à Ambassa Zang relèvent d’irrégularités de gestion qui appellent plutôt à des sanctions disciplinaires et ne laissent apparaitre aucune trace d’enrichissement illicite. Bien plus, le Tcs s’est saisi de cette affaire alors que le Conseil de discipline budgétaire et financière du Contrôle supérieur de l’Etat, seule habilité à saisi la justice, n’a pas encore vidé sa saisine.
L’ancien ministre a adressé récemment une lettre de récusation du Tcs à son président Yap Abdou. Dans cette correspondance, Ambassa Zang dénonçait l’absence d’équité dans la procédure judiciaire intentée contre sa personne. Les autres accusés à savoir l’ancien secrétaire général du ministère des Travaux publics, Mengue Meka Jean Robert, l’ancienne directrice des ressources humaines dudit ministère, Bikié Scholastique Henriette et l’ancien chef de subdivision des Travaux publics d’Abong Mbang (est du Cameroun), Nnah Obono Pierre, ont été acquittés pour faits non établis. Ces faits qui leur étaient reprochés n’avaient rien avoir avec les charges retenues contre Dieudonné Ambassa Zang et couvraient la période au cours de laquelle ce dernier n’occupait plus les fonctions de ministre des Travaux publics.
Michel Biem Tong