Justice - Meurtre et émeutes de Deïdo: Les Magistrats pris dans l'étau des ragots sur le décès de Eric Money

Douala, 08 Février 2013
© Flore Honga | Aurore Plus

Le procès d'Oly Francine Ida et Nkake Dipocko s'est ouvert hier au Tribunal de grande instance de Bonanjo, dans une salle d'audiences pleine à craquer.

FAUTE DE PREUVES convaincantes et de nouveaux éléments dans le dossier, la jeune Oly Francine Ida et Nkake Dipocko sont retournés à la prison de New-Bell où ils sont incarcérés depuis un an. Tous deux sont accusés de complicité de meurtre sur la personne de Eric Money, décédé le 31 décembre 2011 des suites d'une agression sauvage. II faudra donc encore attendre deux semaines pour connaître le verdict final du collège des Magistrats commis dans cette procédure. C’est dans une salle d'audiences pleine à craquer que s'est ouverte l'audience tant attendue de la jeune Oly Francine Ida et de Nkake Dipocko, un délinquant primaire. Parents, amis, connaissances et curieux, n'ont pas voulu rater un seul instant les échanges qui ont meublé cette première audience. Presque tout l'auditoire avait les yeux rivés sur Francine Ida née en 1990. Car comment comprendre que celle qui était encore jusqu'au 31 décembre 2011, pensionnaire au collège Alfred Saker de Douala, en classe de 1ère ait vu son destin basculer de la plus brutale des manières?

Celle qui crie son innocence depuis le décès d’Eric Money (né en 1974), doit aujourd'hui apporter les preuves de cette innocence et lever définitivement tout soupçon de meurtre qui pèsent sur elle, à défaut de révéler la vraie identité de l'assassin. Parce que témoin principal du meurtre. C'est à partir de ses aveux, et ceux de Nkake Dipocko, (celui qui a transporté le défunt à l’hôpital puis aurait dérobé son téléphone) après la tragédie du 31 décembre 2011, que les enquêteurs ont pu reconstituer les faits. Toutefois; malgré le témoignage des personnes ici incriminées, celui du voisinage et de la famille du défunt, le tribunal n’a eu à ce jour, aucune facilitation, aucun élément de preuve permettant d'identifier clairement le ou les meurtriers de Money Eric.

Tout ce que l’on sait est que, Francine Ida faisait l'objet de l'attention de plusieurs. C’est ainsi qu'au soir du 30 décembre 2011, alors qu'elle se rend à une surprise partie au lieu dit canne à sucre situé à Deïdo, avec son nouvel ami Money Eric, elle est suivie «la canne à sucre» par un prétendant éconduit. Ce dernier offre à boire à Francine et son nouvel ami, à d’autres personnes qu’ils croient reconnaître dans la salle. Après une soirée bien arrosée, il va même se proposer de les raccompagner, chacun à son domicile respectif, avant d'essuyer un refus ferme de son rival. Les enquêteurs pensent que Money Eric aurait été victime d'un rival un peut trop jaloux. Puisque certaines sources proches de la famille de Francine Ida affirment que cette dernière, au moment des faits était plutôt foncée à un Camerounais vivant en Europe. «Des rumeurs et des ragots» ont dénoncé les avocats de la défense. Des versions différentes les unes après les autres qui n'ont que pour but de décrédibiliser la jeune fille, pense l'avocate de Francine. «Ma cliente est victime de sa beauté. Est-ce un crime d'être belle?» Va-t-elle lancer à la cour. Du côté de la famille de Money Eric, le visage de Francine leur est bien familier mais simplement parce qu’elle côtoyait le voisin. «Je ne sait à quel moment elle s’est mise avec mon fils. Toute la famille connaissait la fiancée d’Eric qui attendait un bébé à cette période» confie Madame Ekwa Ekwalla mère du défunt.

A l'origine de l'incarcération d'Oly Francine Ida les émeutes de Deïdo. Et pour cause, après l'annonce du décès brutal d'Eric, victime d'une agression sauvage au cours de laquelle il a reçu plusieurs coups de poignards dans le dos, le meurtre avait été attribué dans un premier temps au conducteur de moto qui les avait transportés du Snack Bar «la canne à sucre», (situé sur la rue de la joie de Deido) jusqu’au domicile des parents de Francine. Ce qui avait provoqué les affrontements sanglants entre les «moto-taximan» de la ville de Douala et les jeunes de Deïdo. Créant ainsi une psychose dans la cité économique pour les avocats de la défense, jusqu’à ce jour le tribunal ne jouit d'aucun élément probant permettant d'incriminer Francine Ida.

D'ailleurs pour la mère du défunt. «J'ai été surprise d'apprendre que Francine qui venait dans un premier temps chez l’un de mes locataires d’origine nigériane avait commencé à fréquenter Eric» Et la défense de profiter de cette confusion appeler le collège des magistrats à ne pas rendre le verdict dans l'amalgame, parce que confondant la rumeur et les faits. C'est donc dans une atmosphère de crise à tous égards que l'affaire a été renvoyée ferme au 19 février 2013.


10/02/2013
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