Justice: Marafa attendu au tribunal le 05 juillet 2012
DOUALA - 02 Juillet 2012
© Edouard KINGUE | Le Messager
© Edouard KINGUE | Le Messager
Un
détenu de la prison de New Bell a carrément choisi de faire servir une
citation directe à Marafa Hamidou Yaya pour ... dénonciation
calomnieuse. Mais le hic est que le plaignant en question est un
criminel condamné à mort pour assassinat! |
|
Mercredi 27 Juin dernier, à 15h35, un
huissier de justice pénètre dans l'enceinte du Secrétariat d'état à la
Défense à Yaoundé, et demande à voir le détenu Marafa Hamidou Yaya.
C'est Me Ebode Raphael, huissier de justice à la 16è charge près la Cour
d'appel du Centre. Sans se perdre en salamalecs, l'homme de loi sert
sans autre forme de procès une citation directe au détenu qui la reçoit
et appose sa signature sur l'original. Qui est donc celui qui traîne
l'ex Minatd en Justice, et pourquoi? C'est un certain Bessong Daniel,
condamné à mort par le tribunal de grande instance du Wouri pour
l'assassinat du boucher Nourry en 2000 à Douala, actuellement en
détention à la prison de Nkongsamba. Un condamné à mort qui traîne
Marafa Hamidou Yaya au tribunal, alors que ce dernier attend de
comparaître pour la fameuse affaire du BB Jet 2, il faut le dire, cette
nouvelle a de quoi donner le vertige.
En rappel, en 2008, à la suite des fameuses émeutes de la faim, le Sdf avait intenté une procédure contre Marafa Hamidou Yaya pour dénonciation calomnieuse, mais cette procédure n'avait pas prospéré. Et précisément parce qu'au moment où il évoquait la présence d'un dangereux criminel évadé de Douala, Marafa Hamidou Yaya n'avait pas nommément prononcé le nom de Bessong. Encore que la citation directe le dit de façon explicite en précisant que c'est le Sdf qui aurait prétendu qu'il s'agissait de Bessong. Ce qui, en tout cas ne manque pas d'étonner est qu'au moment où le Sdf avait diligenté sa procédure contre le ministre, Bessong Daniel n'avait pas été partie au procès. Ce n'est que quatre ans plus tard, qu'il entre dans la danse pour intenter une procédure qui se présente de bout en bout comme une énorme curiosité.
Curiosité dans ce sens que c'est un huissier exerçant à Yaoundé qui est venu servir une assignation commanditée par un plaignant en détention à Nkongsamba. L'autre stupéfiante curiosité est que la citation directe domicilie Bessong à la prison de New Bell, alors qu'en réalité le condamné à mort est à l'heure qu'il est incarcéré à Nkongsamba. Curiosité ensuite dans la mesure où l'on peut se demander comment, avec quelle escorte spéciale, et aux frais de qui ce condamné à mort emprisonné à Nkongsamba viendra comparaître à Yaoundé à chaque étape de la procédure.
L'accusateur, comme un tueur froid
Autre mystère, voilà un plaignant détenu en prison depuis plusieurs années qui sait tout de celui qu'il poursuit: sa filiation, le numéro de sa carte d'identité, le jour de la délivrance de celle-ci, le nom du père de Marafa, celui de sa mère. Trop beau pour être simple. Tout, dans cette drôle de procédure, d'un genre sans précédent au Cameroun, établit sans ambages que ce condamné à mort est un plaignant vraiment spécial qui peut se permettre de saisir allègrement la Justice dans l'optique de laver son honneur flétri par un «préjudice moral incommensurable», alors qu'il est reconnu par cette même Justice comme un tueur sans états d'âme. Il faudrait se poser des questions au sujet des réelles motivations de cette procédure qui donne plutôt l'impression d'être une instrumentalisation bien huilée mais mal pensée dans un simple souci de créer une diversion.
Mais, instrumentalisation par qui? C'est là la grosse, voire l'énorme question. Car s'il ne reste plus, comme armes, qu'à recourir à des criminels de sang, reconnus et condamnés comme tels par la Justice camerounaise pour les embaucher comme alliés dans l'optique de fragiliser Marafa, la conclusion coulera de source: ça vole de plus en plus bas au Cameroun. Personne au Cameroun n'a été dupe sur la fausse «évasion aggravée» de Polycarpe Abah Abah qui lui a donné droit à six ans d'emprisonnement alors que depuis six ans qu'il est détenu, son dossier ne passe toujours pas devant la barre, les habitués des roublardises judiciaires n'ont pas beaucoup d'efforts à fournir pour comprendre que cette nouvelle orientation du dossier Marafa pue.
Marafa Hamidou Yaya commencera-t-il son chemin de croix devant les tribunaux face à un condamné à mort? On peut se poser la question. Mais tout laisse croire car le dossier de l'aéronef étant vide, on cherche frénétiquement n'importe quoi pour maintenir l'ex-Minatd en prison. D'ailleurs certaines sources bien introduites distillées par des journalistes de la place parisienne, murmurent déjà qu'un vilain dossier serait en préparation en Europe, avec un accusateur grassement rémunéré pour accuser Marafa d'avoir planifié l'assassinat d'un certain nombre de personnes.
Bessong Daniel, un redoutable criminel
L'homme qui intente aujourd'hui une procédure contre Marafa Hamidou Yaya est ce qu'on pourrait appeler un criminel hors normes. Particulièrement craint dans tous les milieux carcéraux, il traîne une réputation de caïd et de tueur froid qui terrorise tous tes petits bandits. C'est Bessong qui avait abattu d'une balle dans la tête le propriétaire de la Boucherie Nourry à Douala en 2001 en présence de son épouse et de son fils. De concert avec les coauteurs de cet acte barbare, il avait avoué les faits sans remords. Incarcéré à la prison de New Bell, il a à son actif plusieurs évasions et autres tentatives d'évasion de ce lieu. La plus spectaculaire ayant été celle de 2004 pendant laquelle il avait corrompu l'un des vigiles d'un mirador: Au terme de celle-ci, il s'était envolé en compagnie d'une demi douzaine de rufians à bord d'un taxi qui les attendaient de l'autre côté du mur. Repris quelques temps plus tard, il s'est remis à son activité de prédilection: terroriser les autres détenus en les rackettant. Mal lui en a pris un jour, les faibles détenus se sont ligués contre lui et failli le lyncher? C'est après cet incident qui a fait grand bruit que Bessong a été transféré à la prison de Nkongsamba depuis environ deux ans. Mais même à Nkongsamba, il n'en finit pas de s'agiter. Il se dit que le grave soulèvement de détenus qui s'y est produit il y a quelques mois avait été organisé par lui.
En rappel, en 2008, à la suite des fameuses émeutes de la faim, le Sdf avait intenté une procédure contre Marafa Hamidou Yaya pour dénonciation calomnieuse, mais cette procédure n'avait pas prospéré. Et précisément parce qu'au moment où il évoquait la présence d'un dangereux criminel évadé de Douala, Marafa Hamidou Yaya n'avait pas nommément prononcé le nom de Bessong. Encore que la citation directe le dit de façon explicite en précisant que c'est le Sdf qui aurait prétendu qu'il s'agissait de Bessong. Ce qui, en tout cas ne manque pas d'étonner est qu'au moment où le Sdf avait diligenté sa procédure contre le ministre, Bessong Daniel n'avait pas été partie au procès. Ce n'est que quatre ans plus tard, qu'il entre dans la danse pour intenter une procédure qui se présente de bout en bout comme une énorme curiosité.
Curiosité dans ce sens que c'est un huissier exerçant à Yaoundé qui est venu servir une assignation commanditée par un plaignant en détention à Nkongsamba. L'autre stupéfiante curiosité est que la citation directe domicilie Bessong à la prison de New Bell, alors qu'en réalité le condamné à mort est à l'heure qu'il est incarcéré à Nkongsamba. Curiosité ensuite dans la mesure où l'on peut se demander comment, avec quelle escorte spéciale, et aux frais de qui ce condamné à mort emprisonné à Nkongsamba viendra comparaître à Yaoundé à chaque étape de la procédure.
L'accusateur, comme un tueur froid
Autre mystère, voilà un plaignant détenu en prison depuis plusieurs années qui sait tout de celui qu'il poursuit: sa filiation, le numéro de sa carte d'identité, le jour de la délivrance de celle-ci, le nom du père de Marafa, celui de sa mère. Trop beau pour être simple. Tout, dans cette drôle de procédure, d'un genre sans précédent au Cameroun, établit sans ambages que ce condamné à mort est un plaignant vraiment spécial qui peut se permettre de saisir allègrement la Justice dans l'optique de laver son honneur flétri par un «préjudice moral incommensurable», alors qu'il est reconnu par cette même Justice comme un tueur sans états d'âme. Il faudrait se poser des questions au sujet des réelles motivations de cette procédure qui donne plutôt l'impression d'être une instrumentalisation bien huilée mais mal pensée dans un simple souci de créer une diversion.
Mais, instrumentalisation par qui? C'est là la grosse, voire l'énorme question. Car s'il ne reste plus, comme armes, qu'à recourir à des criminels de sang, reconnus et condamnés comme tels par la Justice camerounaise pour les embaucher comme alliés dans l'optique de fragiliser Marafa, la conclusion coulera de source: ça vole de plus en plus bas au Cameroun. Personne au Cameroun n'a été dupe sur la fausse «évasion aggravée» de Polycarpe Abah Abah qui lui a donné droit à six ans d'emprisonnement alors que depuis six ans qu'il est détenu, son dossier ne passe toujours pas devant la barre, les habitués des roublardises judiciaires n'ont pas beaucoup d'efforts à fournir pour comprendre que cette nouvelle orientation du dossier Marafa pue.
Marafa Hamidou Yaya commencera-t-il son chemin de croix devant les tribunaux face à un condamné à mort? On peut se poser la question. Mais tout laisse croire car le dossier de l'aéronef étant vide, on cherche frénétiquement n'importe quoi pour maintenir l'ex-Minatd en prison. D'ailleurs certaines sources bien introduites distillées par des journalistes de la place parisienne, murmurent déjà qu'un vilain dossier serait en préparation en Europe, avec un accusateur grassement rémunéré pour accuser Marafa d'avoir planifié l'assassinat d'un certain nombre de personnes.
Bessong Daniel, un redoutable criminel
L'homme qui intente aujourd'hui une procédure contre Marafa Hamidou Yaya est ce qu'on pourrait appeler un criminel hors normes. Particulièrement craint dans tous les milieux carcéraux, il traîne une réputation de caïd et de tueur froid qui terrorise tous tes petits bandits. C'est Bessong qui avait abattu d'une balle dans la tête le propriétaire de la Boucherie Nourry à Douala en 2001 en présence de son épouse et de son fils. De concert avec les coauteurs de cet acte barbare, il avait avoué les faits sans remords. Incarcéré à la prison de New Bell, il a à son actif plusieurs évasions et autres tentatives d'évasion de ce lieu. La plus spectaculaire ayant été celle de 2004 pendant laquelle il avait corrompu l'un des vigiles d'un mirador: Au terme de celle-ci, il s'était envolé en compagnie d'une demi douzaine de rufians à bord d'un taxi qui les attendaient de l'autre côté du mur. Repris quelques temps plus tard, il s'est remis à son activité de prédilection: terroriser les autres détenus en les rackettant. Mal lui en a pris un jour, les faibles détenus se sont ligués contre lui et failli le lyncher? C'est après cet incident qui a fait grand bruit que Bessong a été transféré à la prison de Nkongsamba depuis environ deux ans. Mais même à Nkongsamba, il n'en finit pas de s'agiter. Il se dit que le grave soulèvement de détenus qui s'y est produit il y a quelques mois avait été organisé par lui.