Justice internationale: Quand le Cameroun redoute la CPI
Justice internationale: Quand le Cameroun redoute la CPI
Alors que le Cameroun avait conduit la délégation de l’Afrique à la signature du traité de Rome en 1998, il hésite encore à ratifier les textes de cette institution. Pourquoi ? Le Béninois, Francis Dako, coordonnateur Afrique de la Coalition des Ong pour la Cour pénale internationale, est reparti hier. Après une mission d’une semaine en terre camerounaise. Lors du point de presse qu’il a donné peu avant son départ de la capitale économique du Cameroun (Douala) où il a eu une dernière séance de travail avec l’antenne locale de son organisation, il a confié qu’il venait au Cameroun pour deux raisons fondamentales. La première, il voulait se rassurer que le bureau du Cameroun qui est mis sur pied depuis 2007, date de la création de l’antenne Cameroun, a été renouvelé comme le prévoient leurs textes. Et surtout fonctionne normalement. Avec à sa tête un nouveau coordonnateur national, Me Roland Obeng, avocat au barreau du Cameroun.
Le deuxième objet de cette mission «importante», relève le béninois, est de comprendre pourquoi le Cameroun traîne tant les pieds pour ratifier le traité de Romme portant création de la Cour pénale internationale qu’il était pourtant parmi les premier pays africains à signer à sa création en 1998. A la Conférence diplomatique de Rome qui avait préparé les statuts de la cour, la délégation Afrique était conduite, rappelle le président de la Coalition, par un «éminent juriste camerounais», le Professeur Maurice Kamto. A ce jour, le Cameroun et la Guinée équatoriale sont parmi les rares pays de la sous-région qui redoutent encore la ratification de ce traité.
Comment comprendre que le pays de Paul Biya qui avait montré un tel enthousiasme au départ, soit au fil des années aussi furtif? Et pourtant, il est assidûment représenté à toutes les assisses de cette institution depuis 2002 que le traité est entré en vigueur. Curieusement, en qualité «d’observateur». Le coordonnateur de la Coalition dit avoir rencontré les autorités au ministère des relations extérieures, au ministère de la justice… Tous rassurent que le dossier est déjà engagé depuis des lustres ; et suit son cours.
Un diplomate en poste à Yaoundé estime que «les
Etats qui hésitent à ratifier le traité de Rome sont pour la plus part
ceux qui ont des choses à se reprocher. Particulièrement, l’impunité».
La vaste opération d’assainissement des mœurs publiques engagées par
Yaoundé ces dernières années montrent bien que le mal avait fait son lit
au Cameroun. Et la réalité, malgré tout, c’est que l’impunité au pays
de Paul Biya maintient encore profondément ses racines en terre.
Pourtant, explique Francis Dako, chaque pays qui ratifie le traité de
Rome est libre de fixer à partir de quelle date on peut lui appliquer
les textes qui régissent la Cpi