Justice – Guerre des nerfs dans l’affaire Bibi Ngota: Etoundi Oyono serait-il victime d’un acharnement judiciaire?

Douala, 06 Septembre 2013
© Yves Junior Ngangue | Aurore Plus

 

Le Directeur général du Port autonome de Douala sera de nouveau à la barre le lundi 09 septembre prochain, après son absence remarquée à l'audience du mardi dernier pour cause de maladie.

 

 

Convoqué à la barre trois fois de suite, au cours de la même semaine... l'affaire Etoundi Oyono commence véritablement à prendre des proportions angoissantes, pour le mis-en-cause et les hommes de son camp. Surtout que, malgré les moyens de droit et les arguties utilisés par les avocats de la défense pour obtenir un ajournement du procès. Le Tribunal et le parquet semblent s'être donné le mot, pour dire niet. Alors que initialement, lors de l'audience du lundi 02 septembre dernier (avant la levée de l'audience), les parties s'étaient accordées, afin que l'affaire reprenne le 05 octobre prochain, eu égard aux contraintes professionnelles et au calendrier politique du Dg du Pad. La grosse surprise est venue du Tribunal qui, après avoir semblé lâcher du lest en octroyant le moratoire demandé à la défense, est revenue sur sa décision. Non seulement en rejetant l'option du transfert du litige (au Tpi), mais aussi et surtout en accélérant la procédure, en procédant à la comparution immédiate et à proprement parler d'Emmanuel Etoundi Oyono. Déjà, à propos de sa compétence, les propos pour le moins ambigus du juge Schlick: «on va d'abord commencer, si au cours du procès, le Tribunal se rend compte, qu'il n'est pas compétent on arrête tout» n'avaient pas fini de convaincre le public. Mais le coup de grâce est venu de l'alignement presque moutonnier du Tribunal, sur une proposition du parquet, visant à faire comparaître le principal mis-en-cause, le lendemain, c'est-à-dire le mardi o3 septembre; un jour supposé avant son voyage pour l'Europe. Sinon, quel intérêt, le parquet avait-il à formuler ladite demande, à partir du moment où les avocats de la défense ont avoué n'avoir pas préparé le questionnaire relatif à l'examination-in-chief de leur client? Pire encore, pourquoi le Tribunal a-t-il choisi délibérément de faire fi des récriminations de la défense, alors même qu'un renvoi du procès aurait permis aux différentes parties d'affûter leurs armes? Sinon, la justice est-elle partiale et manipulée dans ce procès, que beaucoup d'experts jugent inédit? 

Depuis lundi dernier, certains partisans d'Etoundi Oyono qui ne citaient plus leurs désillusions et leur courroux estiment que la nouvelle affaire Bibi Ngota, n'est ni prou pi peu, qu'une opération de liquidation, savamment maquillée en procès de droit commun. A contrario, lorsque qu'on se souvient, qu'une flopée de journaux à charge, telle une meute de chiens, s'est depuis le déclenchement de l'affaire, jeté sur l'actuel Dg du Pad. Tantôt pour l'accuser de tel larcin, parfois pour annoncer sa condamnation à vingt années de prison. On n'est pas loin du compte. Emmanuel Etoundi Oyono est condamné, avant jugement. En dépit des allégations de Mintya, Sabouang et Amvene les trois témoins de l'accusation qui n'ont pas manqué d'exonérer le mis-en-cause devant la barre, en arguant tour à tour qu'il était innocent et n'avait en rien financé la publication du faux document. Les choses se passent un peu comme si, la messe était déjà dite pour le Dg du Pad... qui comme une pauvre bête, n'attendrait plus que son heure d'exécution. 

Malgré la réputation du Président Schlick, considéré par bon nombre des gens de robe comme un juge intègre et irréductible. Il sied de se poser quelques questions essentielles, au sujet de ses revirements spectaculaires. Sur la compétence du Tribunal: les atermoiements du Président du Tribunal continuent à faire des vagues au sein de l'opinion. Sinon, pourquoi continuer à maintenir une affaire considérée comme un simple délit de presse devant un Tribunal de grande instance, alors même que la loi établi clairement que seuls les Tpi Ont compétents pour connaître des délits de presse? Par quelle alchimie, le parquet va-t-il produire le corps du délit (journal où a paru le document) d'autant plus qu'il reste jusqu'à ce jour introuvable? Les dignes représentants du Ministère public, vont-ils continuer à brandir des éléments factuels sans aucune consistance pour amener le Tribunal à condamner Etoundi Oyono? Alors que la démarche du parquet s'apparente de plus en plus à un coup de poker, d'autant plus qu’à chaque occasion celui-ci est systématiquement revenu sur la culpabilité de l'ancien Dg de la Maetur, sans véritablement apporter des éléments de preuve. N'est-il pas temps pour Gilbert Schlick, de sonner définitivement la fin de la récréation en interrompant la procédure, défaut d'annoncer un non-lieu? Pourvu que le garde des sceaux le laisse sereinement faire son travail; lui qui quelques mois déjà, s'était illustré en acquittant l'ex Sgpr Jean-Marie Atangana Mebara dans un des multiples pans de l'affaire Albatros.



06/09/2013
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