Justice: Bessong Daniel, en prison pour meutre, porte plainte contre Marafa
YAOUNDÉ - 02 Juillet 2012
© RAOUL GUIVANDA | L'Oeil du Sahel
Condamné pour meurtre, il avait été cité par l'ex-Minatd aux lendemains des émeutes de février 2008.
Depuis quelques semaines, l'on assiste à une petite guérilla judiciaire entre l'ex-ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation, Hamidou Marafa Yaya, et le pouvoir en place. Après la réactivation suspecte de la plainte du Social Democratic Front (Sdf) contre Marafa Hamidou Yaya à la suite des accusations formulées contre cette formation politique aux lendemains des émeutes de février 2008 - l'affaire devrait rebondir dans les prochains jours à l'initiative du ministère de la Justice -, c'est un autre acteur de ce dossier qui vient de sortir du bois. Quatre années après les faits alors qu'il aurait bien pu se joindre, en son temps, à la démarche du Social Democratic Front.
Le 27 juin 2012, à la demande de M. Bessong Daniel, Me Ebode Raphaël, Huissier de justice à la 16eme charge près la Cour d'appel du Centre et les tribunaux de Yaoundé, a servi une citation à comparaître à Marafa Hamidou Yaya. Conséquence directe: l'ex-Minatd est appelé à comparaître le 05 juillet 2012 devant le tribunal de première instance de Yaoundé-centre administratif. Pour ce qui est des motifs, voici ce que l'on peut lire dans la citation dont votre journal a obtenu copie: «Attendu qu'en date du 28 février 2008, Sieur Marafa Hamidou Yaya, au cours d'un point de presse a déclaré qu'un criminel bien connu et évadé le 25 décembre 2007 de la prison de New Bell où il purgeait une peine d'emprisonnement de 15 ans pour assassinat commis courant 2000, sur l'homme d'affaires Nourry, a été aperçu dans la ville de Bamenda le 27 février 2008, en compagnie du Chairman du Sdf dans le véhicule de celui-ci; attendu qu'à la même occasion, le requis a précisé que le criminel en question coordonnait les manifestations dans la ville de Bamenda; attendu par ailleurs que le SDF réfute ces allégations de sieur Marafa dans une citation directe en soulignant que le meurtrier en question est le nommé Bessong Daniel, condamné à mort qui purge effectivement sa peine à la prison centrale de Douala...»
Même si la citation intervient fort opportunément quatre années après les faits, cela n'enlève rien à la démarche de Bessong Daniel dont le souci premier est de protéger son honorabilité. Soit. Toutefois, quelques curiosités interpellent les esprits. Bessong Daniel sera-t-il autorisé à quitter sa cellule pour venir assister à son procès à Yaoundé puisqu'en sa qualité de premier témoin de l'accusation, il doit au moins se présenter personnellement à une audience pour exposer les faits? Dans le cas contraire, la procédure s'enlisera dans les exceptions en nullité que la défense de Marafa Hamidou Yaya ne manquera pas de soulever. Pour lever cet obstacle, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Yaoundé centre-administratif doit transmettre au parquet de Douala l'ordre d'extraction de Bessong Daniel adressé au régisseur de la prison de New-Bell. A la suite de quoi un autre problème devrait se poser: le transport d'un criminel d'un lieu à un autre. Cela devrait à coup sûr mobiliser beaucoup d'hommes et de moyens logistiques. En tout cas, les conseils de l'ex-directeur général du Port autonome de Douala, Siyam Siwe, vont suivre cette affaire de très près. L'ex-directeur général, l'on s'en souvient, a porté plainte contre deux inspecteurs d'Etat du contrôle supérieur de l'Etat Chi Asafor et Pepouere Abdou pour faux, devant le tribunal de première instance de Yaoundé centre-administratif. Mais il n'a jamais pu obtenir du procureur de la République une autorisation d'extraction pour qu'il vienne assister à son procès. Mieux, la justice s'est émue à plusieurs reprises devant les conseils de Siyam Siwe, du coût exorbitant que son extraction pourrait causer aux caisses de l'Etat. «On nous a fait savoir que l'Etat n'avait pas l'argent à gaspiller pour un prévaricateur de la fortune publique», assure un conseil de Siyam Siwe. Allez savoir si l'Etat trouvera les moyens pour un criminel!
Pour les mauvaises langues qui soupçonnent une insidieuse manœuvre derrière la plainte du nommé Bessong Daniel, son absence ou sa présence à la première audience renseignera à coup sûr sur les intentions réelles du pouvoir. En tout cas, l'ex-Minatd doit s'attendre à un véritable tsunami judiciaire. Outre la plainte en réactivation du SDF et celle de Bessong Daniel, une autre affaire est en train d'être ficelée à Paris. Un illustre inconnu s'apprête à déposer une plainte dans la capitale française contre l'ex chouchou de Paul Biya. Motif: tentative d'assassinats de certaines personnalités camerounaises.
© RAOUL GUIVANDA | L'Oeil du Sahel
Condamné pour meurtre, il avait été cité par l'ex-Minatd aux lendemains des émeutes de février 2008.
Depuis quelques semaines, l'on assiste à une petite guérilla judiciaire entre l'ex-ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation, Hamidou Marafa Yaya, et le pouvoir en place. Après la réactivation suspecte de la plainte du Social Democratic Front (Sdf) contre Marafa Hamidou Yaya à la suite des accusations formulées contre cette formation politique aux lendemains des émeutes de février 2008 - l'affaire devrait rebondir dans les prochains jours à l'initiative du ministère de la Justice -, c'est un autre acteur de ce dossier qui vient de sortir du bois. Quatre années après les faits alors qu'il aurait bien pu se joindre, en son temps, à la démarche du Social Democratic Front.
Le 27 juin 2012, à la demande de M. Bessong Daniel, Me Ebode Raphaël, Huissier de justice à la 16eme charge près la Cour d'appel du Centre et les tribunaux de Yaoundé, a servi une citation à comparaître à Marafa Hamidou Yaya. Conséquence directe: l'ex-Minatd est appelé à comparaître le 05 juillet 2012 devant le tribunal de première instance de Yaoundé-centre administratif. Pour ce qui est des motifs, voici ce que l'on peut lire dans la citation dont votre journal a obtenu copie: «Attendu qu'en date du 28 février 2008, Sieur Marafa Hamidou Yaya, au cours d'un point de presse a déclaré qu'un criminel bien connu et évadé le 25 décembre 2007 de la prison de New Bell où il purgeait une peine d'emprisonnement de 15 ans pour assassinat commis courant 2000, sur l'homme d'affaires Nourry, a été aperçu dans la ville de Bamenda le 27 février 2008, en compagnie du Chairman du Sdf dans le véhicule de celui-ci; attendu qu'à la même occasion, le requis a précisé que le criminel en question coordonnait les manifestations dans la ville de Bamenda; attendu par ailleurs que le SDF réfute ces allégations de sieur Marafa dans une citation directe en soulignant que le meurtrier en question est le nommé Bessong Daniel, condamné à mort qui purge effectivement sa peine à la prison centrale de Douala...»
Même si la citation intervient fort opportunément quatre années après les faits, cela n'enlève rien à la démarche de Bessong Daniel dont le souci premier est de protéger son honorabilité. Soit. Toutefois, quelques curiosités interpellent les esprits. Bessong Daniel sera-t-il autorisé à quitter sa cellule pour venir assister à son procès à Yaoundé puisqu'en sa qualité de premier témoin de l'accusation, il doit au moins se présenter personnellement à une audience pour exposer les faits? Dans le cas contraire, la procédure s'enlisera dans les exceptions en nullité que la défense de Marafa Hamidou Yaya ne manquera pas de soulever. Pour lever cet obstacle, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Yaoundé centre-administratif doit transmettre au parquet de Douala l'ordre d'extraction de Bessong Daniel adressé au régisseur de la prison de New-Bell. A la suite de quoi un autre problème devrait se poser: le transport d'un criminel d'un lieu à un autre. Cela devrait à coup sûr mobiliser beaucoup d'hommes et de moyens logistiques. En tout cas, les conseils de l'ex-directeur général du Port autonome de Douala, Siyam Siwe, vont suivre cette affaire de très près. L'ex-directeur général, l'on s'en souvient, a porté plainte contre deux inspecteurs d'Etat du contrôle supérieur de l'Etat Chi Asafor et Pepouere Abdou pour faux, devant le tribunal de première instance de Yaoundé centre-administratif. Mais il n'a jamais pu obtenir du procureur de la République une autorisation d'extraction pour qu'il vienne assister à son procès. Mieux, la justice s'est émue à plusieurs reprises devant les conseils de Siyam Siwe, du coût exorbitant que son extraction pourrait causer aux caisses de l'Etat. «On nous a fait savoir que l'Etat n'avait pas l'argent à gaspiller pour un prévaricateur de la fortune publique», assure un conseil de Siyam Siwe. Allez savoir si l'Etat trouvera les moyens pour un criminel!
Pour les mauvaises langues qui soupçonnent une insidieuse manœuvre derrière la plainte du nommé Bessong Daniel, son absence ou sa présence à la première audience renseignera à coup sûr sur les intentions réelles du pouvoir. En tout cas, l'ex-Minatd doit s'attendre à un véritable tsunami judiciaire. Outre la plainte en réactivation du SDF et celle de Bessong Daniel, une autre affaire est en train d'être ficelée à Paris. Un illustre inconnu s'apprête à déposer une plainte dans la capitale française contre l'ex chouchou de Paul Biya. Motif: tentative d'assassinats de certaines personnalités camerounaises.