Justice: 140 avocats stagiaires dans le couloir du Barreau.
Yaoundé, 16 Janvier 2013
© Evariste MENOUNGA | Correspondance
Admis en formation en 2008, ils font partie des recalés de 2011 qui attendaient d'être évalués de nouveau l'an dernier.
© Evariste MENOUNGA | Correspondance
Admis en formation en 2008, ils font partie des recalés de 2011 qui attendaient d'être évalués de nouveau l'an dernier.
190 avocats stagiaires poirotent
depuis bientôt six années dans le couloir qui donne accès au Barreau.
Ces jeunes diplômés qui lancent un cri de détresse font partie de la
cuvée de mars 2008 des 540 avocats stagiaires retenus définitivement à
l'issu de l'examen d'entrée au Barreau organisée en décembre 2007 par le
Bâtonnier Charles Tchoungang, En lice, 2500 candidats parrainés. C'est
en mai 2008 que les 540 admis prêtent serment devant les juridictions de
la République en vue de leur entrée en stage pour une formation de deux
ans comme le prévoient les textes. Le premier couac intervient lorsque
l'examen de sortie qui était prévue en mai 2010 est repoussé en février
2011. Les résultats tombent néanmoins un mois après: 400 stagiaires sur
les 540 de départ sont reçus et 140 recalés. Les 400 admis prêtent
serment le 1er mai 2011: soit trois années après leur entrée, en lieu et
place des deux ans que prévoient les textes.
C'est ici que commencent les déboires des 140 avocats stagiaires recalés. Ils attendent, en vain, que soit à nouveau organisé leur examen de sortie qui devrait intervenir en mai 2012, soit 12 mois après. Toutes les démarches entreprises jusqu'ici auprès de la Chancellerie et du Bâtonnier n'ont débouché sur aucun résultat concret. Les deux camps se renvoyant la responsabilité du retard pris dans l'organisation de ce premier examen de sortie des stagiaires qui ont droit à deux redoublements pendant toute leur formation, Pendant ce temps, les 140 recalés crient au scandale. Pour une formation commencée en 2008 et qui devait s'achever en 2011- les deux redoublements autorisés compris -, l'on se retrouve en 2013 sans que la deuxième évaluation pour la sortie ait été organisée.
Autre motif de révolte, les recalés font valoir qu'ils ressentent comme une injustice le fait que ceux qui n'avaient pas été admis à l'examen d'entrée organisée en décembre 2007 soient devenus aujourd'hui des avocats inscrits au barreau camerounais. C'est que, explique-t-ils, certains candidats fortunés non admis à l'examen ont pris la passerelle en se rendant, qui au Nigeria voisin, qui en Sierra Leone pour suivre des formations qui n'excèdent pas 18 mois.
Après avoir prêté serment dans le pays où ils se sont formés, ils sont revenus nantis de leurs diplômes d'avocat au Cameroun et ont prêté serment courant 2010 avec l'autorisation du Bâtonnier, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Alors même que, selon les recalés, ces avocats partis se former à la hâte reçoivent une formation au rabais.
Eta-Besong
On estime à près de 500, selon les recalés, le nombre d'avocats camerounais formés au Nigeria et inscrits ainsi directement au Barreau camerounais par le Bâtonnier sortant Junior Eta-Besong.
Lorsque le journaliste leur suggère l'engorgement du Barreau et la nécessité d'une décongestion pour expliquer le retard pris dans l'organisation de leur examen de sortie, ils rétorquent à l'unisson qu'ils ne demandent ni un salaire, ni une prise en charge au Bâtonnier, encore moins à la Chancellerie. Mais ils proposent comme solution à cet engorgement la nécessité de création d'un Institut d'études judiciaires destiné à la formation des étudiants qui aspirent l'avocature et qui ne disposent pas de moyens pour aller se former à l'extérieur. On devrait, explique-t-ils, y accéder par voie de concours sélectif, mais régulier. Les recalés rappellent au passage que plus de 2000 avocats sont inscrits à ce jour au Barreau camerounais, parmi lesquels 1500 ont une ancienneté de plus de cinq ans.
Et de prophétiser que, le dernier concours ayant été organisé en décembre 2007 et le précédent en décembre 2000, le prochain devrait intervenir en décembre 2014, si l'on observe ce chronogramme d'organisation d'un examen tous les sept ans. Ce prochain examen devrait, indiquent-ils, permettre de rassembler près de 4500 candidats si l'on admet que chaque avocat jouissant d'une ancienneté de plus cinq ans - le Barreau en compte 1500 - est habileté, selon la loi, à parrainer au plus trois candidats.
Préalablement à l'organisation de ce prochain examen, il faudra que le Barreau et la Chancellerie puissent définitivement accorder leurs violons pour vider le contentieux issu du maintien en formation prolongée des 140 recalés. Une fois cet examen organisé, les probables recalés issus des 140 devraient avoir droit, le cas échéant, une année supplémentaire de formation, étant donné que la loi prévoit deux redoublements. C'est dire que, sauf coup de théâtre, le prochain examen d'entrée au Barreau n'est pas pour demain.
source: mutations
C'est ici que commencent les déboires des 140 avocats stagiaires recalés. Ils attendent, en vain, que soit à nouveau organisé leur examen de sortie qui devrait intervenir en mai 2012, soit 12 mois après. Toutes les démarches entreprises jusqu'ici auprès de la Chancellerie et du Bâtonnier n'ont débouché sur aucun résultat concret. Les deux camps se renvoyant la responsabilité du retard pris dans l'organisation de ce premier examen de sortie des stagiaires qui ont droit à deux redoublements pendant toute leur formation, Pendant ce temps, les 140 recalés crient au scandale. Pour une formation commencée en 2008 et qui devait s'achever en 2011- les deux redoublements autorisés compris -, l'on se retrouve en 2013 sans que la deuxième évaluation pour la sortie ait été organisée.
Autre motif de révolte, les recalés font valoir qu'ils ressentent comme une injustice le fait que ceux qui n'avaient pas été admis à l'examen d'entrée organisée en décembre 2007 soient devenus aujourd'hui des avocats inscrits au barreau camerounais. C'est que, explique-t-ils, certains candidats fortunés non admis à l'examen ont pris la passerelle en se rendant, qui au Nigeria voisin, qui en Sierra Leone pour suivre des formations qui n'excèdent pas 18 mois.
Après avoir prêté serment dans le pays où ils se sont formés, ils sont revenus nantis de leurs diplômes d'avocat au Cameroun et ont prêté serment courant 2010 avec l'autorisation du Bâtonnier, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Alors même que, selon les recalés, ces avocats partis se former à la hâte reçoivent une formation au rabais.
Eta-Besong
On estime à près de 500, selon les recalés, le nombre d'avocats camerounais formés au Nigeria et inscrits ainsi directement au Barreau camerounais par le Bâtonnier sortant Junior Eta-Besong.
Lorsque le journaliste leur suggère l'engorgement du Barreau et la nécessité d'une décongestion pour expliquer le retard pris dans l'organisation de leur examen de sortie, ils rétorquent à l'unisson qu'ils ne demandent ni un salaire, ni une prise en charge au Bâtonnier, encore moins à la Chancellerie. Mais ils proposent comme solution à cet engorgement la nécessité de création d'un Institut d'études judiciaires destiné à la formation des étudiants qui aspirent l'avocature et qui ne disposent pas de moyens pour aller se former à l'extérieur. On devrait, explique-t-ils, y accéder par voie de concours sélectif, mais régulier. Les recalés rappellent au passage que plus de 2000 avocats sont inscrits à ce jour au Barreau camerounais, parmi lesquels 1500 ont une ancienneté de plus de cinq ans.
Et de prophétiser que, le dernier concours ayant été organisé en décembre 2007 et le précédent en décembre 2000, le prochain devrait intervenir en décembre 2014, si l'on observe ce chronogramme d'organisation d'un examen tous les sept ans. Ce prochain examen devrait, indiquent-ils, permettre de rassembler près de 4500 candidats si l'on admet que chaque avocat jouissant d'une ancienneté de plus cinq ans - le Barreau en compte 1500 - est habileté, selon la loi, à parrainer au plus trois candidats.
Préalablement à l'organisation de ce prochain examen, il faudra que le Barreau et la Chancellerie puissent définitivement accorder leurs violons pour vider le contentieux issu du maintien en formation prolongée des 140 recalés. Une fois cet examen organisé, les probables recalés issus des 140 devraient avoir droit, le cas échéant, une année supplémentaire de formation, étant donné que la loi prévoit deux redoublements. C'est dire que, sauf coup de théâtre, le prochain examen d'entrée au Barreau n'est pas pour demain.
source: mutations