Ancien leader estudiantin, Charles Ateba Eyene a pu en deux décennies se forger une personnalité suffisamment influente au Cameroun. Ecrivain engagé, ce natif de Bikoka dans la région du Sud est considéré aujourd’hui comme l’un des auteurs camerounais les plus lus. Ceci, parce qu’il évoque généralement dans ses livres des sujets considérés comme tabous par ses compatriotes.
Aussi, bien que militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (parti au pouvoir), Ateba Eyene ne manque pas souvent l’occasion de critiquer certaines décisions prises au sein de celui-ci. Toutes choses qui ont fait de lui le « chouchou » des médias camerounais.
Seulement, depuis quelques temps, Charles Ateba Eyene tente de donner une autre dimension à sa personnalité. Une dimension qui devrait et en toute logique susciter la curiosité des spécialistes des questions politiques. Cadre au Ministère des arts et de la culture depuis plusieurs années, Charles Ateba Eyene a abandonné ce travail tout récemment pour se faire recruter à l’Université de Yaoundé 2 comme enseignant permanent.
Un acte qui n’est pas du tout innocent, dans une logique de calcul politique. Car en tant que fonctionnaire « aux ordres », Charles Ateba Eyene ne pouvait pas très bien planifier son avenir politique.
Et parlant d’avenir politique, il faut dire que Ateba Eyene y songe, et l’a fait savoir en 2012. Dans les colonnes d’un journal camerounais appelé « La voix du Sud », Charles Ateba Eyene a fait savoir au mois de Novembre dernier qu’il entend se présenter aux prochaines élections sénatoriales. Ceci, pour briser le mythe selon lequel le sénat est la chambre des retraités : « Je suis un homme politique éclairé.
Aussi, en suivant de près les faits et gestes de Charles Ateba Eyene, l’on comprend que ses ambitions politiques sont loin de se limiter au Sénat. Déjà que celui-ci a au lendemain des présidentielles de 2011 mis sur pied une association dont les objectifs ne semblent pas très claires. Car Ateba Eyene est le seul à connaitre les vraies ambitions du Mouvement pour la Défense de la République et le Contrôle de l'Alternance au Cameroun en 2018 (MODERAC).
Parti politique gestant ou simple mouvement d’éveil comme il le présente ? Difficile de savoir. Déjà qu’il a reçu la semaine dernière le prix de la personnalité préférée des camerounais. Une distinction tout aussi controversée ; puisque décernée par un organe de presse jusqu’ici inconnu des camerounais.