Journée internationale de la liberté de la presse: Célébration sur fond de revendications au Cameroun
Douala, 06 mai 2013
© Adeline TCHOUAKAK | Le Messager
A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de presse le 03 mai 2013, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) a appelé les journalistes exerçant à Douala à une mobilisation à la Place du gouvernement.
La manif a débuté timidement du fait de la forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Douala ce 3 mai 2013, journée consacrée à la célébration de la liberté de la presse dans le monde. Par vague, des journalistes arrivent tout de même à la Place du gouvernement de Bonanjo. Un chant de ralliement qui invite à la solidarité dans le corps est entonné, puis l’hymne national. Au pas de course, sont lues tour à tour, la déclaration de manifestation par Narcisse Oum, président régional du Snjc pour le Littoral et la déclaration de l’Unesco à l’occasion de cette célébration par Fénélon Mahop Sen (secrétaire général du Snjc pour le Littoral). Pour Ban Ki Moon secrétaire général de l’Onu et Mme Irina Bokoua (directrice générale de l’Unesco), 600 journalistes ont été tués ces 30 dernières années. Neuf sur 10 de ces tueries restent impunies et tous les jours, révèlent-ils, les journalistes sont violentés, intimidés, agressés psychologiquement et émotionnellement. Fort de ce constat, l’Unesco invite les Etats à assurer la sécurité des journalistes.
Chantage alimentaire
A l’occasion de cette célébration, le Snjc a tenu à dresser un état des lieux de la profession au Cameroun. Sur un document qui tenait sur 10 pages ; lu par le premier vice-président national du Snjc Denis Nkwebo, l’on a pu retenir que la profession de journaliste au Cameroun, est sous le joug des lobbies tribaux et de la corruption qui ont donné naissance aux médias à gages, «de véritables menaces pour la paix». Intimidations, garde à vue abusive, musellement des témoins de l’histoire avec la complicité du gouvernement, chantage alimentaire des patrons de presse qui jusqu’aujourd’hui refusent d’appliquer la by Text-Enhance">convention collective, qu’ils ont signée avec le gouvernement en novembre 2008, le refus du gouvernement de tenir ses promesses sur cette convention à savoir des exonérations fiscales, problèmes de formation, les arriérés de salaires, les stages à durée indéterminée dans les maisons de presse, l’absence de contrats de travail, problème de carte de presse etc. Le Snjc n’a laissé aucune tare. Cette déclaration signée de Félix Cyriaque Ebole Bola, le président du Snjc, dénonce aussi la ligne éditoriale des médias à capitaux publics tels la Crtv et Cameroon-tribune, qui sont des «instruments de propagande au service du parti au pouvoir, le Rdpc». Une posture qui contribue au lavage de cerveau et ne profite pas au gouvernement, qui a plutôt besoin des critiques pour une meilleure gestion de la cité. Le syndicat n’a pas manqué de cogner dur une fois de plus, sur les « états généreux» de la communication convoqués en décembre 2012 par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Des assises dénoncées en son temps par le syndicat, qui les qualifiaient d’ «escroquerie politique et improvisées». Sa position se justifie aujourd’hui parce que « 5 mois plus tard, aucune des résolutions prises n’a encore été mise en œuvre».
Pour palier ces manquements et créer un environnement propice à un meilleur exercice de la profession, le Snjc invite le Mincom à convoquer dans un délai d’un an, un forum national sur les médias. Ce serait l’occasion de réviser la loi sur la communication sociale de décembre 1990, mettre sur pied les instances de régulation et d’autorégulation consensuelles, gages de développement et de la paix.
Des personnes bien connues comme Marie-Louise Etéki Otabela et Joe La Conscience se sont joints aux Hommes de médias pour adresser ce plaidoyer au gouvernement camerounais.
Adeline TCHOUAKAK
© Adeline TCHOUAKAK | Le Messager
A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de presse le 03 mai 2013, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) a appelé les journalistes exerçant à Douala à une mobilisation à la Place du gouvernement.
La manif a débuté timidement du fait de la forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Douala ce 3 mai 2013, journée consacrée à la célébration de la liberté de la presse dans le monde. Par vague, des journalistes arrivent tout de même à la Place du gouvernement de Bonanjo. Un chant de ralliement qui invite à la solidarité dans le corps est entonné, puis l’hymne national. Au pas de course, sont lues tour à tour, la déclaration de manifestation par Narcisse Oum, président régional du Snjc pour le Littoral et la déclaration de l’Unesco à l’occasion de cette célébration par Fénélon Mahop Sen (secrétaire général du Snjc pour le Littoral). Pour Ban Ki Moon secrétaire général de l’Onu et Mme Irina Bokoua (directrice générale de l’Unesco), 600 journalistes ont été tués ces 30 dernières années. Neuf sur 10 de ces tueries restent impunies et tous les jours, révèlent-ils, les journalistes sont violentés, intimidés, agressés psychologiquement et émotionnellement. Fort de ce constat, l’Unesco invite les Etats à assurer la sécurité des journalistes.
Chantage alimentaire
A l’occasion de cette célébration, le Snjc a tenu à dresser un état des lieux de la profession au Cameroun. Sur un document qui tenait sur 10 pages ; lu par le premier vice-président national du Snjc Denis Nkwebo, l’on a pu retenir que la profession de journaliste au Cameroun, est sous le joug des lobbies tribaux et de la corruption qui ont donné naissance aux médias à gages, «de véritables menaces pour la paix». Intimidations, garde à vue abusive, musellement des témoins de l’histoire avec la complicité du gouvernement, chantage alimentaire des patrons de presse qui jusqu’aujourd’hui refusent d’appliquer la by Text-Enhance">convention collective, qu’ils ont signée avec le gouvernement en novembre 2008, le refus du gouvernement de tenir ses promesses sur cette convention à savoir des exonérations fiscales, problèmes de formation, les arriérés de salaires, les stages à durée indéterminée dans les maisons de presse, l’absence de contrats de travail, problème de carte de presse etc. Le Snjc n’a laissé aucune tare. Cette déclaration signée de Félix Cyriaque Ebole Bola, le président du Snjc, dénonce aussi la ligne éditoriale des médias à capitaux publics tels la Crtv et Cameroon-tribune, qui sont des «instruments de propagande au service du parti au pouvoir, le Rdpc». Une posture qui contribue au lavage de cerveau et ne profite pas au gouvernement, qui a plutôt besoin des critiques pour une meilleure gestion de la cité. Le syndicat n’a pas manqué de cogner dur une fois de plus, sur les « états généreux» de la communication convoqués en décembre 2012 par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Des assises dénoncées en son temps par le syndicat, qui les qualifiaient d’ «escroquerie politique et improvisées». Sa position se justifie aujourd’hui parce que « 5 mois plus tard, aucune des résolutions prises n’a encore été mise en œuvre».
Pour palier ces manquements et créer un environnement propice à un meilleur exercice de la profession, le Snjc invite le Mincom à convoquer dans un délai d’un an, un forum national sur les médias. Ce serait l’occasion de réviser la loi sur la communication sociale de décembre 1990, mettre sur pied les instances de régulation et d’autorégulation consensuelles, gages de développement et de la paix.
Des personnes bien connues comme Marie-Louise Etéki Otabela et Joe La Conscience se sont joints aux Hommes de médias pour adresser ce plaidoyer au gouvernement camerounais.
Adeline TCHOUAKAK