Elle, est la sécrétaie générale de l’association des journalistes culturels du Cameroun,présidente du Cinéma numérique ambulant (CNA) au Cameroun, journaliste au quotidien Le Jour. Selon elle, c’est bien de consacrer une journée pour réfléchir à la condition de la femme dans nos sociétés. Seulement, qu’est-ce que les camerounaises en font ? Pas grand-chose. Chez nous, cette journée est devenue un business qui profite à l’entreprise éditrice du pagne, aux bars et autres débits de boissons.
Pouvez-vous vous présenter au public ?
Je m’appelle Stéphanie Dongmo, je suis une journaliste camerounaise. En ce moment, je travaille au quotidien Le Jour à Yaoundé où je m’occupe du Desk Arts, spectacles et médias. Je suis aussi la secrétaire générale de Cameroon art critics (Camac), l’association des journalistes culturels du Cameroun créée le 16 juillet 2010. Le but de cette association est d’encourager les journalistes à se spécialiser dans la culture, de faire le plaidoyer pour qu’il y ait plus de programmes culturels dans les médias locaux et de promouvoir l’excellence dans le traitement du fait culturel à travers des formations que nous organisons. Par ailleurs, je suis la présidente du Cinéma numérique ambulant (CNA) au Cameroun. Le CNA est un réseau de cinémas itinérants qui regroupe des associations indépendantes à but non lucratif, installées dans huit pays : France, Bénin, Niger, Mali, Burkina Faso, Sénégal, Togo et Cameroun. Le CNA est né d’un constat amer : les films africains de qualité ne sont pas vus par le public africain. Il a donc profité de la légèreté du numérique pour amener le cinéma africain vers son public naturel, en organisant des séances de projection non payantes. Son objectif est donc la diffusion des films africains dans des régions où le cinéma n’existe pas.
D'où vous vient cette passion pour le journalisme ?
Les deux passions de ma vie sont la lecture et l’écriture. Ce sont ces passions qui m’ont amenés au journalisme. Je voulais faire un métier dans lequel on lit et on écrit beaucoup. Aussi, je me suis orientée vers le journalisme. Aujourd’hui, je tends à me spécialiser dans le journalisme culturel. C’est un métier que j’adore.
Comment arrivez-vous à gérer votre vie de femme et celle d'employée ?
Je consacre pratiquement tout mon temps à mon travail et à mes activités associatives. De toutes les façons, vie de famille et travail sont conciliables, à condition de savoir bien s’organiser et faire des concessions. Faire des concessions, c’est accepter qu’on ne peut être autant présente sur les deux fronts, c’est privilégier un aspect pour un autre, c’est savoir faire des choix. Pour ma part, le problème ne se pose pas vraiment.
Que pensez-vous de la journée internationale de la femme ?
La journée internationale, je préfère dire des droits des femmes, est une nécessité. C’est bien de consacrer une journée pour réfléchir à la condition de la femme dans nos sociétés. Seulement, qu’est-ce que les camerounaises en font ? Pas grand-chose. Chez nous, cette journée est devenue un business qui profite à l’entreprise éditrice du pagne, aux bars et autres débits de boissons. Se limiter à demander à son mari de faire la cuisine ce jour-là, c’est ne pas comprendre quels sont les enjeux. Se saouler la gueule et ne rentrer qu’au petit matin, c’est prostituer cette journée et mépriser ces femmes qui se sont battu, au péril de leur vie, pour l’obtenir dans un but noble. Telle qu’elle est célébrée au Cameroun, la journée de la femme ternit encore plus son image, d’où le peu de considération que certains ont pour elle.
Faut-t-il vraiment la fêter ?
Cette année au Cameroun, cette célébration est entachée de beaucoup de faits divers dont les femmes sont les victimes. Depuis le début du mois de janviers, plusieurs camerounaises ont été assassinées par leur mari ou leur conjoint. C’est le cas d’Elisabeth II Ngo Ond, une jeune cadre à la Béac. Justice doit être faite pour que les hommes n’imaginent plus qu’ils peuvent impunément attenter à la vie d’une femme par jalousie ou cupidité, fusse-t-elle leur épouse. D’autre part, il y a l’affaire Vanessa Tchatchou dont le bébé a été volé à l’hôpital Gynéco obstétrique et pédiatrique de Ngousso à Yaoundé. Le 8 mars doit être, pour nous, Camerounaises, l’occasion de demander, une fois de plus, que justice soit faite.
Un dernier mot à l'intention de nos lecteurs
J’invite les lecteurs de Camer.be à visiter mon blog, www.stephaniedongmo.blogspot.com . C’est un portail spécialisé dans la culture au Cameroun