Il
a été élu 1er vice président du Front Social Démocratique (SDF),
premier parti de l’opposition, au Cameroun au cours du congrès du parti
qui s’est déroulé du 12 au 14 octobre à Bamenda. Joshua OSih, anglophone
et originaire du Sud-ouest est un homme du consensus. Peu loquace,
mesuré, et adepte d’une transition politique douce au Cameroun, il est
pressenti comme le futur chairman du parti de la balance. Dans
l’entretien qu’il nous a accordé, il nous livre le contenu d’un congrès
qui a vu pour la première fois la participation du RDPC, le parti au
pouvoir que son parti le SDF combat depuis 22 ans.
A la tête du SDF depuis sa création il y a 22 ans, Fru Ndi a une
fois de plus été élu comme chairman du parti pour un mandat de 4 ans.
Une opinion pense qu’il s’éternise au pouvoir.
L’opinion a le droit d’orienter sa pensée dans la direction qu’elle veut. Au Sdf, nous respectons un certain nombre de règles dont nous nous sommes fixés. Par participer comme électeur au Sdf, il faut d’abord être membre du parti, se faire élire comme délégué et aller au congrès. Une fois au congrès vous pouvez voter pour ou contre le président. Nous avons voté avec les bulletins uniques .Dans le cas d’espèce et pour Ni John Fru Ndi il a eu plus de 80% des voix. Son élection n’a souffert d’aucune contestation. Voilà le processus électoral au sein du Sdf.
Selon le rapport du trésorier adjoint du parti, le SDF a reçu au cours des 6 dernières années près de 1,264 milliards de l’Etat. Le pouvoir finance t il votre parti ?
C’est logique et normal que l’Etat du Cameroun finance tous les
partis politiques. Il ne s’agit pas d’un financement irrégulier. La loi
stipule que les parti ont fait un score plus de 5% dans une élection
bénéficient de ce financement. Ce financement est proportionnel. Il en
est de même pour le Rdpc, le parti au pouvoir, le MP, et l’UDC. Ce que
nous décrions c’est que ce financement ne suffit pas pour faire une
réelle démocratie. Les partis doivent être financé à hauteur pour
informer les citoyens sur les avancées démocratiques d’un pays pour que
le moment venu ils puissent faire des choix en toute connaissance et
dans la transparence. Au Sdf, quand la loi de financement des partis est
passée à l’assemblée, les gens qui contribuaient au-delà de leurs
cotisations ont cessés de le faire. Bien au contraire, sans toute fois
dire que cette loi est mauvaise, elle a fait perdre de l’argent au
parti. Cette loi sur le financement des partis politiques est donc à
parfaire pour gérer ne serait ce que le fonctionnement quotidien des
partis
.
Pour la première fois, le RDPC votre adversaire de toujours
était représenté par une délégation conduite par Gregoire Owona,
secrétaire général adjoint du comité central du parti et ministre du
travail et de la sécurité social. Peut-on y voir le début d’un
rapprochement politique entre Fru Ndi et Biya ?
Nous le disons haut et fort, nous n’avons aucune ambition de rapprochement avec le Rdpc. Vous savez, il y a deux formes de transitions politiques. L’une politique et l’autre militaire. Depuis la création du Sdf, nous avons optés pour une transition politique. Or Pour qu’il y ait transition politique, il faut le dialogue. Finalement dans l’histoire politique du Cameroun, le chef du parti au pouvoir et le chef de l’opposition se sont rencontré à Bamenda il y a deux ans. A cette occasion le président Fru Ndi a demandé qu’il y ait une plateforme de dialogue entre le pouvoir et l’opposition pour pouvoir gérer les problèmes sociaux. Malheureusement, cette plateforme n’existe toujours pas. L’idée d’inviter les leaders des autres partis politiques au congrès du Sdf était de démontrer qu’on peut débattre sans violence. La délégation du Rdpc a sans doute appris au congrès du Sdf que les Camerounais sont murs et peuvent faire des choses dans la transparence à l’instar du bulletin unique qui était le mode d’élections au cours de ce congrès.
Malgré tout, le Sdf entrera t il au prochain gouvernement ?
Quel est votre principal challenge comme 1er vice président du parti.
Les étapes sont nombreuses et le chemin difficile, j’ai opté pour le challenger, l’affronter. Je suis en ordre de bataille prêt à faire de mon mieux comme j’ai toujours fait dans ce parti pour apporter le changement politique au Cameroun.