John Fru Ndi: "Notre droit légitime est de considérer d’autres voies pour réaliser le changement politique dans ce pays"
DOUALA - 14 FEV. 2011
© Edmond Kamguia K. | La Nouvelle Expression
C’est l’une des déclarations fortes faite par le président national du Social Democratic Front (Sdf) lors de la conférence de presse donnée mercredi à Douala.
© Edmond Kamguia K. | La Nouvelle Expression
C’est l’une des déclarations fortes faite par le président national du Social Democratic Front (Sdf) lors de la conférence de presse donnée mercredi à Douala.
En présence du président provincial du
Social democratic Front (Sdf) Littoral, Jean-Michel Nintcheu, du
Vice-président national du Sdf, Joshua Osih, des maires, conseillers
municipaux, et membres du Shadow cabinet du Sdf, John Fru Ndi, le
président national du Sdf a effectué sa première sortie médiatique
nationale le mercredi 9 février 2011 à Douala. Une ville qu’il dit très
importante à yeux pour diverses raisons.
Aux journalistes et aux autres participants à la conférence de presse largement consacrée aux enjeux et défis de l’année 2011, au parcours du Sdf depuis sa création dans le sang des martyrs en 1990, au bilan des élections dans notre pays et à Elections Cameroon (Elecam), John Fru Ndi a commencé par souhaiter à tous une année prospère.
Lourd tribut de la jeunesse
Il a déclaré que le gouvernement du Rdpc fera tout pour que son vœu se transforme illusion. Ce d’autant que vingt ans plus tard, les Camerounais ne vivent pas encore dans un environnement où sont garantis l’obligation de rendre compte, l’emploi et la prospérité pour tous. Et la jeunesse paye malheureusement « le plus lourd tribut de ce pourrissement ». John Fru Ndi Fru Ndi observe que la jeunesse, à qui le président Paul Biya a adressé le 10 février 2011 « son vieux refrain connu de tous la veille de la fête de la jeunesse », est piégée par la pauvreté, le manque d’emploi, le désespoir, la faim et le désir d’une vie meilleure. Le vœu du Sdf est que le chef de l’Etat écoute enfin la jeunesse « plutôt que de bâtir des châteaux de promesses qui ne seront jamais réalisées ».
Le Chairman du Sdf a rappelé les événements de février 2008, le ras-le-bol des citoyens, les manifestations dont la répression dans plusieurs villes du pays avait débouché, selon John Fru Ndi, sur la mort de plus de 200 jeunes Camerounais. La moitié des morts provenant de la capitale économique du pays. Une minute de silence a été accordée à tous ces compatriotes qui ont sacrifié leur vie pour la démocratie.
Des compatriotes dont la disparition tragique est constamment commémorée à Douala par une semaine des martyrs organisée par la présidence provinciale du Sdf Littoral. La hiérarchie du Sdf soutient désormais clairement la semaine des martyrs de février 2008. Semaine initiée par la présidence régionale du Sdf Littoral. A l’époque, La Nouvelle Expression s’était étonnée de ce que la hiérarchie du Sdf manifestait une certaine timidité à soutenir la dite initiative.
2011: fin du cauchemar ?
Même si pour nombre de compatriotes l’année 2011 est perçue comme celle de « la fin du cauchemar », pour le Sdf, la route qui conduit au changement politique est encore pleine d’embûches. Il ne faut pas attendre un messie qui viendra libérer le Cameroun. L’organe chargé d’organiser, de gérer et de superviser l’ensemble du processus électoral, « Elecam est taillé sur mesure pour le Rdpc », dit John Fru Ndi qui a ajouté que le Sdf se bat depuis 20 ans pour un meilleur processus électoral.
Le principal parti de l’opposition camerounaise a tout essayé en vain: la rue, l’éducation des citoyens par le porte-à-porte, les médias, la justice, la représentation des leaders mondiaux et la rencontre avec Paul Biya : « J’ai rencontré Paul Biya au sujet d’Elecam et dans l’intérêt supérieur du Cameroun (...) Le Sdf n’entrera pas au Gouvernement (…) », a dit John Fru Ndi. Pour lui, les Camerounais sont capables de défendre leurs droits, mais ils préfèrent le changement pacifique. Seulement « Personne n’a le droit d’abuser de ce sens élevé de patriotisme démontré par les Camerounais des décennies durant », a souligné Ni John Fru Ndi.
Après avoir énuméré les nombreuses frustrations dont ont été victimes les Camerounais depuis l’élection présidentielle d’octobre 1992 « gagnée par le Sdf », mais dont « la victoire a été volée », John Fru Ndi est persuadé qu’Elécam, tel que composé, n’est pas en mesure d’organiser des élections libres, justes, transparentes et démocratiques et que les Camerounais ne font pas confiance en cette structure.
Pour terminer son propos sur ce point, John Fru Ndi a réitéré qu’« il n’y aura pas d’élections au Cameroun avec Elecam ». L’on retient aussi du Chairman du Sdf que « Le régime prouvant sans aucun doute qu’il ne veut pas changer le processus électoral, parce qu’il a besoin de contrôler les résultats des futures élections, notre droit légitime aujourd’hui est de considérer d’autres voies pour réaliser le changement politique dans ce pays », a indiqué Ni John Fru Ndi. Il n’a pas précisé quels moyens seront utilisés, ni quelles voies utilisées pour empêcher la tenue des élections ou pour parvenir au changement souhaité.
Tour en réaffirmant son soutien au président ivoirien Laurent Gbagbo qu’il dit être son ami et dont il est convaincu de la victoire aux élections présidentielles, Ni John Fru Ndi fustive le double langage de la communauté internationale qui joue à cache-cache avec le président Paul Biya au lieu de jouer le jeu de la vérité. En écoutant le cri des Camerounais qui réclament depuis une vraie commission électorale indépendante.
Paul Biya fera-t-il le bon choix ?
Les mêmes raisons qui ont conduit à l’invasion de l’Irak existant au Cameroun, à savoir une corruption rampante, un processus électoral bloqué et une mauvaise gouvernance qui sont tous « des armes de destruction massives », John Fru Ndi souhaite que le chef de l’Etat fasse le bon choix entre sortir la tête haute ou connaître les désagréments des présidents Zine El Abidine Ben Ali de Tunisie et Hosni Moubarak d’Egypte : « Ce qui se passe dans le monde arabe aujourd’hui est une indication claire que la seconde phase de notre combat commun pour la démocratie qui a été inaugurée au Cameroun et ravivée par le Sdf est toujours vivante », a conclu John Fru Ndi.
Aux journalistes et aux autres participants à la conférence de presse largement consacrée aux enjeux et défis de l’année 2011, au parcours du Sdf depuis sa création dans le sang des martyrs en 1990, au bilan des élections dans notre pays et à Elections Cameroon (Elecam), John Fru Ndi a commencé par souhaiter à tous une année prospère.
Lourd tribut de la jeunesse
Il a déclaré que le gouvernement du Rdpc fera tout pour que son vœu se transforme illusion. Ce d’autant que vingt ans plus tard, les Camerounais ne vivent pas encore dans un environnement où sont garantis l’obligation de rendre compte, l’emploi et la prospérité pour tous. Et la jeunesse paye malheureusement « le plus lourd tribut de ce pourrissement ». John Fru Ndi Fru Ndi observe que la jeunesse, à qui le président Paul Biya a adressé le 10 février 2011 « son vieux refrain connu de tous la veille de la fête de la jeunesse », est piégée par la pauvreté, le manque d’emploi, le désespoir, la faim et le désir d’une vie meilleure. Le vœu du Sdf est que le chef de l’Etat écoute enfin la jeunesse « plutôt que de bâtir des châteaux de promesses qui ne seront jamais réalisées ».
Le Chairman du Sdf a rappelé les événements de février 2008, le ras-le-bol des citoyens, les manifestations dont la répression dans plusieurs villes du pays avait débouché, selon John Fru Ndi, sur la mort de plus de 200 jeunes Camerounais. La moitié des morts provenant de la capitale économique du pays. Une minute de silence a été accordée à tous ces compatriotes qui ont sacrifié leur vie pour la démocratie.
Des compatriotes dont la disparition tragique est constamment commémorée à Douala par une semaine des martyrs organisée par la présidence provinciale du Sdf Littoral. La hiérarchie du Sdf soutient désormais clairement la semaine des martyrs de février 2008. Semaine initiée par la présidence régionale du Sdf Littoral. A l’époque, La Nouvelle Expression s’était étonnée de ce que la hiérarchie du Sdf manifestait une certaine timidité à soutenir la dite initiative.
2011: fin du cauchemar ?
Même si pour nombre de compatriotes l’année 2011 est perçue comme celle de « la fin du cauchemar », pour le Sdf, la route qui conduit au changement politique est encore pleine d’embûches. Il ne faut pas attendre un messie qui viendra libérer le Cameroun. L’organe chargé d’organiser, de gérer et de superviser l’ensemble du processus électoral, « Elecam est taillé sur mesure pour le Rdpc », dit John Fru Ndi qui a ajouté que le Sdf se bat depuis 20 ans pour un meilleur processus électoral.
Le principal parti de l’opposition camerounaise a tout essayé en vain: la rue, l’éducation des citoyens par le porte-à-porte, les médias, la justice, la représentation des leaders mondiaux et la rencontre avec Paul Biya : « J’ai rencontré Paul Biya au sujet d’Elecam et dans l’intérêt supérieur du Cameroun (...) Le Sdf n’entrera pas au Gouvernement (…) », a dit John Fru Ndi. Pour lui, les Camerounais sont capables de défendre leurs droits, mais ils préfèrent le changement pacifique. Seulement « Personne n’a le droit d’abuser de ce sens élevé de patriotisme démontré par les Camerounais des décennies durant », a souligné Ni John Fru Ndi.
Après avoir énuméré les nombreuses frustrations dont ont été victimes les Camerounais depuis l’élection présidentielle d’octobre 1992 « gagnée par le Sdf », mais dont « la victoire a été volée », John Fru Ndi est persuadé qu’Elécam, tel que composé, n’est pas en mesure d’organiser des élections libres, justes, transparentes et démocratiques et que les Camerounais ne font pas confiance en cette structure.
Pour terminer son propos sur ce point, John Fru Ndi a réitéré qu’« il n’y aura pas d’élections au Cameroun avec Elecam ». L’on retient aussi du Chairman du Sdf que « Le régime prouvant sans aucun doute qu’il ne veut pas changer le processus électoral, parce qu’il a besoin de contrôler les résultats des futures élections, notre droit légitime aujourd’hui est de considérer d’autres voies pour réaliser le changement politique dans ce pays », a indiqué Ni John Fru Ndi. Il n’a pas précisé quels moyens seront utilisés, ni quelles voies utilisées pour empêcher la tenue des élections ou pour parvenir au changement souhaité.
Tour en réaffirmant son soutien au président ivoirien Laurent Gbagbo qu’il dit être son ami et dont il est convaincu de la victoire aux élections présidentielles, Ni John Fru Ndi fustive le double langage de la communauté internationale qui joue à cache-cache avec le président Paul Biya au lieu de jouer le jeu de la vérité. En écoutant le cri des Camerounais qui réclament depuis une vraie commission électorale indépendante.
Paul Biya fera-t-il le bon choix ?
Les mêmes raisons qui ont conduit à l’invasion de l’Irak existant au Cameroun, à savoir une corruption rampante, un processus électoral bloqué et une mauvaise gouvernance qui sont tous « des armes de destruction massives », John Fru Ndi souhaite que le chef de l’Etat fasse le bon choix entre sortir la tête haute ou connaître les désagréments des présidents Zine El Abidine Ben Ali de Tunisie et Hosni Moubarak d’Egypte : « Ce qui se passe dans le monde arabe aujourd’hui est une indication claire que la seconde phase de notre combat commun pour la démocratie qui a été inaugurée au Cameroun et ravivée par le Sdf est toujours vivante », a conclu John Fru Ndi.