JOE LA CONSCIENCE'ILS ME TIENNENT A L'OEIL

Joe La Concience:Camer.bePour mémoire, son fils Patrick Lionel Ayah Kameni, 11 ans, est la première victime des tueries de février 2008, cet enfant ayant été exécuté dans le salon en question par des soldats alors que son père protestait contre le changement constitutionnel qui a maintenu le tyran de Yaoundé au pouvoir jusqu'à ce jour. En 2008, j'ai mené avec d'autres compatriotes la campagne pour sa libération de prison, et il fut gracié et libéré. Lisons Joe la Conscience:

Salut chers amis, c'est avec un gros pincement au dos que je vous adresse cette correspondance afin que nul n'en ignore, et surtout que s'il m'arrivait quelque chose il faudra savoir à qui me reclamer. En effet le mardi 18 sept dernier, il s'est passé quelque chose d'absolumment effrayant dans ma vie.

Il se trouve que j'ai été appelé d'urgence par mon épouse alors que j'étais dans un cybercafé de ma ville de Loum. Rappliquant immédiatement parceque pensant qu'il s'agissait comme d'habitude de clients de cercueil, je serai surpris de rencontrer sur place, une demi douzaine de policiers qui avaient entierement investis mon domicile sous la presence et le regard impuissant de mon épouse qui était obligée de s'exécuter.

Une fois à l'interieur, je trouverai un commissaire de police en tenue farfouillant dans mon ordinateur: Il s'en suivra alors une véritable discussion de sourd, mes ches invités obligés voulant me faire avaler le fait qu'ils n'avaient pas de compte à me rendre, et qu'ils avaient ordre de perquisitionner mon domicile, et que l'absence de mandat n'était pas un problème.

Ces policiers dont je ne reconnaissais aucun et qui refusaient de décliner leur identité, avaient garé dehors l'un de leur pick up double cabine, ou se trouvait l'un d'entre eux. C'est alors que le commissaire toujours assis derrière mon ordinateur va me demander qui sont ceux qui me soutiennent? question à laquelle je ne répondrai pas, et lui de me rétorquer que de toutes les façons ils sauront ce qu'ils veulent savoir.

Et quand je leur ai demandé ce qu'ils souhaitaient savoir: ils m'ont répondu qu'ils sont en possession d'information sérieuses selon lesquelles je préparerais une série de manifestations de rue en vue d'exiger la déclaration des biens du chef de l'état, l'abolition d'élecam, et surtout que je préparerais une plainte contre le président de la république au sujet des massacre de février 2008 devant les tribunaux camerounais, ce à quoi je répondrai par mon silence.

Il m'inviteront alors à les suivre dans leur véhicule ou un ordinateur portable me sera remis pour que j'ouvre ma boite, afin qu'ils puissent contrôler ma correspondance. Vous comprendrez que j'aurais été fou si je cédais à cette demande exigence. Devant leur insistance, je me mettrais alors à crier pour attirer les gens du voisinage qui accouraient déjà, et c'est alors qu'ils me diront qu'ils me tienne à l'oeil, et qu'au moindre fax pas ils me prendront, parce qu'ils ont l'impression que la leçon de fevrier 2008 ne m'a pas suffit, après quoi, il vont démarrer pour disparaitre en prenant la direction de Douala, sans descendre au commissariat de la ville.

Alors voici donc une situation bien dramatique qui me donne l'impression de vivre dans l'ex URSS, car je me sens désormais épié partout ou je vais au Cameroun.

Je tiens donc toute l'opinion nationale et internationale à témoin si jamais il m'arrivait quelque chose, merci et à bientôt.'

© Correspondance via Patrice Nganang : Joe La Conscience


23/09/2012
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