Jeunesse de Mimboman où une journée en enfer ! Par Dr Vincent-Sosthène FOUDA
DOUALA - 04 FEV. 2013
© Dr Vincent-Sosthène FOUDA* | Le Messager
© Dr Vincent-Sosthène FOUDA* | Le Messager
"Jeunesse
de Mimboman ! J’ai essayé pendant 4 heures de temps de vivre en toi, de
changer mon costume et de vivre ta vie ! Jeunesse de Mimboman, il faut
entendre par là des individus de tout sexe entre 3 et 40 ans, je n’ai
pas pu aller au-delà de l’âge que j’ai aujourd’hui."
Jeunesse de Mimboman où une journée en enfer !
Jeunesse de Mimboman ! J’ai essayé pendant 4 heures de temps de vivre en toi, de changer mon costume et de vivre ta vie ! Jeunesse de Mimboman, il faut entendre par là des individus de tout sexe entre 3 et 40 ans, je n’ai pas pu aller au-delà de l’âge que j’ai aujourd’hui. Ce sont des jeunes au faciès bien triste qui vivent dans cette cité dortoir pour la grande majorité et pour d’autre, une véritable prison puisqu’ils ne connaissent rien d’autre du Cameroun que cette cité dans laquelle ils sont nés et y vivent sans se poser la question de savoir ce qu’il y a de l’autre côté de la colline. Mimboman est un véritable ghetto social à faibles revenus pour beaucoup, ghetto de sans revenu pour d’autres et le taux de chômage ici semble être au-dessus de la moyenne nationale que je vais chercher dans un entretien que la journaliste éditorialiste Henriette Ekwé a accordé à RFI le 22 novembre 2012 où elle affirme que « 70% de la population active est en sous-emploi et 30% est dans l’extrême pauvreté. » Je garde aussi en esprit les résultats de la deuxième enquête des ménages de 1996 et reprise en 2001 sans véritablement modifier les statistiques avancées. Mimbonan c’est donc une jeunesse prompt à la délinquance mais fait possiblement rare dans l’histoire des quartiers de Yaoundé, nous avons dénombré 23 établissements scolaires de la maternelle aux secondaires avec des collèges technique dont celui tenu par les Salésiens de Dom Bosco, l’archidiocèse de Yaoundé est présente ici avec 4 paroisses tenues par trois congrégations religieuses à vocation éducative à savoir les Salésiens déjà nommés, les Clarétains, les Conceptionnistes propriétaires du célèbre collège P. Monti. Un autre fait surprenant de Mimbonan pour l’observateur de la journée que j’ai été, c’est la forte présence de demeures cossus et les noms à pâlir d’envie pour d’autres quartiers, un général d’armée, le général Ebaka, une demi-douzaine d’officiers de l’armée camerounaise, 23 magistrats, 34 professeurs d’université parmi lequel le philosophe Fabien EboussiBoulaga qui vivent !
Force est de constater que le jeune "wesh" de Mimboman inspire bien plus dégoût et crainte ici comme à l’extérieur de ce vaste village des Baaba eux qui ont donné un ministre à la République Augustin Edzoa, deux légendes du football MbidaAbéga Grégoire dit Arantès et Abéga Mbida Théophile dit Docteur ! C’est ce Mimboman qui attire méfiance et peur, il suffit de lire les journaux, d’écouter la radio, de regarder les images insoutenables que nous présentent différentes chaînes de télévision ! Ce Mimboman avec la station de radio Kiss FM « la radio de l’amour » peut-on lire juste en face de la gare des motos-taxis qui jouxte la gare pour les voyageurs à destination du département du Nlong et Mfoumou mais aussi de certaines localités de l’Est et du Sud.Mimboman est au cœur du crime organisé dans la cité capitale avec une signature qui traumatise. Nous pouvons aussi lire les différents commentaires dans les réseaux sociaux, voir tout le mal que nous pensons de la jeunesse de Mimboman et des motos-taxis rapidement désignés comme étant les coupables parfaits des tueries ! Il y a au moins 500 motos-taxis qui desservent les 4 entrées de Mimboman Ecole (Mimboman I), Château (Mimboman II), Dom Bosco, Feicom.
Oui à Mimboman pour ceux qui trouvent avant d’avoir cherché, jeunesse, sous-emploi non emploi riment avec délinquance, meurtriers, adeptes de secte pour faire référence à un ouvrage devenu célèbre sur la place de la non lecture épistémologique des faits de société au Cameroun.
Tentons ici une sociologie proche de la réalité, en se mettant à la place du jeune de Mimboman si détesté par la majorité, par les bien-pensants et désigné aujourd’hui bouc-émissaire:
-Je suis né à Ossim (dans l’arrondissement de Bokito) mes parents ou grand-parents y vivent encore, arrivés à Yaoundé dans l'espoir de trouver un travail dans les années 90, je n’ai rien trouvé mais je me suis tapé une fille et nous avons aujourd’hui 3 enfants. Je me débrouille tous les jours pour faire bouillir la marmite et je peux tout faire pour donner un avenir à mes enfants et donner un coup de main à mes parents au village. Ils sont fiers de savoir que je suis à Yaoundé, je suis une main d’œuvre docile et bon marché mais même le Feicom dans le quartier ne nous donne pas le travail.
J'ai fréquenté les institutions de la République, notamment l'école. J'y ai appris à lire, écrire, compter et un peu l'Histoire. Ma langue maternelle est le Yambassa et je me débrouille en français comme tout le monde ici.
- En regardant autour de moi dans mon quartier, je constate que bien peu en sont sortis. Je sais pertinemment que même avec un bon diplôme, il est inutile de tenter d’espérer de trouver le travail, nous regardons les chinois construire la route, ils nous amusent avec leur gros camion jaune. Mon petit-frère a le diplôme de Soa mais il serre aussi chez moi pour manger parce qu’il n’y a pas le travail ! On fait même la moto mais les patrons ne payent pas alors parfois on prend trois personnes sur la moto et le patron a deux et nous on se débrouille avec l’autre passager.
Dans le quartier nous avons des cybers nous pouvons aller quand il y a un peu de temps regarder les choses sur Internet surtout les filles, ici le porno c’est gratuit et en plus même les filles ne sont pas chères vraiment. Même simplement avec un tour de moto la petite libère. Voila pourquoi je pense qu’on nous accuse pour rien. Il faut regarder dans les grandes maisons avec clôture là, c’est dans cette maison qu’on sort les cadavres des filles dans la nuit pour les déposer dans les herbes et ils referment leur porte personne ne voit rien.
- Mon film préféré ? Mais pourquoi préférer un seul film ? Nous regardons les films qui passe à TV quand il y a le courant sinon nous nous racontons nos histoires et comme vous voyez les jeunes jouent au football et tapent les divers. Est-ce que vous voyez ici que nous vivons comme dans un quartier où il se passe de mauvaises choses ? Parce que tout le monde sait que ce n’est pas nous, ce sont les grands-là qui font les crimes.
- J'écoute aussi du Rap qui m'apprend plus à haïr le Président avec ses ministres, ses DG comme celui du Feicom qui a arrangé la route jusqu’à l’entrée de sa société. Valsero est très fort dans ce qu’il chante c’est la vérité. Moi si j’ai moyen je quitte le pays pour me trouver une femme blanche qui va me permettre aussi d’être en haut avec mes enfants. Il y a quel avenir dans ce quartier ? Je vous dis que le Rap de Valsero dit tout si vous écoutez bien vous allez comprendre ce que nous vivons ici, c’est un jeune qui nous regarde et c’est un rebelle comme nous tous ici mais c’est seulement que nous ne pouvons pas tout dire parce que nous manquons de courage. Ce serait bien si nous pouvions nous exprimer tous et canaliser notre énergie.
- Tout le monde, personne je dis personne ne croit à la politique ici nous connaissons le Rdpc mais ce sont les voleurs même le Sdf et Mdam Njoya ils font la politique pour eux, pour leurs familles notre affaire est où dedans ? Personne ne s’inscrit sur les listes parce que chacun connait les résultats des élections il n’y a que Dieu qui peut enlever Paul Biya. Il est le fon de fon chez les anglophones, les Douala l’ont mis dans le Wouri 9 minutes vous croyez que nous pouvons quoi ?
- Je m'invente des histoires de baise extraordinaires, malgré le fait que je ne sois jamais allé dans les boites de nuit du centre-ville, parce que notre niveau est ici au quate au bas de l’échelle sociale. Ici j’ai mes amis qui viennent de mon département mais aussi les gens qui viennent d’ailleurs et les baaba nous sommes entre nous dans la même galère. Quand vous entendez le chef parler, il fait ce qu’il défend les morts ici c’est plus de trente. Mais personne ne veut dire la vérité. Bon grand frère merci de venir ici dans notre quartier et je sais que vous allez dire ce que vous avez vu, les autres voleurs là nous n’avons rien avec eux ! Nous refusons de porter le chapeau des crimes c’est très grave mes enfants ne vont plus à l’école tant qu’on ne sait pas qui tue les filles ici.
Comprendre nécessite de l'empathie. Il ne s'agit pas d'excuser (quoique la société tri confessionnelle du Cameroun porte en elle les racines du pardon, c’est un concept essentiel) mais de se mettre à la place du jeune de Mimboman tombé dans tous les pièges tendus par le Système : c'est devenu un délinquant qui n'a rien à voir avec les tueurs déguisés en moto-taxi. Ce jeune est en pleine crise identitaire et d’avenir, maîtrise peu de choses dans sa triste vie qui ne lui fait pas de cadeau. N'hésitez pas à lui en parler, le sportswear et la mauvaise éducation ne sont pas des fatalités. L’Etat peut et doit encore ici car vous l’avez constaté avec moi, aucune force de police ici ! On annonce l’ouverture prochaine d’un commissariat mais ce n’est pas d’un commissariat dont on a besoin mais de trois ! On situerait le premier à la limite de Nkolodou non loin du dispensaire des sœurs Filles de Marie, un autre un peu après le dernier Poteau lieu-dit immeuble de la mort et un autre juste avant le la gare routière et celles des motos-taxis. Oui l’Etat a besoin d’être présent par ses collectivités décentralisées notamment la Marie devrait prendre l’initiative de construire des bureaux annexes, il faut une sensibilisation pour lutter contre le crime organisé c’est possible et c’est maintenant qu’il faut former, in-former. C’est une erreur de croire que gouverner c’est prévoir, gouverner c’est agir au quotidien pour le bien être des uns et des autres mieux pour le bien-être de tous.
Dr Vincent-Sosthène FOUDA
*Homme politique en immersion à Mimboman
Avec le soutien logistique de CLC «Think Tank»
Jeunesse de Mimboman ! J’ai essayé pendant 4 heures de temps de vivre en toi, de changer mon costume et de vivre ta vie ! Jeunesse de Mimboman, il faut entendre par là des individus de tout sexe entre 3 et 40 ans, je n’ai pas pu aller au-delà de l’âge que j’ai aujourd’hui. Ce sont des jeunes au faciès bien triste qui vivent dans cette cité dortoir pour la grande majorité et pour d’autre, une véritable prison puisqu’ils ne connaissent rien d’autre du Cameroun que cette cité dans laquelle ils sont nés et y vivent sans se poser la question de savoir ce qu’il y a de l’autre côté de la colline. Mimboman est un véritable ghetto social à faibles revenus pour beaucoup, ghetto de sans revenu pour d’autres et le taux de chômage ici semble être au-dessus de la moyenne nationale que je vais chercher dans un entretien que la journaliste éditorialiste Henriette Ekwé a accordé à RFI le 22 novembre 2012 où elle affirme que « 70% de la population active est en sous-emploi et 30% est dans l’extrême pauvreté. » Je garde aussi en esprit les résultats de la deuxième enquête des ménages de 1996 et reprise en 2001 sans véritablement modifier les statistiques avancées. Mimbonan c’est donc une jeunesse prompt à la délinquance mais fait possiblement rare dans l’histoire des quartiers de Yaoundé, nous avons dénombré 23 établissements scolaires de la maternelle aux secondaires avec des collèges technique dont celui tenu par les Salésiens de Dom Bosco, l’archidiocèse de Yaoundé est présente ici avec 4 paroisses tenues par trois congrégations religieuses à vocation éducative à savoir les Salésiens déjà nommés, les Clarétains, les Conceptionnistes propriétaires du célèbre collège P. Monti. Un autre fait surprenant de Mimbonan pour l’observateur de la journée que j’ai été, c’est la forte présence de demeures cossus et les noms à pâlir d’envie pour d’autres quartiers, un général d’armée, le général Ebaka, une demi-douzaine d’officiers de l’armée camerounaise, 23 magistrats, 34 professeurs d’université parmi lequel le philosophe Fabien EboussiBoulaga qui vivent !
Force est de constater que le jeune "wesh" de Mimboman inspire bien plus dégoût et crainte ici comme à l’extérieur de ce vaste village des Baaba eux qui ont donné un ministre à la République Augustin Edzoa, deux légendes du football MbidaAbéga Grégoire dit Arantès et Abéga Mbida Théophile dit Docteur ! C’est ce Mimboman qui attire méfiance et peur, il suffit de lire les journaux, d’écouter la radio, de regarder les images insoutenables que nous présentent différentes chaînes de télévision ! Ce Mimboman avec la station de radio Kiss FM « la radio de l’amour » peut-on lire juste en face de la gare des motos-taxis qui jouxte la gare pour les voyageurs à destination du département du Nlong et Mfoumou mais aussi de certaines localités de l’Est et du Sud.Mimboman est au cœur du crime organisé dans la cité capitale avec une signature qui traumatise. Nous pouvons aussi lire les différents commentaires dans les réseaux sociaux, voir tout le mal que nous pensons de la jeunesse de Mimboman et des motos-taxis rapidement désignés comme étant les coupables parfaits des tueries ! Il y a au moins 500 motos-taxis qui desservent les 4 entrées de Mimboman Ecole (Mimboman I), Château (Mimboman II), Dom Bosco, Feicom.
Oui à Mimboman pour ceux qui trouvent avant d’avoir cherché, jeunesse, sous-emploi non emploi riment avec délinquance, meurtriers, adeptes de secte pour faire référence à un ouvrage devenu célèbre sur la place de la non lecture épistémologique des faits de société au Cameroun.
Tentons ici une sociologie proche de la réalité, en se mettant à la place du jeune de Mimboman si détesté par la majorité, par les bien-pensants et désigné aujourd’hui bouc-émissaire:
-Je suis né à Ossim (dans l’arrondissement de Bokito) mes parents ou grand-parents y vivent encore, arrivés à Yaoundé dans l'espoir de trouver un travail dans les années 90, je n’ai rien trouvé mais je me suis tapé une fille et nous avons aujourd’hui 3 enfants. Je me débrouille tous les jours pour faire bouillir la marmite et je peux tout faire pour donner un avenir à mes enfants et donner un coup de main à mes parents au village. Ils sont fiers de savoir que je suis à Yaoundé, je suis une main d’œuvre docile et bon marché mais même le Feicom dans le quartier ne nous donne pas le travail.
J'ai fréquenté les institutions de la République, notamment l'école. J'y ai appris à lire, écrire, compter et un peu l'Histoire. Ma langue maternelle est le Yambassa et je me débrouille en français comme tout le monde ici.
- En regardant autour de moi dans mon quartier, je constate que bien peu en sont sortis. Je sais pertinemment que même avec un bon diplôme, il est inutile de tenter d’espérer de trouver le travail, nous regardons les chinois construire la route, ils nous amusent avec leur gros camion jaune. Mon petit-frère a le diplôme de Soa mais il serre aussi chez moi pour manger parce qu’il n’y a pas le travail ! On fait même la moto mais les patrons ne payent pas alors parfois on prend trois personnes sur la moto et le patron a deux et nous on se débrouille avec l’autre passager.
Dans le quartier nous avons des cybers nous pouvons aller quand il y a un peu de temps regarder les choses sur Internet surtout les filles, ici le porno c’est gratuit et en plus même les filles ne sont pas chères vraiment. Même simplement avec un tour de moto la petite libère. Voila pourquoi je pense qu’on nous accuse pour rien. Il faut regarder dans les grandes maisons avec clôture là, c’est dans cette maison qu’on sort les cadavres des filles dans la nuit pour les déposer dans les herbes et ils referment leur porte personne ne voit rien.
- Mon film préféré ? Mais pourquoi préférer un seul film ? Nous regardons les films qui passe à TV quand il y a le courant sinon nous nous racontons nos histoires et comme vous voyez les jeunes jouent au football et tapent les divers. Est-ce que vous voyez ici que nous vivons comme dans un quartier où il se passe de mauvaises choses ? Parce que tout le monde sait que ce n’est pas nous, ce sont les grands-là qui font les crimes.
- J'écoute aussi du Rap qui m'apprend plus à haïr le Président avec ses ministres, ses DG comme celui du Feicom qui a arrangé la route jusqu’à l’entrée de sa société. Valsero est très fort dans ce qu’il chante c’est la vérité. Moi si j’ai moyen je quitte le pays pour me trouver une femme blanche qui va me permettre aussi d’être en haut avec mes enfants. Il y a quel avenir dans ce quartier ? Je vous dis que le Rap de Valsero dit tout si vous écoutez bien vous allez comprendre ce que nous vivons ici, c’est un jeune qui nous regarde et c’est un rebelle comme nous tous ici mais c’est seulement que nous ne pouvons pas tout dire parce que nous manquons de courage. Ce serait bien si nous pouvions nous exprimer tous et canaliser notre énergie.
- Tout le monde, personne je dis personne ne croit à la politique ici nous connaissons le Rdpc mais ce sont les voleurs même le Sdf et Mdam Njoya ils font la politique pour eux, pour leurs familles notre affaire est où dedans ? Personne ne s’inscrit sur les listes parce que chacun connait les résultats des élections il n’y a que Dieu qui peut enlever Paul Biya. Il est le fon de fon chez les anglophones, les Douala l’ont mis dans le Wouri 9 minutes vous croyez que nous pouvons quoi ?
- Je m'invente des histoires de baise extraordinaires, malgré le fait que je ne sois jamais allé dans les boites de nuit du centre-ville, parce que notre niveau est ici au quate au bas de l’échelle sociale. Ici j’ai mes amis qui viennent de mon département mais aussi les gens qui viennent d’ailleurs et les baaba nous sommes entre nous dans la même galère. Quand vous entendez le chef parler, il fait ce qu’il défend les morts ici c’est plus de trente. Mais personne ne veut dire la vérité. Bon grand frère merci de venir ici dans notre quartier et je sais que vous allez dire ce que vous avez vu, les autres voleurs là nous n’avons rien avec eux ! Nous refusons de porter le chapeau des crimes c’est très grave mes enfants ne vont plus à l’école tant qu’on ne sait pas qui tue les filles ici.
Comprendre nécessite de l'empathie. Il ne s'agit pas d'excuser (quoique la société tri confessionnelle du Cameroun porte en elle les racines du pardon, c’est un concept essentiel) mais de se mettre à la place du jeune de Mimboman tombé dans tous les pièges tendus par le Système : c'est devenu un délinquant qui n'a rien à voir avec les tueurs déguisés en moto-taxi. Ce jeune est en pleine crise identitaire et d’avenir, maîtrise peu de choses dans sa triste vie qui ne lui fait pas de cadeau. N'hésitez pas à lui en parler, le sportswear et la mauvaise éducation ne sont pas des fatalités. L’Etat peut et doit encore ici car vous l’avez constaté avec moi, aucune force de police ici ! On annonce l’ouverture prochaine d’un commissariat mais ce n’est pas d’un commissariat dont on a besoin mais de trois ! On situerait le premier à la limite de Nkolodou non loin du dispensaire des sœurs Filles de Marie, un autre un peu après le dernier Poteau lieu-dit immeuble de la mort et un autre juste avant le la gare routière et celles des motos-taxis. Oui l’Etat a besoin d’être présent par ses collectivités décentralisées notamment la Marie devrait prendre l’initiative de construire des bureaux annexes, il faut une sensibilisation pour lutter contre le crime organisé c’est possible et c’est maintenant qu’il faut former, in-former. C’est une erreur de croire que gouverner c’est prévoir, gouverner c’est agir au quotidien pour le bien être des uns et des autres mieux pour le bien-être de tous.
Dr Vincent-Sosthène FOUDA
*Homme politique en immersion à Mimboman
Avec le soutien logistique de CLC «Think Tank»