Le fondateur de ce groupe musical parle de ce qui reste de lui aujourd'hui et évoque le décès de Zanzibar
Que reste-t-il du groupe de bikutsi « Les Têtes brûlées » aujourd'hui ?
Il serait difficile de capitaliser l'héritage des Têtes brûlées
aujourd'hui. Disons qu'il reste six Cd, un film et des photos. Il y a un
film qui a été enregistré à New-York mais qui n'est jamais sorti.
Maintenant, il y a un groupe fondé sur les anciens membres des Têtes
brûlées, qui a la prétention de continuer sans mon avis. Il s'agit de
Roger Mekongo et Affata André qui sont actuellement soutenus par
l'Institut français du Cameroun.
Pourquoi n'admettez-vous pas qu'Ebogo Emeran n'a jamais été le parrain des Têtes brûlées ?
Tout simplement parce que c'est moi qui ai créé le nom et le
look des Têtes brûlées. C'est moi qui logeais les musiciens. A l'époque,
certains artistes ont joué avec lui, mais lorsque j'ai créé le groupe,
les musiciens sont venus me voir. Je dois dire que d'autres sont restés
avec lui pour constituer les « Mollets d'acier ».
Le public continue de se demander ce qui a tué Zanzibar…
C'est physiquement un mélange d'alcool et d'amphétamines, une drogue,
puisqu'avant de mourir, il a dit avoir bu de ce produit. Je dois dire
qu'il avait aussi bu toute la nuit. Avant cela, il était venu m'annoncer
son mariage avec une métisse, Corine. Je trouvais que ce mariage était
précipité. Plus tard, un clash est intervenu avec Marie-Rose, sa copine
qui était restée au pays. Le jour de sa mort, on m'a appelé pour me
signifier que Zanzibar gisait au sol et qu'il ne répondait pas. Arrivé
sur les lieux, on l'a conduit à la clinique Fouda. Ça n'allait pas
toujours, il hurlait : «C'est Zanzibar qui va mourir comme ça ? ». Il
m'a confié, en me serrant la cuisse, et tous ceux qui étaient là l'ont
compris : «J'ai bu des comprimés ». Et moi de demander «lesquels ?».
C'est à ce moment qu'on nous a mis dehors.