J M. Eloundou: "Owona Nguini est la potentialité absolue de toutes les facettes du combat"
Le 28 juillet 2009, le Comité National de Lutte contre l’Inertie a proposé la candidature de Mathias Eric OWONA NGUINI pour la présidentielle de 2011. Cette action a suscité un grand débat au Cameroun où les partis politiques semblent avoir jeté l’éponge, face à un RDPC conquérant. L’un des signataires de la déclaration de candidature s’exprime sur la question sur Icicemac.Com."Nous encourageons notre poulain Owona Nguini. Nous le rassurons de ce que la jeunesse.- elle représente 80% de la population- est avec lui"
Monsieur Joseph Marie ELOUNDOU depuis le 28 juillet 2009 vous avez proposé la candidature de Mathias Eric OWONA NGUINI à l’élection présidentielle de 2011. Comment cela s’est-il passé ?
Joseph Marie ELOUNDOU:
Il est bon de préciser que ce n’est pas Joseph Marie ELOUNDOU en tant
qu‘individu qui a suscité cette candidature. Pour que vos lecteurs
comprennent bien, il est bon que je décrive succinctement la genèse de
cette affaire. Le Comite National de Lutte contre l’Inertie (CONALI)
est une association crée en janvier 2004, suite à une adresse du chef
de l’Etat Paul BIYA à la nation le 31 décembre 2003. A cette
occasion, Paul BIYA avait identifié, puis stigmatisé l’Inertie comme le
plus grand mal dont souffre notre pays. Saisissant la balle au bond, un
groupe d’hommes de médias décidaient alors de créer Le Comite National
de Lutte contre l’Inertie. La mission principale du CONALI est de mener
des réflexions sur les questions majeures interpellant la vie du pays ;
de mettre les résultats de ces analyses à la disposition du peuple, des
leaders d’opinion, des décideurs et des institutions, afin de les
conscientiser. C’est une stratégie portée par la trilogie
Information-Education- Communication. Le CONALI n’a donc pas été créé
pour les besoins d’une cause opportuniste.
Par ailleurs, depuis un
certain temps, toute l’activité politique tourne autour d’un parti
politique et d’un seul homme. Le RDPC et son président occupe l’espace
politique avec des futilités du genre : le Code BIYA, les richesses
bien ou mal acquis, les vacances dispendieuses. Tout ceci dans une
cacophonie soutenue par les motions de soutien.
Pour ce qui concerne la candidature de Mathias Eric OWONA NGUINI, vous devez savoir qu’elle relève d’une étrange coïncidence. Je m’explique, le CONALI est entrain de mener une réflexion dans le cadre d’une technologie dénommée le Programme Alternatif Camerounais (P. A C). Cette réflexion découle d’une problématique devenue aiguë à la suite du décès d’Omar BONGO ONDIMBA. Le cas du Gabon a renforcé les appréhensions que nous abritions depuis la modification de l‘article 6-2 de la Constitution, au sujet de l’alternance à la tête de l’Etat au Cameroun. Il y a un déficit de visibilité qui inquiète. Par ailleurs, le marché politique accuse une vacuité de produits attractifs. Les partis politiques de l’opposition affichant une étrange inertie, face à un RDPC omniprésent avec ses motions de soutien. Un tel environnement politique ne peut être porteur à terme de paix et de prospérité. Le CONALI, après analyse a abouti à la conclusion que la seule chose en fin de compte qui intéresse ceux qui nous gouvernent c’est la conservation du pouvoir.
En effet, la stratégie du pouvoir a été d’affaiblir l’opposition, afin de s’assurer la conservation éternelle du pouvoir TCHIROMA, MUSTAPHA, HOGBE NLEND, MBILA, BELLO BOUBA, HELE Pierre, DAKOLE, RE/ TCHIROMA. Tous se sont ralliés, abandonnant le peuple dans le désarroi. Sans oublier les multiples batailles intestines, cas de l’UPC et du SDF, ainsi que les soupçons de corruption qui pèsent sur le chairman du SDF. L’incapacité à produire une candidature unique a définitivement donné le coup de grâce à une opposition sans programme commun minimum. En tant qu’organisation de la société civile, soucieuse de justice, d’équité et de transparence, l’hypertrophie du RDPC estimons–nous, hypothèque gravement la concurrence et partant la démocratie. Afin de contribuer à briser l’unanimisme ambiant, le CONALI a donc conçu le Programme Alternatif Camerounais PAC). La I ère phase du PAC consistait à mettre sur pied une commission de sélection des candidats. Cette commission a repéré une quinzaine d’acteurs, les plus en vue du microsome socio- politique camerounais.
Que pensez vous de ceux qi disent que la proposition Mathias Eric OWONA NGUINI à l’élection présidentielle de 2011 est un ballon d’essai de la part de Joseph Marie ELOUNDOU, mais avec l’accord tacite de OWONA NGUINI lui même ?
JME: C’est de la spéculation. Qui vivra verra.
Venons – en à M. Mathias Eric OWONA NGUINI.
JME: Je vois que vous êtes pressés. Parmi les quinze nominés, se trouvait précisément Mathias Eric OWONA NGUINI. Dans la même période et incidemment, nous avons été approchés par le MBOMBOG MBOG BASSONG. Il nous a informé qu’il était porteur d’une « information » (message). Celle selon laquelle, les oracles lui ont révélé que Mathias Eric OWONA NGUINI était appelé à jouer un rôle majeur dans la transition politique au Cameroun. Il se trouve que pour nous, Mathias Eric OWONA NGUINI figurait parmi les présidentiables. Il était d’ailleurs en très bonne position. S’étant notamment distingué par son engagement citoyen et sa virginité politique.En tant qu’africain, cette révélation du MBOMBOG MBOG BASSONG, intellectuel de renom, auteur de plus d’une demi douzaine de dont personne ne peut douter de la rigueur scientifique a conforté nos analyses. Le prêtre africain nous a informé qu’il avait rencontré d’autres acteurs sociaux, qui n ‘ont pas voulu lui prêter une oreille attentive. Conscients des responsabilités historiques qui sont les nôtres, nous avons décidé, sans consulter le «candidat» de susciter sa candidature. Comment comprendre que votre compère MBOMBOG MBOG BASSONG veuille nous entraîner dans le politico-religieux en affirmant qu’il était porteur d’un message des oracles selon lequel Mathias Eric OWONA NGUINI était appelé à jouer un rôle majeur dans la transition politique au Cameroun.
Quant
on sait que les oracles pullulent au Cameroun et qu’ils peuvent se
contredire. Quel poids peut-on donner à une telle prétention ?
JME: Larousse
définit un compère comme une personne complice d’une autre dans une
supercherie. La supercherie étant elle-même une fraude et une
tricherie.
Je ne sais pas quelles sont vos sources d’inspiration.
Selon toute vraisemblance vous vous fondez sur la rationalité
cartésienne qui est notre héritage à tous. Malheureusement les choses
se passent désormais ailleurs. Chez les Egyptiens dont nous sommes les
descendants directs, les oracles ont toujours eu une grande importance
et participent pleinement de la vie politique. Aujourd’hui les songes
ne relèvent plus de la spéculation, mais bel et bien de la science en
l’occurrence, la physique quantique ; c’est le domaine de l’infiniment
petit ou subatomique c'est-à-dire en dessous de l’atome, aux frontières
de l’immatériel. Ce sont les nouvelles technologies intellectuelles
(NTI). Vous avez préféré nous traiter de compères plutôt que de mages ?
Rappelez-vous toutefois des rois mages qui ont aperçu l’étoile
annonçant la venue au monde du divin sauveur. Les saintes écritures
racontent à ce sujet que tous les garçons en bas âge furent décapités
par le roi Hérode qui redoutait la venue au monde d’un nouveau roi.
Nous ne sommes pas allés jusque-là, que déjà des voix se lèvent soit
pour contrer cette candidature, soit pour prédire que notre proposition
le mettrait en danger. Nous espérons que le pouvoir n’irait pas
jusque-là.
N’allez surtout pas trop vite en besogne. C’est déjà
bien que vous reconnaissiez que les oracles pullulent au Cameroun. Mais
sachez que les oracles sont les oracles et qu’il y a oracle et oracle.
Allez demander aux Rosicruciens, Maçons, bouddhistes, si ce que le
MBOMBOG MBOG BASSONG dit est faux. Dans l’Egypte ancienne « les plans
de l’homme ne se réalisent jamais. Ce qu’il advient est ce que le dieu
a ordonné... A la fois matériels et spirituels, les dieux peuvent
parfois se manifester aux hommes notamment en songe, comme le raconte
la célèbre stèle du sphinx de Guizeh sur laquelle le roi Toutmosis IV
évoque sa rencontre avec Harmakhis (Horus –dieu- de l’horizon) ».
En
tout état de cause, Mathias Eric OWONA NGUINI est d’ailleurs déjà
entrain de jouer ce rôle. Le rôle est déjà joué parce qu’il a permis
d’ouvrir le débat. Ce n’était pas évident de le faire.
N’avez-vous pas l’impression de lui forcer la main ? Est- il l’homme de la situation ?
JME: Nous avons fonctionné comme le staff technique des Lions indomptables lorsqu’il veut gagner un match. Il va d’un stade à l’autre, à l’insu des athlètes, pour repérer leurs talents. Nous avons sélectionné un certain nombre de «présidentiables». Il est en fait l’homme de la situation parce que l’objectif que nous nous sommes fixé dans la première phase à savoir booster le débat politique, a dépassé les espérances. Un débat sérieux sur l’alternance politique au Cameroun est désormais lancé grâce à ce challenger crédible.
A
l’heure actuelle Mathias OWONA NGUINI n’a jamais confirmé si oui ou non
il acceptait votre proposition. Qu’est ce qui explique une telle
tergiversation ?
JME:Il faut lire entre les lignes.
Depuis lors pas grand-chose. Prend t-il la température ou a-t-il tout simplement peur de prendre ses responsabilités ?
JME: Mathias est déjà dans sa trajectoire naturelle. Suivez-le au quotidien. Le débat avance.
Vous faisiez parti d’une coalition de la société civile en jetant vos cartes sur Mathias OWONA NGUINI à cet instant n’est- ce pas une belle manière de fragiliser la société civile ?
JME: En quoi ?
La candidature de Mathias OWONA NGUINI ne semble pas faire l’unanimité dans la société civile ?
JME: L‘objectif
n’est pas de faire l’unanimité. L’objectif est de faire mousser le
débat sur la question de l’alternance. Il est question que l’on cesse
de faire croire au Camerounais qu’après Paul BIYA c’est le déluge. Pour
nous c’est un succès.
Je vous fais remarquer que toutes les tentatives d’unanimité ont échoué chez nous, souvenez vous de la candidature unique.
Avez vous l’adhésion ne serait ce qu’implicite de quelques barons du régime ?
JME: Parler d’adhésion serait un abus. Ce que je peux vous dire c’est que le candidat bénéficie d’un grand capital de sympathie et de confiance auprès de barons et des masses populaires, surtout des jeunes.
Si votre « BARACK » dit non ne serait-ce pas un suicide politique
JME :
Je vois que vous nous suivez bien. Effectivement nous disons que c’est
notre BARACK OBAMA car, il est le symbole du rêve camerounais c’est à
dire Pureté, dynamisme, jeunesse, génie…
Il est libre d’accepter ou
de refuser notre proposition le moment venu. En tout cas, nous rendrons
public les analyses de feed back. L’heure d’entrée en scène des
candidats n’a pas encore sonné.
Depuis que vous avez jeté votre dévolu sur votre candidat depuis le 28 juillet 2009 quel travail de terrain faites-vous ?
JME: Souhaitez-vous vraiment que nous vous révélions notre stratégie ? Si vous y tenez vraiment sachez que c’est la stratégie des dieux.
D’aucuns prétendent que vous êtes manipulés
JME: La réalité est que nous sommes dans un environnement qui surfe sur un logiciel perverti. Il infantilise les adultes en leur enlevant toute capacité à prendre des initiatives hardies pour le pays. Regardez les intellectuelles. Ils signent des pétitions. Une société des agrégés est d’ailleurs née pour la circonstance. Une chose est sure, cette candidature dérange tous ceux qui se cachent derrière leurs petits doigts et pour qui notre action est une véritable intrusion dans un domaine quasi tabou. Beaucoup disent de nous que nous avons torpillé le changement. L’on n’hésite pas à nous qualifier de braconnier politique. Cette société civile qui émarge ici et là en faveur des droits de l’homme dictés par les autres, qui proclame que Paul BIYA s’en ira en 2011 est-elle toujours aussi sure maintenant que ses maîtres et initiateurs sont d’accord avec Paul BIYA dans son soutien à BONGO. MBOMBOG MBOG BASSONG nous rassure cependant que plus on nous combattra, plus on s’acharnera à détruire l’image de notre candidat, plus le cosmos nous accordera ses faveurs. Comme cela se passe d’habitude dans la confrérie du MBOG Bassa
L’on vous reproche de proposer un candidat de la même aire géographique pour remplacer un autre de la même aire ?
JME: L’aspect anthropologique ne faisait pas partie des critères de sélection des présidentiables de la société civile. Ce qui est curieux, c’est que les bétis eux-mêmes pensent que nous avons déstabilisé un de leur potentiel candidat. Il nous a d’ailleurs été rapporté que les élites du sud sont allées porter leur soutien à la famille de Joseph OWONA contre nous. Nous sommes là, vous le voyez bien devant des consciences primitives, ne maîtrisant pas les vrais enjeux. Une chose est certaine, Mathias OWONA NGUINI est la potentialité absolue de toutes les facettes du combat. Combat à la fois intellectuel, politique, géopolitique, géostratégique, religieux, bourgeois, générationnel, civilisationnel, et culturel. C’est ne pas comprendre le débat, que de le ramener à une dimension strictement tribale.
Les origines de Mathias OWONA NGUINI ne pourraient – elles pas constituer un obstacle ?
JME: Les premiers résultats de feed back montrent que «cet obstacle» n’existe que dans l’esprit débridé de tribalistes primaires.
Je veux parler de son père ?
JME:D’abord,
je ne sais pas ce que l’on reproche au professeur Joseph OWONA pour
qui j’ai personnellement beaucoup de respect. En tout cas, s’il a posé
des actes répréhensibles, cela ne concerne que lui, je ne vois pas
pourquoi son fils en porterait le chapeau. Il n’est pas juste de
ne pas donner à chacun la possibilité d’assumer son destin. Il n’est
pas honnête de mettre sur le compteur d’un fils les erreurs commises
par son père. Il n’y a pas génétiquement d’héritage politique que je
sache ?
Loin de l’aspect anthropologique, ne pensez vous pas que les camerounais vont se souvenir des propos de son père un des idéologues du système inique du RDPC qui disait je cite de mémoire lors qu’une campagne présidentielle à MVENGUE« Que vous votez, que vous ne votez pas, Paul Biya va gagner». Pour un professeur de droit n’est-ce pas grossier ? Comment OWONA NGUINI va-t-il surmonter cet obstacle qui est d’être le fils d’un ponte et pas le moindre du RDPC, même si vous semblez méconnaitre le poids de l’héritage politique et familiale ?
JME: Admettons que cela soit grossier de la part de son père. Mais pensez-vous qu’il est juste de mettre sur le compteur d’un enfant quelque turpitude de son père ? Historiquement, Jésus n’est pas devenu charpentier, Karl Max fils de bourgeois est le père de la théorie qui a déconstruit le modèle capitaliste. Bourgeois de naissance Bouddha mendiait sous les ponts par révolte avant de devenir un grand maître. OWONA NGUINI a déjà surmonté l’obstacle que vous semblez percevoir. Citez – moi un fils de la bourgeoisie locale, dans la posture d’OWONA NGUINI, face au débat sur la modification de la constitution, sur la nomination des membres d’ELECAM, sur le pouvoir éternel au Cameroun, sur le passage de témoins au Gabon etc.
Si votre candidat finissait par accepter votre proposition sous quelle bannière va-t-il concourir ? Tant qu’on sait que le système politique scélérat dont son père a contribué à mettre sur place est fait de façon qu’il est presque impossible à un candidat indépendant de se présenter ?
JME : Wait and see. Le plus important est à venir : la mobilisation populaire
Avant de terminer ces dernières semaines une question d’actualité. On a beaucoup parlé du coût des vacances du président Paul Biya. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
JME: Il s’agit-là, d’une stratégie de distraction du peuple. Paul BIYA est toujours allé en vacances à prix d’or. Le problème est de savoir : est-ce qu’on continue à lui faire confiance après plus de 27 ans de règne ?
Et des élections du Gabon ?
JME : Ce qui se passe au Gabon est précisément la toile de fond sur laquelle pourrait se reposer tout le processus de libération de l’Afrique centrale voire tout le continent africain. Que ceux qui croient tenir les rênes de la stratégie de « monarchisation familiale » de l’Afrique : Togo, RDC, Gabon, bientôt peut-être Sénégal et Cameroun, fassent attention à l’effet boomerang...
Votre mot de la fin ?
JME: Nous encourageons notre poulain OWONA NGUINI. Nous le rassurons de ce que la jeunesse.- elle représente 80% de la population- est avec lui. Pour ceux qui disent de lui qu’il manque d’expérience, nous disons que lorsqu’on est choisi, on est prêt. Le cas de la succession des rois dans l’Ouest du Cameroun en témoigne largement. On «attrape» le Chef. Le chef SOKOUJOU, FO des BAMENDJOU par exemple a hérité du trône royal à 15 ans. Le peuple BAMENDJOU en est-il fier ?
Propos recueillis par Modeste Mba Talla
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