L'assemblée générale ordinaire du début d’exercice 2012 de la Fédération camerounaise de football est convoquée pour ce 16 mai 2012. L’ordre du jour annonce l’exclusion et la révocation éventuelles de certains de ses membres.
Les statuts de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) en son article 27 alinéas 1 stipulent que « l’Assemblée générale ordinaire est convoquée par le président la fécafoot une fois par an, le 15 du mois d’avril.» Or celle de 2012 se tiendra le 16 mai, ce qui est une violation de textes et pourrait conduire à l’illégalité de cette session. Initialement convoquée le 6 avril dernier, elle a été reportée à une date ultérieure. Les raisons de ce report n’ont jamais été évoquées. Des indiscrétions font état de ce que le secrétaire général accusait un énorme retard dans la préparation des dossiers à l’ordre du jour.
Et pour cause, depuis l’affaire du « Marrakechgate
», Tombi à Roko s’est vu déposséder du volet administratif de ses
fonctions au profit du Vice-président, Dr Mveng. Il est réduit
actuellement à jouer les conseillers du président et s’occupe simplement
de vérifier la bonne exécution du calendrier d’activités. C’est ainsi
qu’il a proposé en vain au président de la Fécafoot, Iya Mohammed, qu’au
regard du volumineux ordre du jour, et des points qui s’annoncent
houleux, il serait important que certains points fassent l’objet d’une
session extraordinaire. Notamment la révision des textes de la Fécafoot.
Ce qui n’a pas trouvé l’assentiment de la hiérarchie de la Fécafoot qui
a évoqué des arguments conjoncturels.
Au final, l’ordre du jour porte sur quinze points (voir ci-dessus),
parmi lesquels : - au 5è point, il y a l’exclusion éventuelle d’un
membre de la Fécafoot – au 6è révocation éventuelle de membres de
certaines organes de la Fécafoot. Cette imprécision sur les personnes
concernées est une autre violation de l’article 29 alinéa 2-O, qui
stipule que la révocation d’une personne ou d’un organe (s’il y a lieu)
doit être précisée à l’ordre du jour. Ce qui a ouvert la voie à
plusieurs supputations. Certaines indiscrétions font état de ce qu’Iya
Mohammed et ses hommes liges ont décidé de grossir les rangs des
membres qui vont passer à la guillotine.
On cite entre autre Roger Milla, président d’honneur de la Fécafoot et certains autres membres parmi lesquels : Djombi Doof, membre du comité exécutif représentant le Littoral, Charles Lea Eyoum, président de la Ligue régionale de football du Littoral ; Massing Benjamin, président de la Ligue départementale de la Sanaga-Maritime.
Leur crime, être membre du Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc), née des cendres de l’Association des footballeurs du Cameroun (Afc) qui a été « suspendu avec effet immédiat pour violation des dispositions de l’article 15 alinéa 1 » par les assises du comité exécutif du 6 janvier 2012. Curieux, lorsqu’on sait que cette décision est arrivé alors que l’Afc était déjà dissoute pour donner naissance au Synafoc depuis des mois. Mais aussi d’avoir solennellement affiché leur appartenance au Comité citoyen pour le redressement du football camerounais (Ccrfc). Ainsi on leur dit être tombés sous le coup de article 15 alinéa 3 qui stipule qu’il est interdit aux autres membres d’entretenir des relations sportives avec un membre suspendu. Tous ces autres cas qui sont annoncés à la guillotine d’Iya Mohammed et du Sg de la Fécafoot Tombi à Roko pourraient ne pas prospérer. Au regard des dispositions statutaires. Notamment pour le cas de Roger Milla, président d’honneur de la Fécafoot dont les émoluments mensuels ne sont plus virés depuis quatre mois, sans raisons évidentes. Pis encore, si les articles 19 et 24 des statuts sont précis sur la désignation des membres d’honneur en revanche, aucune disposition ne prévoit leur révocation ou exclusion.
Vers un camouflet de Tombi a Roko
Surtout que pour la plupart des personnes concernées, il s’agit plus de laver leur honneur que de sauver un strapontin au sein de l’instance faîtière du football camerounais. Il se susurre que même que dans la cabale qui est ouverte contre Mayebi et Emedec, deux vice-présidents en disgrâces, Iya Mohammed et Tombi à Roko cosignataires des délibérations du dernier Comité exécutif qui leur ont été notifiées en violation des délais prescrits par les textes de la Fécafoot sont en contradiction avec le communiqué final rendu public le 7 janvier 2012. Il y ressort une volonté manifeste de leur faire passer à l’échafaud.
C’est ainsi la révocation provisoire de David Mayebi qui était motivée pour « expression outrageante et allégations des faits portant atteinte à l’honneur et à la considération de la Fécafoot.» a vu la délibération qui lui a été servie faire allusion au conflit de gestion des finances de l’Afc qui l’oppose à Timothée Mackongo. Une affaire pour laquelle, la justice camerounaise a déjà statué et condamnée Timothée Mackongo. Ce qui cache mal la chasse aux sorcières que Iya Mohammed sentant sa fin arrivée comme le réclame le Comité citoyen de Mvé Elemva et Roger Milla, veut précipiter avant lui ses autres compères d’hier, sans lesquels il aurait connu des fortunes diverses à tête de la Fécafoot. Tant il est vrais qu’en 2004, 2006 et 2009, ils ont fait preuve de fidélité et loyauté pour le sortir des serre des autorités de tutelle pour le sauver d’une chute qui était déjà bouclée. Aucun crime n’étant parfait, Iya Mohammed et ses hommes liges pourraient essuyer un camouflet au regard des faillites que présente en soi les procédures entamées contre leur personne. Ce qui serait alors, un gros échec pour Tombi à Roko qui est l’artisan de toute cette cabale et acharnement. Sauf si la corruption qui y est rampante va être à nouveau attisée pour transformer l’Ag en peloton d’exécution.