Le Mincom a répondu mercredi aux Américains qui estiment que le procès de l’ex-Sgpr est politique.
“Je suis heureux que vous m'ayez posé une question au sujet de ce monsieur [Marafa Hamidou Yaya, ndlr]. Je constate que des médias étrangers prétendent que c'est un prisonnier politique. J'écoute beaucoup ces médias et ce que je sais, c'est que Rfi et France 24 sont des instruments au service du Quai d'Orsay français. De même, nous savons que Cnn et Voice of America sont des instruments au service du Département d'Etat. Qu'on remette en cause ce que décide la justice camerounaise, c'est extrêmement grave. L'ancien ministre d'Etat a été arrêté, traduit devant les tribunaux dans le cadre d'un procès libre, équitable, transparent et public. Il a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés.
Quels sont ces faits?
Ce sont des faits de détournement de deniers publics. Ce ne sont pas des faits de corruption. Je voudrais que le correspondant de Voice of America leur fasse le point de la situation ; on a débloqué de l'argent pour acheter l'avion présidentiel. Des milliards. A l'heure où je vous parle,il n'y a ni avion ni argent. Tous ceux qui, de près ou de loin, ont plongé sont devant la justice. On a retrouvé de l'argent dans les comptes des gens. Je ne voudrais pas rentrer dans les détails. Mais dites-le à ces messieurs. Parce que cette puissance prétend que le procès de Marafa est un procès politique. Je voudrais rappeler une chose, à l'heure où je vous parle, il reste encore membre du bureau politique du Rdpc. Il n'a pas encore démissionné. Les gens disent que c'est parce qu'il est une menace pour le chef de l'Etat qu'il se retrouve en prison. Je voudrais ici démontrer de manière irréfutable et finale que ce procès de très mauvais goût, ce n'est qu'un procès en sorcellerie.
Etant militant du Rdpc, les statuts du parti stipulent que seul le président national est le candidat naturel à l'élection présidentielle. J'ai pris part à un meeting politiquement oecuménique à Garoua, c'est-à-dire un meeting qui regroupait tous les partenaires du chef de l'Etat. Ce meeting était présidé par le ministre de l'Administration territoriale, Emmanuel Sadi, et c'était le ministre Marafa qui recevait. Il a exalté, il a vanté les mérites du président Biya. Il a décrit le président Paul Biya de telle façon qu'on se demande si c'est un homme de la terre, tellement il lui trouvait de la perfection. Moi qui étais là, j'avais des difficultés à placer un mot. Il y a des enregistrements. On ne peut pas dire que ce monsieur est un adversaire politique.
Personne ne peut battre Biya dans le septentrion Maintenant, à travers les écrits, nous découvrons qu'il s'est trouvé une vocation présidentielle, qu'il pense qu'il est du bois dont on taille les présidents de la République. Mais de là à prendre des vessies pour des lanternes en donnant une connotation politique à un procès de droit commun, il est allé peut-être un peu vite en besogne, comme tous ceux qui pensent la même chose. Je voudrais aussi vous faire remarquer qu’il ne représente aucune menace. Je voudrais vous rappeler que dans tout le septentrion dont il est originaire, aucun opposant n'a jamais fait à l'élection présidentielle plus de 3%. A l'exception notable de l'époque où nous étions nous-même dans la rue avec l'avènement de l'Undp. Consultez l'histoire de la politique. Aucun opposant n'a jamais fait 3% dans le septentrion. En d'autres termes, tout le septentrion reste acquis au président de la République.
Le Rdpc, l'Undp, l'Andp , le Fsnc, tous ces partis politiques dont les dirigeants sont issus du septentrion sont des soutiens et des alliés du président de la République.
D’où vient-il qu'il représente une menace ?
Si menace il y a, c'est dans les fantasmes et dans les rêveries qui voyaient en lui, peut-être quelque chose, je n'en sais rien. Mais, pour moi, en tant qu'homme politique, il n'a jamais été une menace et ne sera probablement jamais une menace. Dites donc gentiment à ceux que vous représentez (les Américains, ndlr) que son procès n'a jamais été un procès politique, c'est un procès en détournement de deniers publics. Ils ont la possibilité de pénétrer dans le dossier pour savoir ce qui s'est réellement passé. »