Issa Tchiroma contre l’application de l’article 66

Issa Tchiroma contre l’application de l’article 66

Cameroun : Issa Tchiroma contre l’application de l’article 66Le Mincom crie à la manipulation d’Ong camerounaises par des puissances occultes.

L’application de l’article 66 de la Constitution du 18 janvier 1996 fait-il trembler le gouvernement de Philemon Yang ? Telle est la question que se posent les membres de la coalition d’organisation de la société civile camerounaise, qui a fait une déclaration vendredi dernier lors d’un point de presse organisé dans les locaux de la section camerounaise de Transparency international. Me Nguini, tête de proue de cette organisation et par ailleurs président de Transparency international-Cameroun a interpellé le gouvernement sur deux points : D'abord la transmission, dans les brefs délais, aux parlementaires du projet de loi sur anticorruption pour étude et adoption.

Un projet de loi, qui selon les experts, prend en compte les  recommandations de la Convention des Nations Unies contre la corruption. Sur un autre chapitre, ces membres exigent la signature par le président de la République du décret d’application de la loi n° 003/ du 25 avril 2006 relative à la déclaration des biens et avoirs.

La réplique du ministre de la Communication, qui s’en est suivi sur les antennes de la Crtv, a été corrosive, manifestement parce que lors du point de presse de vendredi, Me Nguini a fait savoir que le Mincom s’oppose depuis fort longtemps  à l’application de la loi sur la déclaration des biens. « Cette loi ne sera jamais appliquée au Cameroun, car ce n’est pas dans notre culture. On ne viendra pas compter les nombres de chèvres derrière la cour de quelqu’un », aurait confié le Mincom à Me Nguini lors d’une audience.

La position du Mincom n’a pas évoluée. Sur les antennes de la Crtv, il a soutenu qu’évoquer l’application de cette loi en 2012, c’est occulter les grandes réalisations du chef de l’Etat avec les multiples poses de premières pierres. «Ces Ong donneuses de leçons sont manipulées et sont au service des gens qui veulent déstabiliser le pays et son chef. Elles utilisent des emballages dorés pour vendre les produits inappropriés à la consommation », indique Issa Tchiroma. Et de poursuivre : « Je ne vois pas quel directeur général ou ministre peut s’amuser de nos jours avec la fortune publique. Ils ont tous sur leurs têtes l’épée de Damoclès des structures de lutte contre la corruption. Notamment, l’agence nationale d’investigation financière (Anif), le Contrôle supérieur de l’Etat et la Conac ».

Signalons que les membres de la coalition d’Ong donne jusqu’au 09 décembre prochain, au chef de l’Etat pour signer le décret d’application de l’article sur la déclaration des biens et avoirs. Toutefois, Me Nguini relève que cette loi avant son application a déjà des faiblesses. Entre autres, elle ne prévoit pas des dispositions pour résoudre le blanchiment d’argent sur le plan local. « Les gestionnaires de la fortune publique sont devenus très astucieux. Pour contourner l’Agence nationale d’investissement financière (Anif), ils utilisent plusieurs stratagèmes. Ils vont prendre un crédit à la banque inférieur ou égal à la somme dont ils disposent à la maison. Quelques mois après avoir lancé par un exemple un chantier, ils procèdent à un remboursement précoce», explique Me Nguini.

« L’enrichissement illicite viole la présomption d’innocence. Si vous avez des signes extérieurs de richesse vous devez justifier comment vous avez acquis ces bien », a ajouté Me Nguini. Le point focal de Dynamique citoyenne, Jean Marc Bikoko ira plus loin : « Les personnels des Impôts et des Douanes devraient être les premiers à déclarer et justifier leurs biens. Parce qu’il faut voir les maisons imposantes qu’ils construisent à Yaoundé et à Douala ».

© Mutations : Pascal Dibamou


16/07/2012
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