Issa Tchiroma Bakary: Pour le gouvernement, l'arrestation d'Enoh Meyomesse rentre dans le cadre du grand banditisme

YAOUNDE - 28 DEC. 2011
© Félicité BAHANE N. | Cameroon Tribune

Le ministre de la Communication était vendredi face aux hommes de médias pour faire le round-up de l’année qui s’achève... Une année fortement marquée par l’élection présidentielle et la formation d’un nouveau gouvernement. Le Mincom a donc revisité l’année qui s’achève, dans un jeu de questions-réponses ayant duré près de deux heures.

Issa Tchiroma Bakary évalue l’année 2011

Le ministre de la Communication était vendredi face aux hommes de médias pour faire le round-up de l’année qui s’achève.

«Aucune question n’est taboue !», a précisé d’entrée de jeu le ministre de la Communication. Vendredi après-midi, Issa Tchiroma Bakary a invité les médias à un point de presse bilan 2011. Une année fortement marquée par l’élection présidentielle et la formation d’un nouveau gouvernement. Le Mincom a donc revisité l’année qui s’achève, dans un jeu de questions-réponses ayant duré près de deux heures.


La présidentielle gérée par Elecam

« Le bond est prodigieux », lance le Mincom avant d’expliquer que le Cameroun est parti de la gestion des élections par l’Etat à un organe indépendant, ce qui est une très grande avancée. Le ministre reconnaît qu’il y a eu des irrégularités pendant la présidentielle mais, selon lui, « Elecam ne pouvait faire de ce coup d’essai un coup de maître ». Traduction : l’organe est en train de s’améliorer, il faut lui laisser du temps.


Le plébiscite au président Paul Biya

Selon le Mincom, « c’est une preuve de la maturité du peuple camerounais ». Avec 23 candidats en lice, « le peuple a fait son choix, refusant un bouleversement inutile, conscient de ce que la paix n’est pas une variante politique». Le plébiscite du candidat Paul Biya, d’après le Mincom, est également la preuve de l’action dynamique du Rdpc, son parti.



Les défis du nouveau gouvernement

Le Mincom rappelle que le chef de l’Etat a donné des directives et un délai de 45 jours aux ministres pour élaborer eux-mêmes leur feuille de route. « Chacun devra dire ce qu’il est capable de faire en six mois, en tenant compte des orientations données dans les discours de campagne, de prestation de serment du président de la République, et en rapport avec le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) ». Issa Tchiroma Bakary regrette alors ce « procès » fait au chef de l’Etat, selon lequel il donne toujours des délais d’exécution de feuille de route à ses ministres, mais ne les évalue jamais. « Le temps du journaliste n’est pas le temps du politique », lance-t-il aux hommes de médias, avant d’affirmer que Paul Biya évalue à sa façon. Preuve, « ce nouveau gouvernement comporte des changements de portefeuilles, près de 10 sortants et autant de nouveaux».



Taille et qualité du gouvernement

« C’est sur la production des richesses qu’on juge le gouvernement et non sur sa taille », a répondu le ministre à une question de journaliste. En ce qui concerne la place de la diaspora et des jeunes, le Mincom répond que « le gouvernement n’est pas un centre d’apprentissage pour non initiés ». Le chef de l’Etat veut des « Grandes réalisations », ce qui ne laisse pas de place aux non matures. Le porte-parole du gouvernement relève au passage que les Finances sont tenues par un jeune de 45 ans. Aux autres de faire leurs preuves, Paul Biya est à l’écoute !



L’affaire Eto’o-Fécafoot

A ce propos, le Mincom se réjouit que « les Camerounais contiennent ainsi leurs émotions et passion et laissent la raison résoudre le problème ». Cela dit, Issa Tchiroma Bakary explique que « la Fécafoot est une institution privée qui a ses statuts ». Mais comme la sanction du capitaine des Lions indomptables ne fait pas l’unanimité, « le gouvernement est en train de s’employer pour que cet écheveau soit démêlé sans grand dommage ». Le ministre des Sports et de l’Education physique a déjà reçu les deux parties, preuve qu’un dialogue est en marche pour trouver des solutions. Il conseille par ailleurs aux journalistes de ne poser aucun acte qui puisse enfoncer le clou et les invite à beaucoup de retenue et de prudence lorsqu’ils produisent des émissions notamment en direct, étant entendu « qu’avec la parole, on peut construire et détruire en même temps ».



L’arrestation d’Enoh Meyomesse

Selon le ministre, tout a commencé en début novembre, quand « trois individus se sont rendus à Bétaré-Oya à l’Est, où abondent l’or et le diamant. Les trois individus ont identifié une société d’orpailleurs appartenant à deux Coréens ». Et le 11 novembre, aux environs de 17 h 30, les trois compagnons ont fait irruption dans la société susmentionnée, avec des armes à feu. Ils tombent sur cinq employés qui détenaient 5 kg d’or. « Sous la contrainte, ils leur en prennent un kilogramme. La gendarmerie alertée a pu rattraper deux des voleurs qui, durant leur interrogatoire, ont indexé Enoh Meyomesse comme étant le commanditaire de l’opération ». De retour de Singapour où il a « des partenaires ou complices », Enoh Meyomesse a été arrêté à Yaoundé et conduit sur les lieux du forfait à l’Est. En ce moment, « vu qu’il s’agit d’un vol à main armée, Enoh Meyomesse est mis à la disposition du tribunal militaire ». Pour le gouvernement, son arrestation rentre dans le cadre du grand banditisme.



Le rapport de la Conac

Selon le ministre de la Communication, la loi qui crée un tribunal criminel spécial est à elle toute seule une réponse à toutes les recommandations de la Conac. « Le chef de l’Etat veut éradiquer la corruption » et permettre à ceux qui se sont trompés de poches de rétrocéder ses biens à l’Etat. « Ça répond aussi aux doléances du peuple qui préfère le remboursement à la prison ». La Conac peut continuer son travail, « le président de la République prend acte ».



L’aide à la presse privée

« L’enveloppe passe de 135 millions à 200 millions de F », selon le Mincom qui reconnaît que le montant reste insuffisant, compte tenu de la « robustesse » de la presse privée. La tutelle affirme que le plaidoyer se poursuit avec la hiérarchie pour qu’un compte d’affectation spécial soit créé à partir des revenus de la publicité, afin de mettre les journalistes à l’abri de la précarité.


Les pénuries et insécurité en fin d’année

Issa Tchiroma Bakary annonce avec plaisir « qu’il n’y aura aucune pénurie ni surenchère en cette fin d’année ». Le chef du gouvernement a donné des consignes strictes à cet effet. Côté sécurité, le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie et le délégué général à la Sûreté nationale veillent, sur instruction du Premier ministre. Par ailleurs, « tout le gouvernement travaille en synergie pour que les fêtes se passent dans la paix ».



02/01/2012
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